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Foquisme
Le foquisme (de l'espagnol « foco ») est une théorie de la révolution, basée sur la création de foyers de guérilla, apparue dans les années 1960, en Amérique Latine.
Sommaire
La théorie : une « révolution dans la révolution » ?
Cette théorie est en particulier défendue par Che Guevara et par Régis Debray dans un ouvrage intitulé Révolution dans la révolution (1967)[1].
L'idée est de s'"appuyer sur des guérillas soutenues par la paysannerie, avant de s'attaquer aux villes pour renverser le pouvoir en place, à l'imitation de ce qui s'est passé à Cuba. Che Guevara présente ainsi les choses :
« En visant à ce que se réunissent les conditions à travers la mise en œuvre de la lutte armée, nous devons expliquer que le cadre […] de cette lutte est la campagne, et que c’est depuis la campagne qu’une armée paysanne, poursuivant les grands objectifs pour lesquels la paysannerie doit lutter (en premier lieu, une juste redistribution des terres) s’emparera des villes […] Cette armée créée à la campagne, où mûriront les conditions subjectives pour la prise du pouvoir […] peut et doit défaire l’armée des oppresseurs ; au début dans des escarmouches, combats et attaques-surprise, et à la fin dans de grandes batailles, quand elle se sera développée à partir de sa condition minuscule de guérilla pour atteindre la dimension d’une grande armée de libération[2]. »Elle influence l'extrême-gauche trotskiste dans les années 1960-1970.
Échec du foquisme
Les tentatives de Guevara, aussi bien au Congo qu'en Bolivie, constitue des échecs pour le foquisme. Les foyers révolutionnaires ne parviennent pas à s'implanter et à recevoir un appui paysan ; l'éloignement du mouvement urbain les isole.
En Argentine, l'échec sera comparable. En juillet 1961, naît, sous la direction de Francisco René Santucho, un front marxiste, le FRIP (Frente Revolucionario Indoamericano Popular), rejoint en 1965 par le POT (Partido Obrero Trotskysta, section de la IVème Internationale). Ce front analyse la situation de la région de Tucumán par comparaison avec la Sierra Maestra de Castro et Guevara. dans les deux cas, on a la culture du sucre et une région montagneuse. Les militants révolutionnaires, qui sont essentiellement issus du milieu étudiant, décident d'y implanter un foyer de guérilla en s'implantant dans le milieu des travailleurs des sucreries et des forestiers[3]. Le coup d'État du général Ongania, en 1966 et la répression qui suivra anéantira ce "foco".
Notes et références
- ↑ Pierre Lepape, Les révolutions du XXe siècle, Collection "Le point de la question", SGPP, 1970, p. 210 et sq., Debray : le castrisme théorisé.
- ↑ Ernesto Che Guevara, « La Experiencia de la Revolución Cubana », publié dans Monthly Review, Selecciones en Castellano, première année, n°3, octobre 1963. Numérisé par Prensa y Propaganda de Juventud Guevarista, 21 septembre 2007 : [1]
- ↑ Document de travail du Mouvement communiste (Belgique), Argentine, Développement du capitalisme et lutte des classes, Péronisme et classisme, Dépasser l'Argentinazo, Bruxelles, juin 2003 : [2]
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Yvon Lebot, Violence de la modernité en Amérique latine: indianité, société et pouvoir, Karthala, 1994.
Catégorie : Révolution
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