- Execution des prisonniers politiques iraniens de 1988
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Exécution des prisonniers politiques iraniens de 1988
Au cours de l'été 1988, la République Islamique d'Iran organisa l'éxécution de quelques 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart membres de l'organisation des Moudjahiddines du peuple.
Certaines organisations, telles que Human Rights Watch, considèrent ces exécutions sommaires comme un crime contre l'humanité tel que le qualifie le droit international. De même, l'ayatollah Hossein Ali Montazeri, dans ses mémoires, le dénonce comme crime contre l'humanité et cite certains responsables.
Sommaire
Fatwa de condamnation à mort des prisonniers politiques
Quelques jours après la fin de la guerre Iran-Irak, le fondateur de la République Islamique d'Iran, l'ayatollah Khomeyni, émet un décret religieux (fatwa), ordonnant l'éxécution de tous les moudjahidines du peuple emprisonnés. Voici la lettre qu'il écrivit[1] :
از آنجا که منافقین خائن به هیچ وجه به اسلام معتقد نبوده و هر چه میگویند از روی حیله و نفاق آنهاست و به اقرار سران آنها از اسلام ارتداد پیدا کردهاند، با توجه به محارب بودن آنها و جنگ کلاسیک آنها در شمال و غرب و جنوب کشور با همکاریهای حزب بعث عراق و نیز جاسوسی آنها برای صدام علیه ملت مسلمان ما و با توجه به ارتباط آنان با استکبار جهانی و ضربات ناجوانمردانهٔ آنان از ابتدای تشکیل نظام جمهوری اسلامی تا کنون، کسانی که در زندانهای سراسر کشور بر سر موضع نفاق خود پافشاری کرده و میکنند، محارب و محکوم به اعدام میباشند.» (رضایی و سلیمی نمین، پاسداشت حقیقت:147
Traduction :
Considérant :- 1. Les membres des moudjahidin ne sont pas des croyants (musulmans) alors qu'ils le prétendent [...]
- 2. Les actions militaires qu'ils organisent de manière systématique aux frontières nord, ouest et sud de l'Iran
- 3. Leur collaboration avec Saddam Hussein au cours de la guerre contre l'Irak
- 4. Leurs actions d'espionnage à l'encontre de l'Iran
- 5. Leurs connections avec les forces Occidentales oeuvrant contre l'indépendance de l'Iran
Décision est prise d'organiser des comités d'exécution, composés d'un juge islamique, un représentant du Ministère de l'Intelligence et un procureur de l'Etat. Plusieurs questions étaient posées aux prisonniers, qui attendaient pour la plupart d'être libéré dans les mois à venir : condamnes-tu ton organisation ? es-tu fidèle à la République Islamique ? Fais-tu tes prières ? Veux-tu coopérer ? Si le prisonnier ne se repentait pas, il était exécuté souvent par pendaison. Le procès ne durait que quelques minutes, quelques minutes après avoir répondu aux questions, les prisonniers étaient exécutés immédiatement.
Le décret, pris à l'origine à l'encontre du Mujaheddin-e-Khalq (MEK), moujahideens du peuple d'Iran, organisation islamo-marxiste de lutte armée réfugiée en Irak, va s'étendre contre tous les prisonniers politiques indistinctement : marxistes, monarchistes, Iraniens d'ethnies minoritaires, etc.
L'organisation des exécutions
Le régime craint la rentrée scolaire (les universités avaient été fermées pendant deux années pour les purger de ses éléments hostiles au régime) et des troubles suivant la fin de la guerre. Les dirigeants de l'époque décident donc d'en finir avec la rentrée. Les massacres commencent en juillet 1988 dans la plus grande discrétion.
Des pelotons d'exécution sont envisagés mais trop bruyants, risquant donc d'alarmer les prisonniers et le voisinage, et trop couteux. En Province, des prisonniers seront fusillés mais la solution retenue en général est finalement les rangées de potence, plus efficaces et moins couteuses.
Aux prisons d'Evin et Gohardasht à Téhéran, le régime va exécuter toutes les heures de 7h30 à 17h00, jeunes à partir de 13 ans, femmes enceintes, hommes ou vieillards, près de 3800 personnes seront exécutées la première nuit. Quand les cadences ne sont pas respectées à la prison d'Evin de Téhéran, les prisonniers sont exécutés en leur servant des rafraîchissement empoisonnés[réf. nécessaire]. Deux médecins (M. Mirzaï et Ata Foroughi, responsable de la clinique de la prison) supervisent les exécutions avec M. Lajavardi, directeur de la prison d'Evin. En moyenne, ce sont plusieurs centaines d'exécutions par jour qui ont lieu en Août et Septembre 1988, atteignant le record de 8000 pendus en deux semaines. Les cadavres des victimes sont stockés et expédiés par convoies nocturnes vers un terrain vague du quartier Khavaran dans le Sud de la capitale, jetés dans des fosses communes. Les charniers seront d'abord découverts par les chiens qui déterrent les cadavres. Khavaran va vite devenir un charnier à ciel ouvert. Dans d'autres endroits, les cadavres seront soit enterrés dans des canaux ou dans des cimetières[réf. nécessaire].
Le nombre exact d'exécution ainsi que les conditions seront tus par la République Islamique. Mais le nombre des victimes s'élèvent à plus de 30000. Les exécutions ont eu lieu dans pratiquement toutes les villes iraniennes, province comprises, même si les massacres principaux ont eu lieu à Téhéran.[réf. nécessaire]
Les responsables impliqués
MOSTAFA POUR-MOHAMMADI
Voir aussi
Liens externes
Articles
- (fr) Les prisonniers politiques réclament un tribunal pour le massacre de 1988 en Iran, Iran Manif, 31 Août 2007, [1]
- (en) September 1st may become an International Day in Remembrance of the Massacre of Political Prisoners, Mission for Establishment of Human Rights in Iran (MEHR) [2]
- (en) Khomeini fatwa 'led to killing of 30,000 in Iran', Telegraph, Christina Lamb, 19 Juin 2001, [3]
- (en) Pour-Mohammadi and the 1988 Prison Massacres, Human Rights Watch (HRW), décembre 2005, [4]
Notes et références
- ↑ Pasdasht e Haghighat par Mohsen Rezaee and Abbas Salimi-Namin. Page 147, 2002
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