- Gaston d'Orléans (1842-1922)
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Le prince Louis Philippe Ferdinand Gaston d’Orléans, comte d’Eu et prince impérial du Brésil, est né le 28 avril 1842, au château de Neuilly-sur-Seine, et est décédé à bord du vaisseau Massilia, dans l’océan Atlantique, le 28 août 1922, alors qu’il retournait au Brésil pour y célébrer le centenaire de l’indépendance du pays.
Sommaire
Famille
Le comte d’Eu est le fils aîné de Louis d'Orléans (1814-1896), prince français et duc de Nemours, et de son épouse la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary (1822-1857). Par son père, il est le petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de la reine Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles, tandis que, par sa mère, il descend de Ferdinand de Saxe-Cobourg-Saalfeld (1785-1851) et d’Antoinette de Kohary.
Le 15 octobre 1864, Gaston d’Orléans épouse, à Rio de Janeiro, la princesse Isabelle de Bragance (1846-1921), fille aînée et héritière de l’empereur Pierre II du Brésil (1825-1891) et de sa femme Thérèse-Christine de Bourbon, princesse des Deux-Siciles. De cette union, naissent quatre enfants :
- Louise d’Orléans-Bragance (1874-1874).
- Pierre d’Alcantara d’Orléans-Bragance (1875-1940), prince du Grão-Para (1891-1908) puis prince d'Orléans-Bragance, qui épouse morganatiquement en 1908 la comtesse tchèque Elisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951). Ce sont les grands-parents de l’actuel prétendant orléaniste au trône de France, Henri d’Orléans (1933), comte de Paris. Au Brésil, Pierre d’Alcantara est également l’ancêtre de la branche de Petropolis de la famille impériale.
- Louis d’Orléans-Bragance (1878-1920), prince du Brésil puis prince du Grão-Para, qui s’unit à Maria-Pia de Bourbon (1878-1973), princesse des Deux-Siciles. Au Brésil, ce sont les ancêtres de la branche de Vassouras de la famille impériale.
- Antoine d’Orléans-Bragance (1881-1918), prince du Brésil.
Biographie
A sa naissance en 1842, le fils aîné du duc de Nemours est titré comte d’Eu par son grand-père le roi Louis-Philippe Ier. En février 1848, le jeune garçon, âgé de 6 ans, fuit la France et les révolutionnaires avec sa famille. Ses parents s'installent alors en Angleterre auprès de l'ex-roi des Français et c'est dans ce pays que Gaston d’Orléans passe ensuite la majorité de son enfance et de son adolescence.Pendant ce temps, au Brésil, l’empereur Pierre II, qui n’a pas de garçon, recherche pour ses filles, Isabelle et Léopoldine du Brésil, des princes européens qui pourraient faire office de mari et assurer ainsi la pérennité du trône brésilien. Avec l’aide de sa sœur, la princesse de Joinville, l’empereur choisi donc comme gendres les princes Gaston d’Orléans et Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary (1845-1907), tous deux petits-enfants du roi des Français Louis-Philippe Ier.
Les deux jeunes gens arrivent ensemble au Brésil en 1864 : Gaston, pour épouser Léopoldine et Auguste, pour s’unir à Isabelle. Cependant, les deux princesses prennent la liberté de choisir chacun leur époux et Gaston épouse finalement l’héritière du Brésil !
Naturellement, en Europe, les Orléans regardent ce changement de dernière minute avec bienveillance. Pourtant, d’un point de vue dynastique, le mariage n’est pas sans conséquence. Selon les orléanistes, le comte d’Eu perd en effet ses droits sur la couronne française en devenant étranger.
A l’époque du double mariage, le Brésil est en pleine Guerre du Paraguay (1864-1870) et Gaston d’Orléans demande très vite à son nouveau beau-père de participer au combat. Il reçoit alors de l’empereur le titre de Maréchal de l’Armée. Cependant, sa condition d’étranger lui interdit de se placer à la tête des troupes brésiliennes et il doit se contenter du commandement de l’artillerie et de la coordination des opérations de Rio de Janeiro. Mais, en 1869, le duc de Caxias, commandant général de l’Armée brésilienne, tombe malade et Pierre II demande à son gendre de le remplacer sur le champ de bataille. Le comte d’Eu commande ainsi l’armée brésilienne durant les victoires de Peribebui et de Campo Grande. Puis, avec la mort de Solano Lopez, dictateur du Paraguay[citation nécessaire], à Cerro Cora, le 1er mars 1870, la guerre prend fin et le comte d’Eu peut retourner à Rio tout auréolé de gloire.
En politique, le comte d’Eu et son épouse sont proches des libéraux, qu’ils considèrent sources de progrès scientifiques, intellectuels et sociaux. Or, la princesse Isabelle obtient à plusieurs reprises, lors des séjours de son père en Europe, la régence du pays (1871-1872 / 1876-1877 puis 1887-1889), ce qui permet au couple d’influer sur la vie politique brésilienne.
Le 13 mai 1888, la princesse Isabelle signe ainsi la Loi d’Or (Lei Aurea) qui met fin à l’esclavage. Cet événement vaut à l’héritière du trône de recevoir le surnom de “Rédemptrice” mais il détache également les oligarchies caféières de la famille impériale. Le baron de Cotegipe, ministre favorable au maintien de l’esclavage, ne s’y trompe pas lorsqu'il déclare à la princesse : « Votre Altesse a libéré une race mais elle a perdu son trône ».
A peine un an plus tard, le 17 novembre 1889, la République est proclamée au Brésil et la famille impériale doit s’exiler au Portugal puis en Normandie, au château d'Eu.
En 1891, l’empereur Pierre II meurt à Paris et sa fille devient, pour les monarchistes brésiliens, l’impératrice « Isabelle Ire du Brésil » ; par la même occasion, le comte d’Eu « devient » alors empereur consort. Mais ces « titres » n’ont guère de poids et les deux époux restent bannis hors de leur pays.
C’est seulement en 1921, alors qu’il est déjà veuf, que le comte d’Eu peut enfin remettre les pieds au Brésil. Il rapatrie, à cette occasion, les corps de ses beaux-parents pour les ensevelir dans le Mausolée impérial de la cathédrale de Petrópolis.
L’année suivante, le comte d’Eu décède finalement de mort naturelle pendant un voyage qui devait le ramener au Brésil pour la célébration du premier centenaire de l’indépendance du pays. Sa dépouille et celle de la princesse Isabelle sont également rentrés au Brésil le 7 juillet 1953, et inhumés au Mausolée Impérial de la cathédrale de Petrópolis le 12 mai 1971.
Controverse
A en croire Isabelle d’Orléans-Bragance (1911-2003), comtesse de Paris, Gaston d’Orléans n’a jamais vraiment admis la perte de son statut de prince français. En effet, pour les orléanistes, il y aurait contradiction à refuser aux Bourbons d’Anjou le statut d’héritiers légitimes du trône de France et de reconnaître à un membre étranger de leur famille la qualité de successeur possible…
Néanmoins, le pacte de famille des Orléans du 26 avril 1909 stipule que les Orléans-Bragance, bien que devenus étrangers en tant que maison impériale du Brésil, pourraient succéder à leurs cousins français si ceux-ci venaient à s’éteindre.
Bibliographie
Œuvre
- Gaston d'Orléans, comte d'Eu, Viagem militar ao Rio Grande do Sul, Ed. da universidade de São Paulo, Belo Horizonte, Itatiaia, 1981.
Autres sources
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1978. 440 p.-[16] p. de pl. ; 24 cm. ISBN 2-221-00107-9.
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Les Chemins creux (souvenirs, suite de Tout m'est bonheur), Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1981. 274 p.-[16] p. de pl. ; 24 cm. ISBN 2-221-00817-0.
Liens internes
Liens externes
- Le château d'Eu musée Louis-Philippe où le prince Gaston d'Orléans, comte d'Eu, passa l'essentiel des dix-sept dernières années de sa vie en compagnie des siens. Ce musée est consacré à la dynastie des Orléans et à la famille impériale du Brésil.
Notes et références
Catégories :- Naissance à Neuilly-sur-Seine
- Naissance en 1842
- Décès en 1922
- Maison d'Orléans
- Maison d'Orléans-Bragance
- Histoire du Brésil
- Chevalier de l'ordre espagnol de la Toison d'Or (XIXe siècle)
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