- Franny et Zooey
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Franny et Zooey Auteur J. D. Salinger Genre Roman Pays d'origine États-Unis Date de parution 1961 Chronologie Nine Stories Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers et Seymour : une introduction Franny et Zooey (Titre original : Franny and Zooey) est une série de deux histoires de l'écrivain américain J. D. Salinger, plus connu pour être l'auteur d'un des classiques de la littérature américaine L'Attrape-cœurs. Publiée pour la première fois dans le magazine littéraire The New Yorker en 1961, ces deux histoires seront publiées sous forme de roman en septembre de la même année. Elles racontent respectivement l'histoire de Franny et Zooey, deux membres de la famille Glass, une famille récurrente dans l'œuvre de Salinger.
La première partie, bien plus courte que la seconde, raconte l'histoire de Franny Glass, la sœur de Zooey, étudiante dans une prestigieuse université d'art, probablement le Wellesley College. Désenchantée par l'égocentrisme du monde qui l'entoure, elle tente de s'en échapper en atteignant la purification spirituelle[1].
Dans la seconde histoire, Zooey, frère aîné de 5 ans de Franny, tente de convaincre sa sœur qu'elle ne tend pas vers la purification spirituelle pour les bonnes raisons[1].
Sommaire
Résumé
La première nouvelle, intitulé Franny, se déroule principalement dans un restaurant où Franny et son petit ami Lane décident de manger. Alors que Lane apparait comme un personnage très politiquement correct, Franny « détruit », pour reprendre ses propres mots, les valeurs, le travail, les amblions de Lane. À la fin de la nouvelle, Franny s'évanouit. Franny n'est qu'une introduction à la seconde nouvelle, plus dense et complexe qu'est Zooey. Cette dernière débute par un long préambule du narrateur, que l'on suppose être Buddy, le frère ainé des deux protagonistes, et une lettre de ce même Buddy à Zooey. Celui-ci relit cette lettre, vieille de quatre ans, dans son bain lorsqu'il est interrompu par sa mère, laquelle vient lui demander des conseils et de l'aide pour sa jeune sœur. Son bain finit, Zooey va retrouver sa sœur à l'endroit où elle a élu domicile. Une longue discussion s'ensuit, qui occupe la plupart du livre. Mais cette discussion termine dans une aporie, Zooey n'arrivant pas à faire comprendre à sa sœur ce qu'il voulait lui dire. Il décide alors d'utiliser le téléphone de ses frères, Seymour et Buddy, situé dans la chambre de ces derniers, afin de se faire passer pour Buddy et aider véritablement sa sœur. Alors que le stratagème semble avoir fonctionné, Franny découvre le pot aux roses. Elle ne refuse cependant pas la discussion et Zooey, de manière plus douce, va réussir à faire passer ses impressions et idées auprès de sa sœur. Cette dernière retrouvera alors le sourire et le sommeil à la fin de la nouvelle.
Points de commentaire
Franny et Zooey est une œuvre complexe, dense. Tout d'abord, même si le narrateur, qui en revendique aussi l'écriture, s'en défend, c'est une histoire qui trouve son point central dans la mystique religieuse. Mais il ne faut pas s'arrêter à cette première analyse. Si le livre s'occupe de religion, c'est parce que Franny cherche la voie de la « prière à Jésus », voie qu'elle a trouvé dans les livres du Pèlerin trouvés dans la chambre de ses frères ainés. Seulement, la raison profonde de cette recherche est celle de la vie bonne. Zooey répète plusieurs fois à Franny qu'ils sont des monstres, et ce à cause de l'éducation que leur ont donné Seymour et Buddy. S'ils sont des monstres, c'est parce que leur vision du monde n'est pas celle que la société accepte comme canonique comme en témoignent les discours de Franny envers Lane ou ceux de Zooey sur le cinéma. D'ailleurs, la mère des deux protagonistes, Bessie Glass, ne comprend pas vraiment ce qui se passe malgré ses efforts. Elle admet elle-même qu'elle ne peut rien faire et c'est pourquoi elle recherche l'aide de Zooey, et même de Buddy. L'attitude ironique de Zooey par rapport à ce que lui dit sa mère sur les problèmes de Franny témoigne de la fracture qu'il y a entre les visions du monde des enfants et de la mère. Le fond du livre est en fait celui-ci : comment vivre dans le monde alors qu'il n'apparait pour nous que comme le comble de l'égoïsme et de l'égocentrisme ? C'est une question qui, d'ailleurs, peut se retrouver dans la vie même de Salinger.
Citations
« Aussi innombrables que soient les êtres, je fais le vœu de les sauver ; aussi inépuisables que soient leur passion, je fais le vœu de la réduire ; aussi incommensurables que soient le Dharma, je fais le vœu de le dominer ; aussi incomparable que soit la vérité du Bouddha, je fais le vœu de l'atteindre. »
« M. Le Sage, s'il vous plait, j'ai ici un manuscrit plein de courage et d'intégrité qui raconte l'histoire d'un jeune surveillant de station de métro. [...] Il est rempli de vrais Américains. Il est sentimental. Il est violent aux bons endroits. Et au moment où les problèmes du jeune surveillant de métro commencent à être trop fort pour lui, et vont tuer sa foi en l'Humanité et les Petites Gens, sa jeune nièce qui a neuf ans revient de l'école et lui fait un petit cours de philosophie chauvine bien américaine. [...] Avec cette pièce, Monsieur, nous courrons tout droit au succès ! Elle est simple, elle est terre à terre, elle est pleine de contre-vérités, elle est assez banne et assez vulgaire pour plaire à nos illettrés de Promoteurs, à ces rapaces inquiets pour leur Rendement. »
« Prenez garde quand les soi-disant hommes sages apparaîtront à vos yeux en boitant. »
« Quelques fois, je pense que la connaissance, quand c'est une connaissance accumulée pour le plaisir de connaitre, est ce qu'il y a de pire. Enfin, c'est ce qu'il y a de moins excusable. »
« Je crois que ça ne m'aurait pas mise si as si, de temps en temps, — oui, rien qu'une fois par ci par là —, on laissait entendre, même avec un air contraint et forcé, que la connaissance devrait conduire à la sagesse et que, sinon, c'est une monstrueuse perte de temps. »
« A mon avis, la plupart des choses qui vont de travers dans ce monde viennent des gens qui n'utilisent pas leur véritable ego. »
« Le seul soucis d'un artiste doit être de tendre à la perfection selon l'idée qu'il s'en fait lui même, et non pas selon l'idée que s'en font les autres. Tu n'as aucun droit de te soucier des autres, je te jure. »
Références
Catégories :- Roman américain
- Roman paru en 1961
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