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Françoise de Foix
Françoise de Foix, comtesse de Châteaubriant, femme célèbre par sa beauté, née vers 1495, morte en 1537 , était fille de Jean de Foix et de Jeanne d'Aydie et sœur du vicomte de Lautrec et du maréchal de Foix. Mariée très jeune en 1505 ou 1509 à Jean de Laval-Châteaubriant, seigneur de Châteaubriant.
Sommaire
Biographie
On connaît l'ancienneté et l'éclat de la maison de Foix ; on sait que la couronne de Navarre passa de cette maison à celle d'Albret, qui la transmit à la maison de Bourbon. Françoise de Foix fut mariée très jeune à Jean de Laval-Châteaubriant, seigneur de Châteaubriant. Jusqu'au règne de François Ier, on avait vu peu de femmes à la cour ; mais ce prince qui aimait le faste et la galanterie, prétendait qu'une cour sans dames
« était une année sans printemps, et un printemps sans roses. »Il chercha donc à y attirer les femmes les plus séduisantes de là France. La beauté de madame de Chateaubriant, ensevelie jusque-là dans un vieux château au fond de la Bretagne, était pourtant connue à la cour. Le roi engagea son mari à l'y amener. On prétend que le comte différa d'obéir autant qu'il lui fut possible ; qu'il avait fait faire deux bagues parfaitement semblables que, laissant, l'une à la comtesse, il lui avait défendu de quitter sa retraite, si la lettre par laquelle il la mandait n'était point accompagnée de l'autre bague, et que pour plaire au monarque, on eut l'adresse de dérober la bague à l'époux soupçonneux, par le moyen d'un domestique auquel il avait confié son secret que la comtesse arriva à la cour malgré son mari.
Quoi qu'il en soit de cette anecdote, il paraît certain que madame de Chateaubriant vint à la cour, et qu'après une assez longue résistance, elle céda à la passion qu'elle avait inspirée au roi. Devenue "la mye du roi" elle reçut moult cadeaux et son mari et ses frères ne furent pas en reste. Mais la mère du roi, Louise de Savoie, veillait et voyait d'un mauvais œil cette liaison, non par excès de moralité mais parce qu'elle détestait la famille de Foix. François Ier ayant été fait prisonnier devant Pavie, en 1525, madame de Chateaubriant resta exposée à la haine de la régente et à la vengeance de son mari.
On prétend encore, car tout est conjectural dans l'histoire de cette femme, que, forcée de se réfugier à Chateaubriant, le comte la fit enfermer dans une chambre tendue de noir, et qu'au bout de six mois il forma des projets contre sa vie.
Varillas, et Sauvai qui l'a copié, disent qu'il lui fit ouvrir les veines. C'est là, sans doute, un de ces contes dont les historiens romanciers ont rempli leurs ouvrages. Chateaubriant était jaloux, mais sa conduite pendant la faveur de sa femme prouve qu'il avait de l'honneur. Suivant Sauvai, il assassina sa femme aussitôt que François l'eut abandonnée pour se livrer à de nouvelles amours. Cependant, elle vivait encore en 1536. Elle revint à la cour après la délivrance de François Ier.
Lorsque François Ier revint de sa captivité en Espagne, on lui présenta une jeune fille blonde et jolie (Anne d'Heilly de Pisseleu) et se laissa tenter. La lutte des favorites dura deux ans et Françoise dut finalement céder la place.
Brantôme donne des détails curieux sur cette rupture. Le roi ayant fait demander à madame de Chateaubriant les joyaux qu'il lui avait donnés, et sur lesquels on avait gravé des devises amoureuses composées par la reine de Navarre, la comtesse eut le temps de les faire fondre, et, s'adressant ensuite au gentilhomme chargé des ordres de François Ier, elle lui dit :
« Portez cela au roi, et dites-lui que, puisqu'il lui a plu me révoquer ce qu'il m'avait donné si libéralement, je le lui rends et je le lui renvoie en lingots d'or. Quant aux devises, je les ai si bien empreintes et colloquées en ma pensée, et les y tiens si chères, que je n'ai pu souffrir que personne en disposât, en jouît, et en eût du plaisir que moi-même. »Le roi, qui ne voulait que les devises, lui renvoya les lingots. La comtesse lutta quelque temps contre la nouvelle favorite, et se servit de sa faveur mourante pour avancer et soutenir ses frères, dont l'un était le fameux maréchal de Lautrec.
Ces derniers firent, dans la campagne d'Italie, plusieurs fautes que madame de Chateaubriant sut faire pardonner. Elle mourut le 16 octobre 1537. Son mari, qui fut soupçonné d'avoir contribué à sa mort, lui fit néanmoins élever dans l'église des Mathurins de Chateaubriant un tombeau décoré de sa statue et d'une épitaphe qu'on trouve dans le recueil des poésies de Marot, dont le comte était protecteur zélé. Il semble qu'ils aient vécu longtemps côte à côte, malgré les rumeurs de mésentente entre eux.
Postérité
On a cru devoir présenter sous la forme du doute la liaison de madame de Chateaubriant avec François Ier, parce que plusieurs auteurs l'ont niée. Varillas, Bayle, Moréri, Hévin ont beaucoup discuté ce point d'histoire, sans l'éclaircir.
Elle laissa une image de femme amoureuse et désintéressée ce qui ne fut pas le cas de sa remplaçante dans le lit du roi. On raconte sur elle des aventures fort romanesques. Cependant quelques-uns contestent même sa liaison avec François Ier, et attribuent à Louise de Crèvecœur, épouse de Bonnivet, toute l'histoire qu'on raconte d'elle.
Bibliographie
- Lesconvel a donné, sous le titre de la Comtesse de Chateaubriant ou les Effets de la jalousie, Paris, 1695, in-12, un roman qui a été quelquefois attribué faussement à madame Murat.
- Un autre roman historique intitulé : François Ier et madame de Chateaubriant, Paris, 1816, 2 vol. in-12, est l'ouvrage de madamoiselle Gottis. Il a eu deux éditions successives.
- G.Toudouze, Françoise de Châteaubriant et François Ier, Paris, 1948.
- La salamandre d'or de Mireille Lesage
Source partielle
- « Françoise de Foix », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- « Françoise de Foix », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
Voir aussi
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