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Fitzwilliam Virginal Book
Le Fitzwilliam Virginal Book est le plus important recueil de musique pour le virginal ou le clavecin en Angleterre à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. Selon la tradition apocryphe le compilateur est Francis Tregian cadet (1574-1619)[1], inquiété pour sa foi catholique. Il aurait copié ces œuvres choisies pendant son emprisonnement à la Tour de Londres, ou la Fleet, entre 1609 et 1619, date de sa mort. Mais « cette hypothèse est maintenant invalidée de façon convaincante par l'américaine Ruby Reid Thompson »[2] : le volume, est clairement écrit par plusieurs mains et elle pense qu'il s'agit du travail d'une maison de copie musicale (scriptorium), certainement en lien avec la cour car écrit sur le même papier de qualité utilisé pour les documents royaux[3].
Le manuscrit
Le manuscrit de 220 folios, contient 297 pièces, de compositeurs, principalement anglais tels que : William Byrd, John Bull, Giles Farnaby, Peter Philips, etc. mais aussi de Sweelinck. Plusieurs des musiciens représentés sont très peu connus et certains ne le sont que par des pièces rassemblées dans le manuscrit. 44 pièces sont anonymes. Les dates de compositions des pièces s'étalent approximativement entre 1562 et 1619.
Le recueil, conservé au Fitzwilliam Museum, à Cambridge (Angleterre, référencé sous la cote Music MS 32.g.29) a appartenu au XVIIIe siècle au compositeur Johann Christoph Pepusch, dont la femme était claveciniste [4], avant de devenir propriété de la famille Fitzwilliam.
Le manuscrit doit son nom à Richard Fitzwilliam, septième vicomte Fitzwilliam de Meyerson (1745-1816), qui le légua à l'Université de Cambridge en 1816, parmi 10 000 autres ouvrages ; le Musée Fitzwilliam porte également son nom en son hommage.Le manuscrit fut longtemps connu sous le nom de Queen Elisabeth's Virginal Book à cause sans doute de Charles Burney, alors que la reine décéda en 1603... :
« Si Sa Majesté a jamais été en mesure d'exécuter l'une des pièces qui sont conservés dans ce manuscrit qui nous est parvenu sous le nom de Queen Elizabeth's Virginal Book, elle doit avoir été une grande interprète : comme certains de ces morceaux, qui ont été composés par Tallis, Bird, Giles Farnaby, Dr. Bull, et autres, sont si difficiles, qu'il ne serait guère possible de trouver un maître en Europe, qui s'engage à jouer l'un d'entre eux à la fin d'un mois de pratique.[5] »— Charles Burney
Il s'agit d'une source essentielle pour la connaissance de la musique pour clavier à l'époque élisabéthaine et du début de la dynastie Stuart. On y trouve des morceaux de tous types : danses telles que pavanes et gaillardes, pièces de caractère aux noms évocateurs, airs populaires, arrangement, morceaux contrapuntiques, préludes, variations etc. Malgré la qualité, les textes ne sont pas toujours très fiables. D'après les autres sources, on remarque souvent que le manuscrit n'est pas fondés sur les meilleurs originaux.
Bien que non précisé dans le manuscrit, les textes s'adressent à des instruments qui sont le virginal, le clavecin, le clavicorde ou l'orgue positif.
Il existe d'autres compilations d'auteurs de la même époque et de grande qualité : le Will Forster's Virginal Book, le Clement Matchett's Virginal Book, et le [William] Tisdale's Virginal Book. La première publication de pièces pour virginal est le Parthenia vers 1611 ou 1612.
Compositeurs et œuvres
Le n° entre parenthèse, renvoie à l'ordre du manuscrit dans l'édition Dover. MB est l'ordre des pièces dans le Musica Britannica. NE est l'ordre dans le My Ladye Nevells Booke.
Pièces anonymes (44 pièces)
Les pièces 8 et 11 sont d'attribution incertaines, ce qui explique leur précence ici. Dans l'ordre du manuscrit :
- Alman (n° 14) - En sol mineur.
- Pavana (n° 16) - En ré majeur. Auteur marqué M. S.
- Barafostus' Dreame[6] (n° 18) - En ré majeur. cf. n° 131.
- Muscadin (n° 19) - En fa majeur.
- Alman (n° 20) - En sol majeur.
- Galiarda (n° 21) - En ré mineur.
- Praeludium (n° 22) - En sol majeur.
- Praeludium (n° 23) - En la majeur. Auteur marqué El. Kiderminster.
- Praeludium (n° 25) - En ut majeur.
- The Irishe Ho-Hoane (n° 26)
- Heaven and Earth[7] (n° 105) Noté Fre. Soit peut-être F. Tregian... Pièce en fa majeur.
- Veni (n° 107) Une longue broderie en double croche à la main gauche soutien une mélodie à la main droite. La fin s'annonce avec des triolets descendants, puis des double notes glissants vers l'accord final en la majeur.
- [sans titre] (n° 111) - En ré mineur. Sans doute la pièce la plus courte du recueil, 10 mesures marquées C, tout en noir, dans un contrepoint à trois voix, les double notes étant à la main gauche.
- Praeludium (n° 120) - En sol.
- Praeludium (n° 151) - En la mineur.
- Why aske you (n° 161) - En ré.
- Pakington's Pownde (n° 178) En sol majeur.
- The Irishe Dumpe (n° 179) En fa majeur.
- Watkins Ale[8] (n° 180) En sol majeur.
- Can shee (n° 188) En sol mineur.
- A Toy (n° 193) En sol majeur. Sur deux lignes. Le thème est repris pour la pièce n° 204.
- An Almain (n° 200) En sol. Sur deux lignes.
- Corranto (n° 2O1) En sol. Sur deux lignes.
- Alman (n° 202) En ut. Sur deux lignes.
- Corranto (n° 203) En la. Sur deux lignes.
- Corranto (n° 204) En sol. Le manuscrit renvoie à la pièce 193 A Toy au thème identique.
- Corranto (n° 205) En ré.
- Daunce (n° 206) En ut.
- [sans titre] (n° 211) Sur trois lignes.
- Martin sayd to his man[9] (n° 212) En sol.
- Coranto en la (n° 221)
- Corranto en ré mineur - n° 223 Suave mélodie plein de nostalgie.
- Corranto en ré mineur - n° 224
- Corranto en sol - n° 225
- Corranto en sol - n° 226
- Alman en mi mineur - n° 227
- Nowel's Galliard en sol - n° 244
- The King's Morisco en la - n° 247
- Alman en sol - n° 249 Deux fois quatre mesures avec reprises.
- A Toye en sol - n° 273
- Corranto en ré - n° 274 On retrouve la mélodie du n° 223 avec une harmonie quasi identique, mais des décalages rythmiques.
- Corranto : Lady Riche en la - n° 275
- Corranto en sol - n° 276
- A Toy en sol - n° 278
- Allemanda en sol - n° 284
- Dalling Alman en ut - n° 288
William Blitheman 1525 ?-1591 (une pièce)
- In Nomine (n° 50) En ré majeur. Il s'agit du troisième Gloria tibi Trinitas sur les six du Mulliner Book.
Doctor John Bull 1563-1628 (44 pièces)
Bull est le virtuose du recueil, « versatile bateleur » comme dit G. Sacre, face à Byrd le poète. Il ne refuse aucun tourments à ses interprètes...
- Christe Redemptor (n° 125)
- Dr. Bull's Juell (n° 138)
- Duchess of Brunswick's Toye (n° 272) en la
- Duke of Brunswick's Alman (n° 142) - En la. Courte et magnifique pièce, pleine de majesté. Elle est construite en un thème et sa réponse, puis variation avec deux réponses.
- [Fantasia IX] (n° 38)
- Fantasia (n° 108)
- Piper's Galliard (n° 182) En la. cf. la Pavane de Martin Pierson n° 182 aussi dans l'édition Maitland)
- Galliarda (n° 17) - En la majeur.
- Galliarda [X] (n° 46)
- Variatio (n° 47)
- Galliarda [IX] (n° 185) En ré.
- Galliarda [IX] (n° 186) En ré.
- Gigge, A - Doctor Bull's my selfe (n° 189) En ut.
- Gigge, A. (n° 190) En sol.
- Glioria tibi Trinitas (n° 44) - En la majeur.
- In Nomine [IX] (n° 37, MB 12) - En ré mineur. Le plain-chant est emprunté au Benedictus de la Messe Gloria Tibi Trinitatis de John Taverner.
- In Nomine [X] (n° 119) - En la.
- The King's Hunt (n° 135) - L'une des pièces les plus célèbres. cf. la pièces de Farnaby éponyme (n° 53).
- Miserere, three parts. (n° 279) Le thème énoncé en rondes d'abord, se trouve exploité en diminutions : noires puis de croches, double croches...
- Pavan, Lord Lumley Paven (n° 41)
- Galiarda to my L[ord] Lumley's Paven (n° 11) -
- Pavan, The Quadran Paven (n° 31) - En sol majeur.
- Variatio of The Quadran Paven (n° 32)
- Galliard to The Quadran Paven (n° 33)
- The Spanish Paven (n° 139) - En sol mineur.
- Pavan [I] (n° 13) - En sol majeur.
- Galliard [I] (n° 46) - En sol majeur.
- Pavan (n° 136) - En ré majeur.
- Galliard (n° 137) - En ré majeur.
- Pavana [VII]
- Galliard to the Pavan
- Pavana [IX] (n° 34) - En la mineur.
- Galliard to the Pavan (n° 48)
- Praeludium [I] (n° 43) - En ré majeur.
- Praeludium [VII] (n° 106) En sol majeur.
- Praeludium [VII] (n° 192) En sol. Aussi court que virtuose.
- Praeludium [IX] (n° 210) Gamme descendantes
- Praeludium [X] (n° 115) - En la.
- Praeludium D. [XIII] (n° 184)
- Praeludium Dor. [XIII] (n° 116) - En fa majeur.
- Saint Thomas Wake (n° 36) - Pièce à 5 variations. Le thème repris inlassablement à la main droite, laisse une main gauche jouer de rapidité et de diverses formules.
- Salvator Mundi (n° 45) - Pièce construite sur le Plain-chant. En sol majeur.
- Ut, re, mi, fa, sol, la [Fantaisie sur l'Hexacorde] (n° 51) En sol. Le thème revient 17 fois et le travail est très chromatique ce qui induit un accord d'instrument quasi tempéré.
- Ut, re, mi, fa, sol, la [Fantaisie sur l'Hexacorde] (n° 215) En sol.
- Variatio Ejusdem (n° 183) En la. Pièce virtuose en traits de triples coches alternativement à la main droite et à la main gauche.
- Walsingham (n° 1) - Pièce à 30 variations en la mineur sur As I went to Walsingham et inspirée d'une pièce de Byrd (qui n'avait ajouté que 22 variations). Composée par un virtuose de l'instrument, elle multiplie les jeux rythmiques, les traits, gammes, arpèges, intervalles brisées, notes répétées et contient des croisements de mains. Elle ouvre le recueil magistralement.
William Byrd c. 1543-1623 (73 pièces)
Byrd est un poète, âme du virginal pour lequel il sonne dans toute sa noblesse, au détour de chaque page. Le recueil fait la fête au "Father of Musick" par le nombre de pièces et la qualité de l'inspiration ou de la facture, dont il transforme l'écriture pour clavier par le rythme plein de force, l'accent ou la mélodie, l'amenant à son épuisement. Parmi les cent-vingt pièces du maître, voici les soixante-dix du manuscrit. Certaines pièces semble-t-il ne sont pas de Byrd. (D. Moroney)
- All in a Garden green[10] (n° 104, BK/MB 56, NE 32) Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke.
- Alman, Monsieurs Alman (n° 61, MB 87, NE 38) Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke.
- [Alman] Variation (n° 62)
- The Queenes Alman (n° 172, BK/MB 10) En sol mineur. C'est une série de trois variations sur la chanson Une jeune filette, qui apparaît à Sienne au XVe siècle. Il s'agit d'une jeune fille de bonne famille que l'on contraint à entrer au couvent[11].
- Alman [VII] (n° 156) En sol.
- Alman [IX] (n° 163, MB 11 [12])
- Alman [XIII] (n° 63) En ut majeur.
- The Bells (n° 69, BK 38) - Pièce à 9 variations construite sur un do-ré (une ronde, une blanche) en basse obstinée (ground). Le FWVB est la source unique de l'œuvre. Davitt Moroney soutient que les parties 4 et 5 ont été inversées [13]. C'est l'une des pièces les plus connues de W. Byrd. Sans doute à cause de l'arrangement qu'en fit Carl Orff sous le nom d' Entrata en 1928.
- Callino Casturame (n° 158, BK/MB 35) - Les paroles sont peut-être d'origine irlandaise, par déformation : Je suis une fille du bord de la rivière Suir. Shakespeare y fait allusion dans Henri V (acte IV, sc. 4). Byrd a composé des variations sur le même thème.
- The Carman's Whistle (n° 58, MB 36, NE 34) - Pièce à 9 variations en ut majeur. L'air provient d'une ballade publiée en 1592. Le Carman est un vieux mot anglais pour chartier. Il se servait d'un sifflet. (cf. Henri IV de Shakespeare acte III). Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke.
- Coranto [IX] (n° 218, MB 21)
- Coranto [XIII]
- The Earl of Oxford's Marche (n° 259, MB 93, NE 3) Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke sous le titre The marche before the Battell.
- Preludium to the Fantasia (n° 100, MB 12)
- Fantasia [VII]
- Fantasia [VIII] (n° 8, MB 63) En sol Majeur.
- Prelude to Fantasia (n° 100, BK 12) Le manuscrit présente ce prélude comme lié au "Fancie" suivant (n° 52, BK 13), mais aucune autre source ne le fait. Dans son intégrale, Davitt Morroney joue ce prélude cinq fois avec des instruments différents
- Fantasia [IX] (n° 52, BK 13) En la majeur. On trouve ici autant d'originalité que de vigueur pour une œuvre considérée comme antérieure à 1563. A la mesure 82 Byrd cite une chanson célèbre à l'époque, dont le titre n'est pas parvenu jusqu'à nous [14]. Cette Fantaisie est souvent au programme des disques ou des concerts tant sa richesse est grande.
- Fantasia [XIII] (n° 103, BK/MB 25)
- Fortune[15] (n° 65, BK/MB 6) - Pièces en 4 variations.
- Galliard [I] (n° 164, BK/MB 53) En ré mineur.
- Sir John Grayes Galliard (n° 191) En ré. Noté juste des initiales W.B.
- The Ghost (n° 162, BK 78) Pièce en forme d'alman.
- A Gigg (n° 181) En la.
- Gipseis Round (n° 216, BK/MB 80) En sol.
- The Hunt's up[16] (n° 59, BK 40) - En forme de Ground avec 11 variations. Pièce de jeunesse.
- Jhon come kisse me now (n° 10, BK 81) - En sol majeur. Avec 16 variations.
- La Volta (n° 155, MB 91 / BK 90) - En sol majeur. Inoubliable pièce d'un Byrd mélodiste.
- La Volta [T. Morley, set by William Byrd] (n° 159) En sol majeur.
- Malt's come downe[17] (n° 150) - En sol. Thème et 8 variations.
- The Maydens Song (n° 126, BK/MB 82, NE 28) - En sol. Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke.
- A Medley (n° 173) En fa majeur.
- Miserere, 3 parts (n° 176, BK 66) La pièce semble commencer facilement, mais la superposition de rythmes ternaires et binaires complique l'exécution surtout lorsque la même main doit exécuter des doubles notes en décalage rythmique...
- Miserere, 4 parts (n° 177, BK/MB 67, NE 27) En ré.
- O Mistrys myne [, I must]. D'après une chanson de Thomas Morley sur un texte de William Shakespeare.[18] (n° 66, BK/MB 83) - Pièce en 6 variations. Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke.
- Pavana Bray (n° 91, BK 59a)
- Galliarda (n° 92, BK 59b)
- Pavana Ph. Tr (n° 93, BK 60a)
- Galliard [XIII] (n° 94, BK 60b)
- Pavan, Canon 2 in 1 (BK 74)
- Pavana [Johnson's] Delight [Johnson, set by Byrd] (n° 277, BK 5a) - En sol mineur.
- Galliard (n° 278, BK 5b) - Ce couple est une transcription d'une œuvre pour luth très populaire, dont on peut traduire le titre par Pavane pour faire plaisir. C'est sans doute par erreur que le manuscrit indique Edward Johnson et non John Johnson.
- Pavana Fantasia [VIII]
- Galliarda [VII]
- Pavana Lachrymae [Dowland, set by Byrd] (n° 121, BK 54) - En ré mineur. La pavane est articulée en trois parties et chacune d'elle en deux : énoncé et réponse. La Pavana de Morley, n° 153 débute sur le même thème envoûtant de Dowland et possède la même architecture. La pièce pour luth de Dowland avant été imprimée en 1604.
- Galliard [James Harding, set by Byrd] (n° 122, BK 55) - En fa.
- Lady Montgle's Paven (n° 294, BK 75)
- Passamezzo Pavana (n° 56, BK 2) En sol mineur.
- Galliarda Passamezzo (n° 57)
- Quadran Paven (n° 133, BK 70a) - En sol.
- Galliard (n° 134, BK 70b)
- Pavana [I] (n° 167, BK 29) En ut mineur. Dans la marge :« the first that ever hee made » (la première qu'il ait jamais composée).
- Galliarda (n° 168)
- Pavana [IX] (n° 165) En sol mineur.
- Galliarda (n° 166)
- Pavana (BK 14a)
- Galliarda (BK 14b)
- Pavana (n° 174) En la.
- Galliarda (n° 175)
- Pavana
- Galliarda
- Pavana
- Galliarda
- Pescodd Time[19]
- Praeludium [XIII] (n° 24) - En ut majeur.
- Rowland, Lord Willobies Welcome Home (n° 160, BK/MB 7, NE 33). La mélodie est plus connue sous le titre de My Lord Willoughby's Welcome Home. La pièce est composée pour féter le retour de la guerre aux Pays-Bas, de Peregrine Bertie, Baron Willoughby de Eresby. Rowland en étant le titre hollandais.
- Sellinger's Round[20] (n° 64, BK 87, NE 37) - Pièce en forme de 9 variations en sol majeur. Dans son texte d'accompagnement de son disque consacré à Byrd et Gibbons, Glenn Gould écrit : « Trois mesures après le début de la neuvième et dernière variation du Sillinger's Round de William Byrd, un seul si bémol isolé dans cette œuvres de cent quatre-vingt-deux mesures annonce à la fois la fin du morceau et l'émergence prochaine d'un nouveau système harmonique orienté vers la tonalité, auquel d'ici peu d'années presque toute la musique de l'époque va souscrire. ». Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke.
- Treg[ian's] Ground (n° 60) En la majeur.
- Ut, re, mi, fa, sol, la (n° 101, BK/MB 64, NE 9) En forme de ground. Nécessite l'intervention d'une troisième main pour "chanter" le thème de l'Hexacorde. Figure aussi dans le recueil My Ladye Nevells Booke.
- Ut, mi, re (n° 102, BK/MB 65) En forme de 13 variations.
- Walsingham (n° 68, MB 8, NE 31) - Pièce en forme de variations (22). Dans le My Lady Novells Booke : Have with yow to Walsingham[21]. Cette œuvre inspira la pièce éponyme de John Bull (n° 1).
- Wolsey's Wide (n° 157) En ut.
- The Wood so Wilde (n° 67) - Pièce en forme de variation en sol majeur. On trouve le titre plus complet dans le My Lady Novells Booke : Will you wake the woods soe wylde. Le manuscrit date le morceau de 1590. Le thème est aussi utilisé par O. Gibbons (n° 40).
Giles Farnaby c. 1563-1640 (51 pièces)
Guy Sacre résume d'un trait le portrait du compositeur Giles Farnaby : « il est le lutin, l'alerte chansonner qui n'a besoin que de quelques lignes pour dire amicalement son brin de joie ou de nostalgie. » Et en effet bien des pièces n'excédent pas la page, mais sont capables tour à tour de suspendre le temps ou d'emporter en un voyage immobile, l'auditeur ou le déchiffreur. Il était menuisier et musicien amateur, mais de génie ! On ne connaît que deux autres pièces pour clavier du compositeur.
- A Toy - Pièce dédiée à la Princesse de Brunswick - En la majeur.
- Fantasia [I] (n° 208) En sol.
- For two Virginals (n° 55) Seulement huit mesures pour, comme son nom l'indique, deux instruments.
- The K[ing's] Hunt (n° 53) - cf. la pièce éponyme de Bull.
- Pavana [1] (n° 39) Robert Johnson Set by Giles Fanaby
- Spagnioletta (n° 54) - En ut majeur. Pièce de grand charme.
- Daphne [22] [5] (n° 112) - En ré mineur.
- Pawles Whalfe [6] (n° 113) - En ré.
- Quodlings Delight [7] (n° 114) - En la. Le thème de quatre mesures est varié quatre fois, mais est lui-même divisé en deux : énoncé et réponse.
- Put up thy Dagger, Jemy [8] (n° 127) - En ut. Sous forme de 8 variations. La pièce se trouve aussi dans le Priscilla Bunbury's Virginal Book, mais sans nom d'auteur.
- Bony sweet Robin [9] (n° 128) - En ré.
- Fantasia [10] (n° 129) - En ré.
- Woody-Cock [2] (n° 141) - En ré. Pièce virtuose à cinq variations ne laissant aucun répit à l'exécutant.
- Rosasolis [12] (n° 143) - En ut. Superbe petite pièce chantante à 12 variations dont la ritournelle envoûtante a des accents de bonheur et de nostalgie mêlés. Il serait intéressant de trouver la signification de Rosasolis. Une chanson ?
- Alman (n° 147) [Robert Johson, set by Giles Farnaby] - En sol. Courte pièce au thème chantant et à la basse ductile.
- The New Sa-Hoo [13] (n° 148) - En ut. Courte pièce.
- Giles Farnaby's Dreame (n° 194) En ré.
- His Rest. Galiard (n° 195) En sol.
- His Humour (n° 196) En sol.
- A Maske (n° 198, MB 31)
- A Maske (n° 199, MB 32) En sol.
- A Maske (n° 209, MB 33) En sol. Petite pièce au rythme complexe. Le début de la section deux suspend le temps pendant une mesure.
- Up Tails All (n° 242) En sol. La pièce est d'une effarante virtuosité ; chacune des 19 variations du thème de quatre mesures, exploite, qui le rythme, les doubles notes - en tierces ou en sixtes - les trais, les contre-temps, à deux trois ou quatre voix... La variation 17 est notée en double mesure : C barré à la main droite et 12/4 à la main gauche.
Richard Farnaby (4 pièces)
- Nobody's Gigge [I] (n° 149) - En ut. Thème varié une fois. La main gauche est très sollicité notamment avec de grands écarts.
- Fayne would I Wedd (n° 197) En sol mineur.
- A Duo (n° 248) En ut. Petite pièce à deux voix en imitation.
- Hanskin[23] (n° 297) En sol.
Galeazzo (une pièce)
- Praeludium (n° 99)
Orlando Gibbons 1583-1625 (2 pièces)
Gibbons est mal représenté dans le manuscrit. Mais il est la source principale pour The Lord of Salisbury his Pavan
- The woods so wilde (n° 40) - La pièce s'interrompt brusquement à la première mesure de la cinquième section. Les éditeurs ont ajouté la copie du ms. 31.103 du British Museum. Voyez la pièce éponyme de William Byrd au n° 67, qui reprend le thème.
- Pavana (n° 292) En la.
James Harding (une pièce transcrite par Byrd)
- Galiarda, set by Byrd (BK 55)
Edmund Hooper (2 pièces)
- Alman en la (n° 222) Courte pièce de deux fois cinq mesures, avec reprise de chaque section.
- Corranto en ut (n° 228) Courte pièce de deux fois huit mesures, avec reprise de chaque section.
William Inglott (2 pièces)
- A Galliard Ground en ré (n° 250)
- The Leaves bee greene[24] en sol (n° 251)
Edward Johnson (une pièce)
- Jhonson Medley en ré mineur (n° 243)
Robert Johnson (2 pièces)
- Alman (n° 145) - En ré. Courte pièce de deux fois huit mesures.
- Alman (n° 146 - En ré majeur. Même structure que la précédente.
Marchant (une pièce)
- Allemanda (n° 187) En ut.
Thomas Morley (9 pièces)
- Goe from my window[25] (n° 9) - La pièce est attribuée à John Munday.
- Nancie [ou Fancie] (n° 12) - En ut majeur.
- Fantasia (n° 124) Très belle pièce a l'écriture souple et virtuose. Hélas l'une des seules parvenues jusqu'à nous.
- Alman (n° 152) - En ut.
- Pavana (n° 153) - En la mineur.
- Galiarda (n° 154) En la majeur. Dans ce couple, qui reprend le thème de la Pavana Lacrymae de Dowland (cf. n° 121), on retrouve la profondeur d'une œuvre au contrepoint subtil et aux imitations nombreuses. La Galiarda passe au majeur.
- Pavana (n° 169) En fa majeur.
- Galiard (n° 170 En fa.
- La Volta (n° 159) T. Morley, set by Byrd.
John Munday (5 pièces)
- Fantasia. Faire Wether (n° 3)
- Fantasia [IX] (n° 2)
- Go from my Window (n° 42) La pièce est attribué à Morley au n° 9 avec des variantes. Seule la variation 8 est particulière.
- Munday's Joy en la majeur (n° 282)
- Robin (n° 15) - En sol mineur.
Thomas Oldfield (une pièce)
- Praeludium Petit prélude en la.
John Oystermayre (une pièce)
- Galiarda en sol (n° 260)
Robert Parsons -1570 (une pièce)
- In Nomine - En ré mineur. Noté [John?] Parsons et signé Persons. Le plein-chant est entendu à l'alto. L'œuvre originale est conçue pour ensemble de violes à cinq voix. Selon David Moroney La pièce est probablement une transcription de Byrd[26], en accord avec le Will Foster's Virginal Book[27] qui contient la seule attribution à W. Byrd.
Martin Peerson c.1571-1651 (4 pièces)
- Alman [X] (n° 90)
- The Fall of the Leafe en ré mineur (n° 272)
- The Primerose en ut (n° 271)
- Pipers Paven (n° 182 sic) En la. cf. la Piper's Galliard de J. Bull (n° 183)
Peter Philips c.1561-1628 (19 pièces)
La quasi totalité des pièces pour clavier connues de Peter Philips proviennent du FVB[28]. Toutes les pièces se suivent dans le manuscrit, numérotées sous le titre de 1 à 19.
- Amarilli di Julio Romano [29] (1603, n° 82) D'après une célèbre monodie de Giulio Caccini, extraite du Nuove Musiche publiée à florence en 1601 et vite diffusée dans toute l'Europe.
- Bon jour mon Cueur [30], di Orlando di Lasso (n° 79) D'après Roland de Lassus.
- Chi fara fede al cielo, di Alessandro Striggio. (n° 78) D'après un madrigal de Striggio.
- Fantasia
- Fantasia (n° 84) En sol majeur. Les 39 reprises du thème sont notées à chaque départ.
- Fece da voi à 6 (n° 73) en sol majeur.
- Galiarda Dolorosa (n° 81)
- Galiarda (n° 75) En ut mineur.
- Galiarda Passamezzo (n° 77) 10 variations.
- Galliardo (n° 87) Brève page de 8 mesures en sol majeur.
- Le Rossignuol (1595, n° 86) D'après Roland de Lassus.
- Margott Laborez (n° 83) D'après Roland de Lassus.
- Passamezzo Pavana (n° 76) Pièce en forme de 7 variations.
- Pavana Dolorosa Treg[ian] (n° 80) Noté, "Set by Peter Philips".
- Pavana En sol majeur (1580) Ajout manuscrit : "la première que Philips ait composé" et sans doute la seule pièce composée en Angleterre...
- Pavana Pagget (n° 74) En ut mineur. Lord Thomas Pagget, mécène de Philips et tout aussi catholique que le musicien, mourut en 1590.
- Tirsi, di Luca Marenzio. D'après le madrigal en trois parties de Marenzio. 1/ Intavolata di Pietro Philippi (n° 70)
- 2/ Freno. Seconda Parte (n° 71)
- 3/ Cosi moriro. 3e Parte (n° 72)
Giovanni Picchi (une pièce)
- Toccata (n° 95) - En ré majeur. Magnifique petite pièce virtuose qui alterne tremblements, arpèges, traits, fusées... À en juger par les tenues, la conception est organistique.
Ferdinando Richardson c.1558-1618 (8 pièces)
- Pavana [I] (n° 4)
- Variatio (n° 5)
- Galliard (n° 6)
- Variation (n° 7)
- Pavana [VII] (n° 27)
- Variatio (n° 28)
- Galliard [I] (n° 29) - En sol mineur.
- Variatio (n° 30) - En sol mineur.
Philip Rosseter (une pièce transcrite par Giles Farnaby)
- Galliard, set by Farnaby
Alessandro (I) Striggio (une pièce transcrite par Philips)
- Chi fara fede al Cielo
Nicholas Strogers (actif entre 1560 et 1575) (une pièce)
- Fantasia (n° 89)
Jan Pieterszoon Sweelinck 1562-1621 (4 pièces)
- Praeludium Toccata (n° 96)
- Ut, re, mi, fa, sol, la, a 4 voci [2] (1612) (n° 118) - En fa. 20 répétitions pour cet hexacorde.
- Psalme [140] [3] (n° 144) - En ut. Avec 5 variations. la première et seconde variations sont à deux voix. La troisième fait intervenir une troisième voix. La dernière est plus développée ; la main droite évoluant rapidement - croches, double croches, sextolets -, pendant que la gauche se partage le cantus au ténor, et une basse mobile. La pièce se termine en gammes de double notes.
- Fantasia [I] (n° 217) En ré. Signée « Jhon Pieterson Sweeling. Organista a Amstelreda ».
Thomas Tallis 1505-1585 (2 pièces)
- Felix namque 1 (1562) (n° 109)
- Felix namque 2 (1564) (n° 110) en la.
William Tisdale (5 pièces)
- Almand (n° 213) En la.
- Pavana Chromatica, Mrs Katherin Tregians Paven (n° 214) En si mineur.
- Pavana : Clement Cotton en la (n° 219)
- Pavana [I] (n° 220)
- Galliarda (n° 295)
Thomas Tomkins 1572-1656 (5 pièces)
- Pavana [I] (n° 123) - En la.
- A Grounde [2] (n° 130) - Pièce virtuose à traits, double notes et fusées nombreuses le tout sur un thème de sept notes. Celui-ci passe en mélodie ou en accord d'une main à l'autre dans un mélisme d'une grande variété de rythmes.
- Barafostus' Dream [3] (n° 131) - En ré. Pièce avec 7 variations sur un air populaire, également connu sous le titre de The Shepherd's Joy. Très dense, développée et virtuose (sauts sur deux octaves ou plus à la main gauche, triolets, sextolets, syncopes) elle montre le compositeur comme un maître du clavier. La note la plus grave étant un la (troisième ligne supplémentaire de la clé de fa). cf. la pièce anonyme n° 18.
- The Hunting Galliard [4] (n° 132) - En la. Plus scène de chasse que gaillarde, il se déroule dans cette puissante pièce une course poursuite entre les deux mains évoquée par les trilles, les figures répétitives, les gammes descendantes, jusqu'à une accélération en triples croches des dernières mesures.
- Worster Braules (n° 207) En ré.
Thomas Warrock (2 pièces)
- Pavana (n° 97) En si bémol majeur.
- Galiarda (n° 98)
Discographie
Il est illusoire d'attendre un enregistrement complet du recueil. Cependant on trouve de nombreux disques qui permettent de faire le tour de celui-ci. Avec de grands manques ! Par exemple la première pièce de John Bull Walsingham (un cycle de variations), qui ne semble pas avoir, à ce jour, trouvé d'interprète.
CD
- Gustav Leonhardt, Fantasias, Pavans & Galliards (1992) Philips 438 153-2 - Contient 9 oeuvres du FWVB
- Ton Koopman, Fitzwilliam Virginal Book 12 pièces (1986) Capriccio 10 211
- Zsuzsa Pertis, Fitzwilliam Virginal Book (1988) Hungaroton "White Label" HRC 079
- Bob van Asperen, Virginal (2001) Musée des Instruments de Musique (Belgique) MIM006 - sur 4 instruments du musée.
Quelques disques entièrement consacrés à Bull, Byrd, Farnaby, Gibbons et Peter Philips :
- Gustav Leonhardt, William Byrd, Alpha
- Davitt Moroney, William Byrd, My Lady Novel Book Harmonia Mundi ou son intégrale chez Hyperion
- Colin Tilney, William Byrd, Musique pour clavecin (1974) Emi "Refexe" 8 26489 2
- Pierre Hantaï, John Bull, Doctor Bull's good Night (1994) Astrée/Auvidis E 8543
- Bob van Asperen, John Bull, Musique pour clavecin (1983) Warner/Teldec
- Pierre Hantaï, Giles Farnaby, [30] Pièces pour clavier (1990) Adda
- Timothy Roberts, Giles Farnaby, [20] Pièces pour clavier (2003) Earlymusic
- James Johnstone, Orlando Gibbons, [22] Pièces pour claviers (1999) ASV
- Emer Buckley, Peter Philips, [13] Pièces de clavecin (1987) Harmonia Mundi
- Bernhard Klapprott, Thomas Tomkins, Intégrale de l'œuvre pour clavier, (MDG B00003L1XM 4 CD)
- Carole Cerasi, Thomas Tomkins, harpsichord & virginals sur une copie de Willem Kroesbergen, Utrecht 1972, d'après Bartolomeo Sephanini et un muselar de Derek Adlam et Richard Burnett, Finchcocks 1973 d'après Johannes Ruckers, 1611 conservé au Vleeshuis Museum à Antwerp.(Metronome MetCD 1049)
LP
En vinyl existaient quelques compilations :
- Blanche Winogron, The Fitzwilliam Virginal Book (c.1966) HCR-ST-7015
- Colin Tilney, English Virginal Music (Byrd, Bull, Gibbons, Philips...) Argo ZRG 675 (c. 1973)
- John Payne, Fitzwilliam Virginal Book, 3LP Vox VBX 72
Éditions
- Édition de J. A. Fuller Maitlands[31] & W. Barclay Squire (1894) Breitkopf & Härtel, 1899
- Dover, New York 1963, rev. 1979 (Reprint de l'édition Breitkopf, 2 vol.) [0-486-21068-5 & 0-486-21069-3]
- The music collections of the Cambridge libraries - Woodbridge, Conn. : Research Publications, 1991 (facsimile à partir du microfilm du manuscrit)
- Musica Britannica vol. 87 : Keyboard Music from Fitzwilliam Manuscripts (en préparation) [32]
L'édition Dover contiennent encore nombre d'erreurs de transcriptions malgré une seconde édition.
Bibliographie
- Ruby Reid Thompson, Francis Tregian the Younger as music copyist: A legend and an alternative view. Music and Letters 2001 82: 1-31; doi:10.1093/ml/82.1.1
Liens externes
- (en) The development of Keyboard idiom in the Fitwilliam Virginal Book. Une étude de Lee Mei-Wen (Sun Yat-Sen University, College of Liberal Arts, Taiwan)
- (en) Page d' information du Fitzwilliam Museum
- Une page du manuscrit : pièces de J. Bull et W. Byrd.
Voir aussi
- Musique de clavecin
- My Ladye Nevells Booke
- Parthenia ou : « The Maydenhead of the First Musicke that ever was Printed for the Virginalls »
- Elizabeth Roger's Virginal Book
- Dublin Virginal Manuscript
Notes & références
- ↑ Anne Cueno a consacré un roman au copiste : Le trajet d'une rivière chez Denoël, 1995.
- ↑ Livret des œuvres pour clavier de W. Byrd par Davitt Moroney, page 145
- ↑ "Francis Tregian the Younger as Music Copyist: a Legend and an Alternative View", article paru dans Music & Letters vol. 81, en 2000.
- ↑ Elle considérait certaines pièces comme plus difficiles que les sonates de Scarlatti ! Ce qui laisse à penser la nature profonde des différences entre l'ancienne technique de clavier et celle du XVIIIe siècle.
- ↑ « If her Majesty was ever able to execute any of the pieces that are preserved in a MS. which goes under the name of Queen Elizabeth's Virginal Book, she must have been a very great player: as some of these pieces, which were composed by Tallis, Bird, Giles Farnaby, Dr. Bull, and others, are so difficult, that it would be hardly possible to find a master in Europe who would undertake to play one of them at the end of a month's practice. » (Charles Burney)
- ↑ Barafostus Dreame est une ballade populaire dont voici le texte : « Then sweet love dispearse this cloude / That obscures, this scornefull coying: / When each creature sings aloude, / Filling hearts with over joying. / As very bird doth choose her mate, / Gently billing, she is willing / Her true love to take: / With such words let us contend, / Laughing, colling, kissing, playing, / So our strife shall end. »
« Doux amour dissipe ce noir nuage / Et cette dédaigneuse coquetterie : / Les créatures chantent leur adage / Et nos cœurs sont remplis de joie. / Chaque oiseau choisit l'âme sœur / Qui roucoule et qui dit oui / À son bel amour : / Cela dit, faisons la paix / Riant, enlaçant, embrassant, jouant, / Notre dispute est finie maintenant. » - ↑ Inspiré d'un poème de Thomas Wyatt (Poems, 1557-1578) : « A better proff I see that you would have / How I am dead. Therefore when ye hear tell, / Believe it not although ye see my grave, / Cruel, unkind ! I say, « Farewell, farewell ! » »
« Une épreuve irréfutable vous exigez, / De mon trépas. Lorsqu'on vous le contera, / Même en voyant ma tombe, n'y croyez pas. / Cruelle indifférente ! Je dis, « Adieu, Adieu ! » » - ↑ Watkin's Ale est une ballade populaire : « This dance is now in prime, / And chiefly us'd time, / And latery put in rythme: / Let no mane grieve, / To hear this merry jesting tale, / The which is called Watkin's Ale: / It is not long since it was made, / The finest flower will soon fade. »
« C'est un air qui fait fureur, / Fort en usage à cette heure, / Il y a peu, en paroles il fut mis : / Foin de chagrin, / Lorsque résonne ce gai refrain, / Que l'on appelle L'Ale de Watkins : / Il a été composé tantôt, / La plus belle fleur se fane bientôt. » - ↑ Martin said to his Man est une ballade populaire : « I see mouse catch the cat, / Fie, man, fie: / I see a mouse catch the cat, / Who's the foole now ? / I see a mouse catch the cat, / And the cheese to eat the rat, / Thou hast well drunken man, / Who's the foole now ? »
« Je vois la souris prendre le chat, / Fi, l'ami, fi ! / Je vois la souris prendre le chat, / Tu es l'insensé. / Je vois la souris prendre le chat / Et le fromage manger le chat, / Tu es fin saoul, l'ami, / Tu es l'insensé. » - ↑ All in a Garden green est une ballade populaire dont le texte est le suivant : « My fancie did I fire in faithful from and frame: / In hope ther shuld no blustring blast have power to move the same. / And as the gods do know, and world can witnesse beare: / I never served other saint, no Idoll other where. / Yonder thou seest the sun / Shine in the sky so bright, / And when this day is done, / And cometh the dark night, / No sooner night is not / But he returns always, / And shines as bright and hot / As on this gladsome day. / He is no older now / Than when he first was born; / Age cannot make him bow, / He laughs old time to scorn. »
« J'ai mis mes rêves à feu, j'ai juré d'être fidèle : / Et des boulets enflammés ne pourraient m'en faire changer. / Et les dieux le savent bien, et je prends le monde à témoin : / Jamais d'autre saint n'ai servi ni d'idole d'ailleurs qu'ici. / Là-haut, vois le soleil / Qui nous darde de ses feux. / Après l'heure du sommeil / Noire comme le corbeau / L'aube point et bientôt / Il resurgit au ciel / Aussi brillant et chaud / Qu'hier, ou que tantôt. / Aussi jeune aujourd'hui / Qu'à son premier instant ; / L'âge ne l'a pas vieilli / Il fait la nique au temps. » - ↑ En voici le début : « Une jeune fillette / de noble cœur / Plaisante et joliette / de grand' valeur / Contre son gré, on l'a rendu nonette / Cela point ne lui haicte / Dont vit en grand douleur. » Elle sera publiée par Jehan Chardavoine Le recueil des plus excellentes chansons en forme de voix de ville tirées de divers auteurs et poètes françois tant anciens que modernes, Paris 1576. On la retrouve sous plusieurs noms, tel Une jeune pucelle chez du Caurroy, La monica en Italie chez Frescobaldi... À ne pas confondre avec la chanson à 4 voix de Janequin Il estoit une filette, publiée par Attaignant en 1540 et repris par les luthistes ou Moderne et Sosato.
- ↑ BK (Byrd Keyboard) catalogue des œuvres.
- ↑ Livret des œuvres pour clavier de W. Byrd par Davitt Moroney, page 135.
- ↑ Le manuscrit BL Add. 60577 est copié avant 1563.
- ↑ Fortune my Foe est une ballade populaire dont voici le début du texte : « Fortune my foe, why dost thou frown on me ? / And will thy favour never better be ? / Wilt thou I say for ever breed my pain, / Ans wilt thou not restore my joyes again ? / Ayme not too high in things above thy reach; / Be not too foolinsh in thy own conceit; / As thou hast wit and wordly wealth and will. / So give Him thanks that shall increase it still. »
« Fortune ennemie, pourquoi cet œil grondeur ? / Et retrouverais-je jamais tes faveurs ? / À jamais vas-tu nourrir mes pleurs, / Ou me rendras-tu un jour le bonheur ? / Ne vise pas trop haut, des choses hors de ta portée ; / Ne soit pas insensé dans ta vanité ; / Tu as esprit, biens matériels, volonté. / Rends donc grâces à Celui qui les fera fructifier. » - ↑ The Hunt's up est une ballade populaire dont voici un bout de texte : « The hunt ys up, the hunt ys up, / Loe ! it is allmost daye; / For Christ our Kyng is gone a huntyng, / And browght his deare to baye. / Fain would I Wake you, sweet, but fear / I should invite you to worse cheer ; [...] / I'd wish my life no better play, / Your dream by night, your thought by day: / Wake, gently wake, / Part softly from your dreams ! »
« La chasse est ouverte, la chasse est ouverte, / Voyez ! Le jour point déjà ; / Par le Christ, notre roi est allé chassé, / Et son cerf est aux abois. Je vous réveillerais bien, mon amour, mais crains / De vous ploner dans un monde chagrin ; [...] / La vie serait-elle belle, et le jour pourrait chanter / Vos rêves la nuit, et le jour vos pensées ; / Réveillez-vous maintenant, / Quittez vos rêves doucement. » - ↑ Malt's come downe est une contine populaire qui commence ainsi : « Mault's come down, mault's come down / From an old Angell to a French crown. / There's never a maide in all this town / But well she knowes that mault's come down. »
« Le malt est empoisonné, le malt est empoisonné, / Par un vieil ange pour un Français couronné. / Il n'est pas une donzelles dans toute la cité / Qui ne sache que le malt a été empoisonné. » - ↑ Texte du poème de Shakespeare, O Mistrys myne (La Nuit des rois, II, 3) : « O mistress mine where are you roaming ? / O stay and hear your true love's coming / That can sing both high and low. / Trip no further pretty sweeting, / Journeys end in lovers meeting, / Every wise man's son doth know. / What is love ? 'tis not hereafter / Present mirth hath present laughter. / What's to come is still unsure / In delay there is no plenty / So come kiss me sweet and twenty, / Youth's a stuff will not endure. »
« O ma bien-aimée, où erres-tu ? / Paix, voici ton amour vrai, / Qui chante les graves et les aigus ; / Repose-toi, ô ma jolie ; À la fin du voyage, les amant sont unis, / Les hommes sages l'ont toujours su. / Qu'est-ce que l'amour ? Il n'a qu'un temps ; / Aux joies présentes, rires du présent ; / L'avenir est incertain ; / Pas d'abondance en attendant, / Embrasse-moi douceur de vingt ans, / La jeunesse est sans lendemain. » - ↑ Peascod Time est une ballade populaire dont voici quelques mots : « In Peascod time when hounh to horn / Gives ear till burk be killed / And little lads with pipes of corn / Sit keeping beasts afield. / Kind-hearted Christmas, now adieu, / For I with thee must part; / But oh ! to take my leave of thee / Doth grieve me at the heart. / Thou wert an ancient housekeeper, / And mirth with meat didst keep; / But thou art going out of town, / Which causes me to weep. »
« À la saison des pois lorsque la meute aux cors / Prête l'oreille jusqu'à la mise à mort / Les pipeaux de paille des petits lads / Tiennent les bêtes féroces en respect. / Mon bon Noël, je te fais mes adieux / Je prends congé, car il le faut ; / Mais oh ! de devoir te quitter, / Mon cœur saigne. / Toujours tu as été le gardien / De la gaieté et du bon vin ; / De la ville tu vas te retirer / Et cela me fait pleurer. » - ↑ Sellinger's Round est une ballade populaire dont voici le texte : « There was a mad lad had an acre ground, / And he sold it for five pound: / He went to the tavern and drank it all out / Unless it were one half-crown. »
« Il avait un arpent de terre, il était un peu fou, / Et pour cinq livres il l'a vendu : / S'est rendu à la taverne, a bu toute la somme, / À moins que ce ne fût une demi-couronne. » - ↑ Extrait du texte de Walsingham : « As I went Walsingham, / To the shrine with speede / Met with a jolly palmer / In a pilgrime's weede. / Now God save you jolly palmer ! / Welcome lady gay, / Oft have I Sued to thee for love, / Oft have I said you nay. - As ye from the Holy Land of Walsingham. / Met you not witch my true love by the way as you came ? / How schould I know your true love that have met many a one. / As I came from the Holy Land, that have come, that have gone. »
« En allant à Walsingham, / Vers le sanctuaire me hâtant, / J'ai rencontré un gai pénitent, / En bure de pélerin. / Dieu vous garde gai pénitent ! / Bienvenue joyeuse dame, / J'ai souvent voulu que tu m'aimes, / Et j'ai refusé souvent. - En revenant de la Terre Sainte de Walsingham, Chemin revenant as-tu rencontré mon bien-aimé ? Comment reconnaître ton aimé, il y en avait tant, Sur le chemin de la Terre Sainte, qui s'en revenait, qui s'en allait. » - ↑ Tell me Daphne est une ballade populaire. En voici un extrait : « When Daphne from faire Phoebus did flie, / the West winde most sweetly did blow in her face. / Her silken scarf scarce shaddowed her eyes, / the God cried, O pitie, and held her in chace. / Stay Nimph, cryes Apollo, / Tarry and turn thee, sweet Nimph stay. / Lion nor Tyger doth thee follow, / Turne thy faire eyes and look this way. / O turne O prettie sweet / And let our red lips meet: / Pittie, O Daphne, O pitty me. »
« Lorsque Daphné tenta d'échapper au beau Phébus, / Le vent d'ouest caressa son visage / avec une grande douceur. / Son écharpe de soie lui voilait à peine les yeux, / Le Dieu cria, Ô pitié, et continua sa poursuite. / Attends Nymphe, s'exclama Apollon, / Demeure et retourne-toi, attends douce Nymphe. / Aucun lion ni aucun tigre ne te poursuit, / Tourne tes beaux yeux et regarde de mon côté. / Ô tourne-toi, Ô douce et belle / Que nos lèvres rouges se rencontre. / Pitié, Ô Daphné, aie pitié de moi. » - ↑ Hanskin est une ballade populaire dont voici le texte : « Cast care away, let sorrow cease, / A fig for melancoly; / Let's laugh and sing, or, if you please, / We'll frolic with sweet Dolly. / Your paltry money-bags of gold, / What need have we to stare for; / When little or nothing soon is told / And we have the less to care for. »
« Que le chagrin cesse, foin des soucis, / Au diable la mélancolie / Rions et chantons, ou, si cela vous dit / Batifolons avec la douce Dolly. / Vos dérisoires bourses pleines d'or, / Pourquoi les voudrions-nous encore ; / Peu ou rien, c'est plus vite déclaré, / Et ainsi nous avons moins à préserver. » - ↑ The Leaves bee greene est une ballade populaire dont voici les paroles : « The leaves be green, the nuts be browne / They hang so hight they will not come down. / Browning Madame, Browning Madame. / The fairest flower in a garden greene / Is in my love's breast full comely seene / And with all others compare she can / Terefore now let us sing Browning Madame. »
« Vertes sont les feuilles, brune sont les noix / Elles sont tout là-haut et ne tombent pas. / À la brune Madame, à la brune Madame, / Chantons gaiement, À la brune Madame. / La fleur la plus belle dans le vert jardin / Mon amour la porte gracieuse sur le sein / Parmi tant de beautés elle tient son rang / À la brune Madame, chantons donc gaiement. » - ↑ Goe from my window est une ballade populaire qui commence ainsi : « Go from my window, love, go; / Go from my window my dear; / The wind and the rain / Will drive you back again: / You cannot be lodged here. »
« Éloigne toi de ma fenêtre, mon amour, va ; / Éloigne toi de ma fenêtre mon chérie ; / Le vent et la pluie / Te feront revenir : / Tu pne peux pas loger ici. » - ↑ Livret des œuvres pour clavier de W. Byrd par Davitt Moroney, page 140
- ↑ British Library, Royal Music Library MS 24.d.3. Le manuscrit contient 80 pièces dont 40 de Byrd.
- ↑ Il figure une Alman dans un manuscrit conservé à la bibliothèque de Christ Church d'Oxford, dans une collection de pièces diverses.
- ↑ Texte du poème Amarilli di Julio Romano : « Amarilli mia bella / Non credi o del mio cor dolce desio / D'esser tu l'amor mio ? / Credilo pur e se timor t'assale / Prendi questo mio strale / Aprim'il petto / e vedrai scritto in core, / Amarilli è'l mio amore. / Credilo pur e se timor t'assale / Dubitar non ti vale / Aprim'il petto / e vedrai scritto in core, / Amarilli è'l mio amore. »
« Mon Amarilli délicieuse / Ne sais-tu pas doux désir de mon cœur / Que tu es mon amour ? / Je te prie de le croire et si la peur te saisit / Prends ceci ma flèche / Ouvre ma poitrine / Et tu verras écrit sur mon cœur que / Amarilli est mon amour / Je te prie de le croire et si la peur te saisit / Et que le doute te ronge / Ouvre ma poitrine / Et tu verras écrit sur mon cœur que / Amarilli est mon amour. » - ↑ Voici le texte de la chanson Bon jour mon Cueur : « Bonjour mon cœur, bonjour ma douce vie, / Bonjour mon œil, bonjour ma chère amie ! / Hé ! Bonjour ma toute belle, ma mignardise / Bonjour mes délices, mon amour, / Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle, / Mon doux plaisir, ma douce colombelle, / Mon passereau, ma gente tourterelle ! / Bonjour ma douce rebelle. »
- ↑ John Alexander Fuller Maitlands 1856-1936
- ↑ [1]
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