- Agence de presse Inter-France
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L'agence de presse Inter-France était une agence de presse française fondée à Paris en 1937, connue surtout pour son orientation collaborationniste sous le Régime de Vichy.
« Lancée en 1937 par des journalistes d'Action française et des financiers d'extrême droite » selon l'historien Pascal Ory[1], elle est initialement destinée à l'apport de documentation et d'informations aux périodiques de province de droite[réf. souhaitée]. En 1938, elle devient une société anonyme, possédée officiellement par ses clients (38 journaux actionnaires à la veille de la guerre). L'agence fonctionne alors à la manière d'une coopérative, associant plusieurs organes de presse[2].
Elle fut dirigée par Dominique Sordet et par le colonel Michel Alerme jusqu'en 1944 et comptait notamment parmi ses membres Xavier de Magallon.
Dès la parution du premier bulletin en août 1940, Charles Maurras expulsa Dominique Sordet, fondateur de l'agence, des colonnes de L'Action française[3].L'écrivain Jean Grenier note que Charles Maurras le maître de l'Action française est tout à fait opposé « à ce groupe [de journalistes] qui a fondé l'agence de presse Inter-France germanophile »[4].
Elle prit de l'ampleur après la défaite de 1940, notamment avec la constitution de sa filiale Inter-France Informations en 1941, une agence de dépeches. L'agence assurait également une importante activité éditoriale, faisant paraître des ouvrages de propagande par sa filiale des Éditions Inter-France. Dés avant Montoire, l'agence eut une ligne éditoriale favorable à la Collaboration avec l'Allemagne nazie.
Le procès de l'agence eut lieu en 1949, mais ses principaux dirigeants étaient décédés.
Quelques auteur édités
- Michel Alerme
- Henri Béraud
- Georges Champeaux
- Léon Émery
- Georges Claude
- Philippe Henriot
- Jean Hérold-Paquis
- Alain Laubreaux
- Dominique Sordet
Bibliographie
- Xavier de Magallon, Dominique Sordet et Pierre Laval, Inter-France (« Trois anniversaires », par Xavier de Magallon, « Six ans de combat », par Dominique Sordet, « Message » de M. Pierre Laval), Paris, Imprimerie de Hardy, 1942.
- Claude Bellanger, " Histoire générale de la presse française", Volume 4, Presses universitaires de France, 1969
- Pascal Ory, "Les collaborateurs: 1940-1945", Seuil, 1980
- René Gustave Nobécourt, "Les secrets de la propagande en France occupée", Les Grandes études contemporaines, Gallimard, 1962
- Philippe Amaury, "Les Deux premières expériences d'un Ministère de l'information en France: l'apparition d'institutions politiques et administratives, d'information et de propagande sous la IIIe République en temps de crise (juillet 1939-juin 1940), leur renouvellement par le régime de Vichy (juillet 1940-août 1944", Volume 89 de Bibliothèque de droit public, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1969
- Pascal Fouché, "L'édition française sous l'Occupation: 1940-1944", Volume 2,Bibliothèque de littérature française contemporaine de l'Université Paris 7, 1987
- Pierre-Marie Dioudonnat, "L'argent nazi à la conquête de la presse française, 1940-1944", J. Picollec, 1981
- Henry Coston, "Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui", Lectures français, 1960
Notes et références
- Pascal Ory, Les Collaborateurs 1940-1945, Le Seuil, 1980, p. 16. Le terme de financiers est contestable; c'étaient en fait des industriels. Et de droite, d'une droite certes extrême, effrayée par le Front populaire et le communisme. Parmi ces industriels, il y eut l'industriel du textile vosgien Georges Laederich.
- dossier en ligne de l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP) « Synthèse des rapports des préfets de la zone libre, octobre 1941 »,
- Eugen Weber, L'Action française, Hachette Littérature, 1990, p.496
- Jean Grenier, Claire Paulhan, Gisèle Sapiro, Sous l'Occupation, C. Paulhan, 1997, 419 pages, p. 133 en ligne
Catégories :- Agence de presse
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