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Gōjū-ryū
Le gōjū-ryū (剛柔流? de gō, « force », jū, « souplesse » et ryū, « école » ou « style ») est une forme de karaté. Ce style est avec le Shōrin-ryū, et le Uechi-ryū, un des trois styles majeurs de cet art martial okinawaien. Il a été initié par le maître Kanryo Higashionna (ou Higaonna, 1853 - 1915).
Sommaire
L'histoire du gōjū-ryū
Le gōjū-ryū est issu de concepts du combat tirés:
- du Naha-te , une des pratiques du tō-de (Naha-te est l'appellation du style propre à la ville de Naha Okinawa), par opposition au Shuri-te, style de la ville voisine de Shuri. Tō-de signifie en okinawaien : « la main de Chine ». (la ville de Shuri est devenue un quartier de l'actuelle Naha). le Shuri-te est devenu Shōrin-ryū (prononciation okinawaienne de Shaolin), en référence à ses origines.
- et du kempo chinois (que Kanryo Higashionna étudia en Chine 15 ans avec le maître Waishinzan). Une pratique connue aussi au Japon sous le nom de Ryuko Ryū
Ce fut, néanmoins, Chōjun Miyagi qui donna au style ses lettres de noblesse et en trouva le nom.
Les premiers pas[1]
En 1877, Kanryo Higashionna a 24 ans. Ce fils d'un marchand de bois de chauffage, passionné d'arts martiaux, s'embarque pour Fuzhou dans la province de Fujian en Chine. Il passe plusieurs années là-bas consacrant le plus clair de son temps à étudier avec plusieurs professeurs d'arts martiaux chinois.
Un de ses premiers professeurs fut Ryoto, un professeur de kempo qui l'introduira auprès du maître de cet art Liu Liu Ko (parfois appelé aussi Ryu Ryuko, ce qui pourrait être en fait un surnom plutôt qu'un nom). On sait peu de chose sur Liu Liu Ko sinon qu'il était cordonnier et que Higashionna le citait comme quelqu'un d'extrêmement fort. Ce Maître enseignait une forme de boxe chinoise appelée le « style de la grue blanche ».
En 1885 (?), Kanryo Higashionna retourne à Okinawa et reprend l'affaire familiale. Il commence aussi à enseigner les arts martiaux à Naha et dans les alentours. Il se distinguait dans son style par l'intégration à la fois de techniques go-jo (dur) et jū-no (souple) dans un système unique. Il devint tellement incontournable que le nom Naha-te finit par être assimilé à son enseignement.
Higashionna (ou Higaonna) était connu pour son puissant kata sanchin (voir les kata du gōjū-ryū). Les étudiants racontaient que le sol en bois devenait chaud par l'ancrage de ses pieds.
À sa mort, il laissera quelques rares disciples mais on compte parmi ceux-ci quelques-uns des maîtres les plus influents du karaté : Chōjun Miyagi, Kyoda Shigehatsu, Koki Shiroma et Higa Seiko.
L'arrivée du gōjū-ryū et du karaté au Japon[1]
Chojun Miyagi est assurément le maître qui a jeté au Japon les bases du gōjū-ryū et du karaté en général.
Il ouvrit son premier dojo, Okinawa Karate Jutsu Kenkyukai. Son style se différencie de celui de son maître par l'introduction de techniques respiratoires issues du ch'an chinois. Ce concept a été développé au Japon sous le nom bouddhique de zen.
La première démonstration publique de gōjū-ryū se déroula, peu de temps avant, en 1924 lors de la visite de Jigorō Kanō (fondateur du judo) à Okinawa. Maître Kano est séduit par la pratique de Chōjun Miyagi et fera plusieurs visites sur l'île d'Okinawa.
Chōjun Miyagi se mit alors à vouloir implanter le naha-te ou Tō-de , « la main de Naha » (puisque le nom de gōjū-ryū n'apparut que plus tard) au Japon et à le faire reconnaître comme étant une discipline « budo » au même titre que le judo ou le kendo. Il rejoignait alors le projet que Gichin Funakoshi caressait depuis 1922 sans trop de réussite.
En 1928, Chojun Miyagi se rendit donc à Kyōto pour y étudier la possibilité d'étendre le « karaté » en région centrale du Japon. Il y effectua de nombreuses démonstrations, notamment dans les universités. Mais devant l'accueil très réservé du public, il comprit que la démarche de Gichin Funakoshi et la sienne ne serait pas fort aisée vu le caractère hermétique de la culture martiale japonaise. La reconnaissance du karaté comme étant une discipline « bushido » ne dépendait, en fait, de l'acceptation du Dai Nippon Butokukai, organisme d'État japonais créé dans le but de contrôler tous les arts martiaux du pays. Le gouvernement militariste japonais avait réuni à l'époque dans cet organisme tous les plus grands Maîtres des différentes disciplines du pays. Il attendait d'eux la formation des pratiquants au seul esprit « bushido », et à cet esprit seulement.
En 1929, le Dai Nippon Butokukai organisa une grande démonstration d'arts martiaux afin de célébrer l'avènement de l'empereur Shōwa. Chōjun Miyagi chargea un de ses meilleurs élèves, Jinan Shinzato, de le remplacer. Lors de cet événement, les Maîtres japonais très intéressés avaient demandé à Shinzato comment se nommait le nom de son école. Ce dernier répondit : anko-ryū, ce qui signifie «l' école semi-dure ». Lorsqu'il retourna à Okinawa, il raconta cette histoire à Chōjun Miyagi qui, fort amusé, décida d'appeler son style le gōjū-ryū : l'école (ryū) du dur (go) et du souple (jū).
L'essor
En 1935, Chojun Miyagi se présenta pour l'examen officiel de Maître Bushido devant ces mêmes autorités du Dai Nippon Butokukai. C'était la première fois qu'un Maître de karaté faisait cette démarche. Il obtint le titre de Kyōshi, le plus haut titre qui sera jamais donné à l'époque à un Maître de Karaté présentant cet examen.
Tout était prêt pour l'arrivée du maître gōjū-ryū qui allait faire prendre à ce style un essor incroyable : Gogen Yamaguchi
Yamaguchi est l'un des personnages les plus fascinants de l'histoire du karaté. Ses mouvements rapides et gracieux mais aussi sa position de combat préférée, Neko Ashi Dachi lui valurent le surnom de chat.
Les contributions du Maître Yamaguchi au système Goju et au karaté en général sont considérables. Sous sa direction, l’ International Karate-Do Goju-Kai Association (I.K.G.A) a vu le jour. Yamaguchi a, de même, introduit les Kata Taikyoku au système Goju afin de préparer ses nouveaux étudiants à aborder des katas plus avancés. Il a également combiné karaté et pratiques spirituelles en incorporant le Yoga et le Shinto dans le gōjū-ryū. Maître Gogen Yamaguchi, 10e Dan, peut être considéré comme étant une véritable légende du karaté.
Les grandes caractéristiques[2]
Le gojū est donc un style de karaté assez traditionnel qui marie des techniques issues de différentes écoles chinoises (kempo mais aussi Bagua zhang (pakua chan) et grue blanche) ainsi que les bases ancestrales d'Okinawa. Caractérisé par des positions naturelles, il comprend des modes de frappes et des déplacements souvent circulaires, visant les points vitaux, le tout assorti de nombreuses techniques de projection et de luxation.
Le gōjū-ryū abonde d'exercices influencés par les méthodes du sud de la Chine : mêmes concepts techniques, même importance donnée au travail de l'énergie interne. Les postures sont stables et puissantes (sanchin dachi est la plus caractéristique du style), les coups de pieds bas uniquement (essentiellement mae-geri et kansetsu-geri), la respiration ventrale sonore, les déplacements courts et en demi-cercles. Les exercices respiratoires et le travail sur l'énergie interne sont issus des traditions bouddhiques du karaté et du yoga. Le gōjū-ryū peut constituer à ce titre un remarquable travail sur soi, alliant exercice physique, et relaxation.
Notes et références de l'article
- ↑ a et b L'histoire du Karate-Do - les grands maîtres et les styles, Kenji Tokistu, Ed. Em (2003)
- ↑ Le Karaté Goju-Ryu - Belgian Goju-Ryu Karatedo Organization
Liens externes
- Belgian Goju-Ryu Karate-Do International
- Site de l'AFKGO, site de Bernard Cousin
- Pascal HIVERT membre de l'AFKGO
- Fédération Belge de Goju-ryu Traditionnel d'Okinawa
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Catégorie : Type de karaté
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