- Film inversible couleur
-
Film inversible
Cet article fait partie de la série
PhotographieLes photographes Voir aussi Portail de la photographie
Tous les articles
Genres & disciplines
Histoire de la photographie
Les appareils photo
La technique
Photographie argentique
Photographie numériqueUn film inversible (appelé aussi très couramment « diapositive », « diapo », « ekta », ou même « scala » si c'est un procédé noir et blanc) est un type de film photographique qui enregistre la lumière dans son émulsion directement en positif, c'est-à-dire sans inversion des valeurs (contrairement à un film négatif).
L'image résultante peut être ainsi observée directement, soit sur une table lumineuse, soit par projection. Il existe des procédés couleur et noir et blanc.
Sommaire
Caractéristiques et intérêt
La base du film étant transparente et sans masque coloré, l'image résultante peut être observée directement soit sur une table lumineuse, soit par projection. C'est ce côté direct qui plaît à de nombreux photographes - en effet, l'image n'a pas besoin d'être réinterprétée en laboratoire pour retrouver les couleurs d'origine (comme avec les films négatifs couleur).
Un film inversible couleur peut être aussi tiré sur papier, que ce soit via l'utilisation d'un internégatif ou de procédés tels que l'Ilfochrome (en couleur) ou la numérisation suivie du tirage du fichier.
On peut monter chaque image individuelle dans un cadre (en plastique ou en carton) de 5 x 5 cm facilitant la projection - on parle alors de diapositive. Ce format est aussi très adapté aux photojournalistes et aux agences, qui en ont fait un outil de base :
- On peut inscrire facilement dans le cadre des données concernant la prise de vue (date, lieu et/ou sujet).
- On peut classer individuellement les meilleures images par thème ou sujet.
- Chaque image est prête à l'utilisation et ne nécessite pas de traitement de laboratoire supplémentaire.
Avec l'arrivée du numérique (pour numériser et gérer les archives dans un premier temps, pour directement prendre les photos dans un deuxième) les films inversibles couleur ont perdu de leur attrait professionnel.
Contrairement aux films négatifs, le contraste de ces films est en général élevé - il faut donc exposer au plus juste, en sachant qu'il n'y aura pas (ou peu) d'espace d'interprétation au tirage.
Inversibles couleur : types et procédés
Les films de type Ektachrome (utilisant le traitement E-6 défini par Kodak) sont aujourd'hui très majoritaires. Ce procédé est considéré comme universel et utilisable avec toutes les marques de pellicule.
Cependant, les films de type Kodachrome sont encore en vente (bien que difficilement trouvables et plus chers) et utilisent un procédé différent.
Kodachrome
Article détaillé : Kodak Kodachrome.Ektachrome
Article détaillé : Kodak Ektachrome.Le nom Ektachrome est une marque déposée par Kodak et désigne les films inversibles professionnels de la marque. Mais par extension, c'est souvent par ce nom (ou par Ekta) que l'on désigne les films utilisant un traitement E6 (pour Ektachrome n°6) quelle que soit la marque.
Histoire
(à compléter...)
Historiquement, par rapport à la Kodachrome, c'est l'introduction en 1936 par Agfa de coupleurs au sein de l'émulsion de son Agfacolor Neue (contrairement à l' Agfacolor de 1932, similaire à l'Autochrome) qui a abouti la simplification du traitement.
Structure
Développement
Article détaillé : Traitement E-6.Le développement du film diapositive est proche de celui du noir et blanc (le premier révélateur est un révélateur noir et blanc) et surtout du négatif couleur mais ce qui fait la différence c'est que le film est « voilé » (chimiquement ou par exposition à la lumière) pour obtenir une image positive.
Le premier révélateur fait apparaître l'image latente argentique négative de chacune des 3 (ou 4 dans certaines émulsions) couches de couleur. C'est un simple révélateur pour négatif noir et blanc. C'est à cette étape qu'il est possible de rattraper une certaine sous-exposition lors de la prise de vue.
Le bain d'inversion permet d'exposer (voile du film) les parties non développées du premier bain et donc de créer dans chaque couche une image positive.
La couleur apparaît alors après le passage dans un développeur chromogène. La qualité de la chimie, sa température, son agitation ainsi que son âge influent sur la neutralité des couleurs. Un très grand soin doit être apporté pour éviter les dominantes.
Le blanchiment va détruire les composés argentiques pour ne conserver que les couches positives couleur qui forment la diapositive. Après lavage et séchage, le film est prêt pour son exploitation (projection, numérisation).
Voici le tableau du traitement E6 de Kodak utilisé pour le développement des films diapositives :
Traitement E6 universel (toutes marques), rapide (45 minutes) et très productif Bain Température Temps Agitation Entretien Remarques Dans l'obscurité absolue 1er révélateur (noir et blanc) 38 °C (± 0,2 °C) 6 min (± 5 s) azote 2,153 l/m² modifie la sensibilité (traitement poussé) Lavage 33 ~ 39 °C 2 min air - - Inversion 24 ~ 39 °C 2 min - 1,026 l/m² - Révélateur chromogène (couleur) 38 °C 6 min (± 10 s) azote 2,153 l/m² contrôle de la balance des couleurs À la lumière Pré-blanchiment 14 ~ 39 °C 2 min - 1,026 l/m² - Blanchiment 33 ~ 39 °C 6 min air 50 ml/m² action oxydante Fixateur 33 ~ 39 °C 4 min air 1,026 l/m² dissout l'halogénure Lavage final 24 ~ 39 °C 3×2 min air - - Les plus exigeants laisseront le film prendre la température de traitement (38 °C) avant de le plonger dans le premier bain et maintiendront les bains de lavage (après révélateur), inversion et chromogène à une température de 38 °C (± 1 °C).
Inversibles noir et blanc : caractéristiques et utilisations
Surtout utilisé par des photographes professionnels (pour les mêmes raisons que les inversibles couleur), ce type de film est de moins en moins courant, aussi bien à cause de l'utilisation maintenant courante du numérique que du prix élevé des émulsions spécialisées et des difficultés (relatives) pour le photographe amateur à traiter soi-même ce film.
Pour obtenir un inversible noir et blanc, il y a deux méthodes :
- Utiliser un film dédié. Le plus important (Agfa Scala 200X) est traité en France par un seul laboratoire à Paris (Arka-Dupon, qui le fait aussi par correspondance) et est très apprécié pour son rendu. Il existe aussi des films moins connus et peu distribués comme le Foma R100.
- Utiliser des films noir et blanc négatifs « classiques » complétés par un traitement particulier (comme le traitement C4, ou alors parfois fourni en kit par le constructeur, comme Kodak avec la T-Max 100). Ce type de traitement demande parfois une baisse de la sensibilité du film.
Mais avec la disparition d'Agfa, seule la deuxième méthode reste vraiment utilisable - noter cependant que le laboratoire Arka-Dupon a acheté un important stock de Scala 200X et que cette dernière y reste donc encore en vente pour quelque temps.
Voir aussi
- Tirage des diapositives sur papier
- Projecteur de diapositives
- Film négatif
- Types d'émulsions argentiques
Lien externe
- Portail de la photographie
Catégorie : Photographie argentique
Wikimedia Foundation. 2010.