Aide au diagnostic médical

Une aide au diagnostic médical est un outil utilisé dans le processus du diagnostic médical, cet outil est composé de deux parties :

• une base de données composée de textes ;
• et un moteur de recherche qui donne accès aux informations de la base de données.

Ce qui n'est pas une aide au diagnostic

Une encyclopédie n'est pas une aide au diagnostic, c'est un ensemble de documents sur papier ou sur un support numérique. La recherche dans une encyclopédie se fait à partir d'un index des titres, c'est ainsi que fonctionne aussi un "aide mémoire", que les anglophones appellent un "reminder".

Un logiciel de recherche documentaire n'est pas, non plus, une aide au diagnostic. La base de données la plus importante en médecine est Medline. Le logiciel de Medline trie les articles suivant les mots contenus dans le titre, suivant les auteurs, suivant les dates de parution, etc. Un logiciel de recherche documentaire n'a pas la même destination qu'une aide au diagnostic, il est plutôt destiné au chercheur, alors que l'aide au diagnostic est destinée au praticien pour l'aider à faire un diagnostic dans son cabinet en temps réel.

Description d'une aide au diagnostic

Une aide au diagnostic médical est composée de deux parties :

• une base de données ;
• et un moteur de recherche qui donne accès à la base de données et en extrait les informations demandées.

1) La base de données

La base de données ou base de connaissances doit être suffisamment importante pour pouvoir répondre à l'ensemble des questions médicales qui seront posées, que ce soit un logiciel destiné à la médecine générale, ou que ce soit un logiciel destiné à une spécialité. L'exhaustivité des réponses ne pourra se faire sans une exhaustivité de la base de données. De plus cette base de connaissances doit être mise à jour régulièrement par une équipe de médecins qui consulte des publications de données validées. Cette équipe pouvant être un groupe d'enseignants ou un groupe de pairs entraînés à la pratique de la formation médicale continue.

2) Le moteur de recherche

Il peut utiliser deux procédés différents :

• ou bien le moteur de recherche a un lexique qui lui est propre, l'utilisateur ne peut pratiquer les interrogations qu'avec les mots inclus dans ce lexique et le moteur de recherche est incapable de comprendre les autres mots ou les autres expressions, l'utilisateur doit sélectionner des mots dans le lexique qui lui est présenté ; il trouvera, par exemple, dans le lexique "douleur abdominale", et pas "abdomen douloureux" ni "douleurs de l'abdomen".
• ou bien le moteur de recherche pourra être interrogé en langage naturel, le praticien affichera dans les fenêtres d'interrogation les mots qu'il est habitué à utiliser couramment. Cette seconde solution est beaucoup plus facile pour l'utilisateur, mais elle peut faire du "bruit", c'est-à-dire donner quelques réponses hors sujet, qu'il faudra éliminer. De plus elle nécessite que le logiciel soit pourvu d'une intelligence artificielle, c'est-à-dire que la question "douleur abdominale" exécute aussi la recherche "abdomen douloureux" ou que la question "splénomégalie" exécute aussi la recherche "grosse rate".

Fonctionnement

Les champs d'interrogation, à remplir par l'utilisateur, peuvent être plus ou moins nombreux et les concepts affichés dans ces champs seront traités par le moteur de recherche du logiciel en utilisant le langage booléen "ET", "OU", "NON". Dans d'autres logiciels seule la combinaison "ET" est utilisée, dans ce cas elle est sous-entendue et elle est remplacée par un espace au cours de la requête. Le nombre des champs à remplir est généralement limité à 2 ou 3 pour conserver l'exhaustivité des réponses.

Si la banque de données est complète elle renfermera à plusieurs reprise des expressions courantes comme "douleur abdominale" et "splénomégalie".

• si l'utilisateur sépare les mots, par exemple en posant la question "douleur" ET "abdominale", le logiciel va ouvrir des textes dans lesquels ces deux mots vont se trouver, mais leur signification ne sera pas liée comme il le souhaite : il va sélectionner dans les textes l'expression "douleur rétrosternale en cas de compression abdominale", et il sortira le texte de "reflux gastro-oesophagien" dans cette façon de poser la question le logiciel fera beaucoup de "bruit", c'est-à-dire qu'il présentera à l'utilisateur des hypothèses de diagnostic non pertinentes. Autrement dit la question est mal posée.
• si l'utilisateur pose la question "douleur abdominale", il doit obtenir les textes dans lesquels se trouvent "douleur abdominale", "douleur de l'abdomen", "abdomen douloureux", etc.
• enfin s'il pose la question "douleur abdominale" ET "splénomégalie", ces deux expressions (ou leurs synonymes), sortiront dans la liste des résultats et l'utilisateur obtiendra les textes qui renferment ces deux concepts tels que les textes de "drépanocytose", "sphérocytose héréditaire"…

Analyse des résultats

1^er temps : choix de diagnostics possibles

Lorsque les réponses sont affichées, le logiciel a découvert les analogies entre le groupe des mots ou des expressions demandés par l'utilisateur et le groupe des mots ou des expressions qui se trouvent dans la base de données, le logiciel a fait un raisonnement analogique. Il présente un panier de diagnostics possibles.

Dans ce premier temps, le travail du praticien consiste à éliminer les titres non pertinents, ceux qui ne s'adaptent pas au cas présenté par le patient.

2^e temps : affinage des réponses

Dans un deuxième temps, le médecin doit faire un raisonnement hypothético-déductif avec l'aide du logiciel :

• je prends la première hypothèse de diagnostic dans le panier de diagnostics, et en fonction des éléments du texte, ou en m'aidant d'examens complémentaires, j'accepte ou je réfute cette hypothèse, par exemple s'il s'agit d'un enfant et si la réponse n'est pas compatible avec un enfant je la supprime ;
• je prends la deuxième hypothèse dans le panier de diagnostics, et, de la même façon, j'accepte ou je réfute cette deuxième hypothèse ;
• je prends et j'analyse toutes les hypothèses jusqu'à ce que je retienne le diagnostic le plus probable.

L'aide au diagnostic a facilité la tâche du praticien, mais le choix définitif du diagnostic reste toujours une décision du médecin.

Support matériel

Un logiciel d'aide au diagnostic peut être installé sur un ordinateur individuel, et dans ce cas il est généralement modifiable par l'utilisateur, ou bien il peut être installé sur un site et dans ce cas seul l'éditeur peut le modifier.

Voir aussi

Article connexe

• Diagnostic (intelligence artificielle)

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