- Fixisme
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Le fixisme est la croyance selon laquelle il n'y a ni transformation ni dérive des espèces végétales ou animales. Chaque espèce serait apparue telle quelle au cours des temps géologiques. C'est donc une théorie qui renie la spéciation et qui s'oppose aux théories de l'évolution.
Sommaire
Un écho biochimique de la typologie
Michael Denton soutient que « Des milliers de séquences différentes de protéines et d'acides nucléiques ont été maintenant comparées chez des centaines d'espèces différentes, mais jamais on n'a trouvé une séquence qui était, en quel que sens que ce soit, la descendante ou l'ancêtre d'une autre. Il suffit pour s'en persuader, de consulter les matrices de différence de séquences données dans l'ouvrage de référence, l'Atlas of Protein Structure and Function (édition 1972) de Dayhoff, disponible dans toutes les grandes bibliothèques. »[1].
Il expose en guise d'exemple les conclusions basées sur les pourcentages de différences des séquences du Cytochrome C. Michael Denton commence son introduction en précisant que la différence entre un cheval et un chien est de 6%, la différence du cheval avec une tortue est plus grande avec 11%, et de la mouche avec 22%. Ce qui semble témoigner d'une trace moléculaire de l'évolution. Or, la suite des explications remet cette conception en question de façon expérimentale.
Comparaison systématique des séquences de nucléotides codant pour le Cytochrome C et l'hémoglobine
• La bactérie Rhodospirillum C2 est en effet équidistante de tous les animaux tant vertébrés (poissons, amphibiens, reptiles et mammifères), que des invertébrés, des insectes, des plantes et des levures avec environ 65%. Alors qu'on s'attendrait à ce qu'elle soit plus proche des levures, ensuite des animaux invertébrés et finalement des vertébrés, dans l'ordre précis : poisson, amphibien, reptile, mammifère.
• De même il démontre que les levures sont équidistantes des animaux vertébrés ou non, des insectes et des plantes, avec environ 43%.
• Que les poissons cartilagineux sont pareillement équidistants de tous les autres animaux vertébrés avec environ 17%.
• Les poissons osseux aussi, équidistants de respectivement tous les autres animaux vertébrés avec en moyenne 15%.
• Les plantes sont également équidistantes des insectes, et des animaux vertébrés ou non, avec environ 40%.
• A leur tour, les insectes sont équidistants des animaux vertébrés ou non avec environ 25%.
• La démonstration s'étend au sein des primates avec une comparaison des séquences des hémoglobines, et l'Homme se situe dans un sous-ensemble équidistant de celui des grands singes formant un plus grand ensemble, lui-même équidistant d'un ensemble propre aux autres singes[2].
Il en conclut : « La caractéristique la plus frappante de la matrice est que chaque sous-classe identifiable est isolée et distincte. Chaque séquence peut être assignée sans ambiguïté à une sous-classe particulière. Aucune séquence ni aucun groupe de séquences ne peuvent être désignées comme intermédiaire par rapport à d'autres groupes. Toutes les séquences de chaque sous-classe sont isolées au même degré des membres d'un quelconque autre groupe. Les classes de transition, ou classes intermédiaires sont totalement absentes de la matrice. » [3]
La cladistique et la macroévolution
De même, les études cladistiques ne permettent pas de prouver que la macroévolution s'est produite réellement, du moins pas de façon graduelle. Denton écrit à ce sujet : « Parmi la centaine de milliers de fossiles connus, on ne peut extraire qu'un nombre infime de séquences morphologiques partiellement convaincantes ; qui ne font intervenir qu'un faible degré de changements (comme dans le cas du cheval) ou dont la nature réelle de séquences phylogénétiques est le plus souvent douteuse (comme le cas de l'éléphant). Ce fait met l'accent sur l'absence frappante de toute preuve directe des grandes transformations évolutionnistes dans les gisements fossiles. » [4]
Denton appelle ainsi grande transformation le cas du cheval et défend l'idée que les données paléontologiques ne sont pas à même de prouver l'évolution déjà à ce niveau.
Les méthodes avancées de datation des strates géologiques et des fossiles
Les datations des fossiles, tout spécialement avec le calcul des demi-vies d'éléments retrouvés dans les strates géologiques où sont prélevés les fossiles[5], ne permettent pas de conforter la version fixiste où les espèces seraient apparues toutes en même temps à un moment bien précis de l'histoire de la planète. Même si souvent les paléontologues sont amenés à dater des fossiles, sur base de l'estimation de la datation retenue pour certains autres fossiles trouvés sur le même site, ou sur des approches scientifiques d'une portée moindre basées sur la chimie des minéraux, la dendrochronologie; etc. Malgré tout, il arrive également qu'un fossile trouvé sur un site soit daté différemment quand il apparaît que la datation est inacceptable[6]. Haroun Yahya a soulevé une rude polémique en diffusant un tome de son Atlas de la Création en France, alors que les datations sont largement en parfaite concordance avec la théorie de l'évolution[7].
Conséquences philosophiques
Du point de vue de l'éthique scientifique, le paradigme du refus de l'usage d'un concept d'intervention d'ordre surnaturel (position athée stricte) ou au contraire l'usage pseudo-scientifique d'une telle croyance peuvent être écartés pour faire place nette aux strictes observations neutres et positives[8]. La science n'est pas censée démontrer ou infirmer la foi[9]. Michael Denton critique notamment l'antériorité du paradigme, qu'il considère comme un défaut du raisonnement scientifique de la théorie évolutionniste, et propose un nouveau paradigme naturaliste mieux fondé[8].
En principe, le modèle fixiste est souvent confondu avec le créationnisme et pourtant, il est possible de revendiquer une position de créationniste et de fixiste en même temps ; ou encore de créationniste et d'évolutionniste, typologiste ou non[10].
Voir aussi
- Évolution (biologie)
- Catastrophisme
- Equilibres ponctués
- Histoire de la pensée évolutionniste
- Lamarckisme
- Neutralisme
Notes et références
- ISBN 2-08-081228-9 : p.298. Michael Denton, Evolution, Une théorie en crise. éd Champs Flammarion (1988).
- ISBN 2-08-081228-9 pp. 282 à 316. Michael Denton, Evolution, Une théorie en crise. éd Champs Flammarion (1988).
- ISBN 2-08-081228-9 : p.288. Michael Denton, Evolution, Une théorie en crise. éd Champs Flammarion (1988).
- ISBN 2-08-081228-9 : p.192. Michael Denton, Evolution, Une théorie en crise. éd Champs Flammarion (1988).
- Un mode de datation physiquement irréfutable, et la seule qui permette de dater les plus anciens fossiles.
- (en) C'est-à-dire contraire à la théorie de l'évolution, des cas extrêmement rares.
- Polémique créationniste en France.
- ISBN 2-08-081228-9 : p.355-370. Michael Denton, Evolution, Une théorie en crise. éd Champs Flammarion (1988).
- Ce qui n'interdit pas d'étudier scientifiquement la foi, comme des neurologues et des sociologues l'ont fait en tentant d'expliquer pourquoi l'Homme croit en Dieu. (Science & Vie N° 1019, "Pourquoi on croit en Dieu, les étonnantes réponses des neurosciences").
- Histoire de la pensée évolutionniste. Consulter l'article sur l'
Bibliographie
- Michael Denton, Evolution, Une théorie en crise. éd Champs Flammarion (1988). ISBN 2-08-081228-9.
Catégories :- Théorie sur l'évolution
- Histoire de la biologie de l'évolution
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