- Enrichissement hydrogène du carburant
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Enrichissement hydrogène du carburant
L'enrichissement hydrogène du carburant est une expression qui désigne les technologies enrichissant le carburant des moteurs à combustion interne par un apport d'hydrogène. Ces technologies consistent à injecter dans le carburateur un mélange air/hydrogène pour in fine rendre la combustion plus complète. L'hydrogène est produit par une électrolyse pulsée au sein du générateur embarqué[note 1].
L'enrichissement hydrogène du carburant assurerait une meilleure combustion, ce qui diminuerait la consommation et l'encrassement du moteur.
Sommaire
Explication proposée par les promoteurs du système
Principe
L'hydrogène rehausse la limite d'inflammabilité des carburants. Le « reformage » du carburant juste au moment de son utilisation lui communique les propriétés thermodynamiques optimales pour l'explosion, sans avoir jamais besoin de stocker l'hydrogène. En effet, la vitesse de propagation de la flamme est accrue et la combustion est plus complète,[1] ce qui a pour résultat de diminuer la pollution et l'encrassement.
Application
L'idée est d'enrichir le mélange air/carburant avec de l'hydrogène produit par électrolyse embarquée. L'hydrogène produit est injecté dans le carburateur via le filtre à air.
Cette idée n'est pas nouvelle puisqu'en 1974, des chercheurs du Jet Propulsion Laboratory du California Institute of Technology publiaient un document intitulé « On-Board Hydrogen Generator for a Partial Hydrogen Injection Internal Combustion Engine »[2], c'est-à-dire « Générateur embarqué d'hydrogène pour une injection partielle d'hydrogène dans les moteurs à combustion interne ». Aujourd'hui, la technologie arrive à maturité puisque l'hydrogène est utilisé dans des camions nord-américains depuis les années 2004-2005[note 2].
Concept de l'électrolyse embarquée
La production embarquée d'hydrogène met en œuvre une électrolyse sous courant alternatif à haute fréquence, qu'on qualifie alors de pulsée. Selon Jean-Marc Moreau, le rendement de l'électrolyse est grandement amélioré du fait que l'électrolyse soit pulsée à la « fréquence de résonance de la molécule d'eau ».[3]
Cette technologie ne doit pas être confondue avec les voitures à piles à combustible qui consomment de l'hydrogène pour produire de l'électricité. L'atout majeur de cette technologie est que l'hydrogène est produit en temps réel, il n'y a donc pas besoin de cuve pour le stocker. Ainsi, l'équipement est léger et sans risque d'explosion.
Différents acteurs sur le marché
- Canadian Hydrogen Fuel Injection est la technologie développée en moins de dix ans par la Canadian Hydrogen Energy Corporation[a 1]. Elle garantit 10 % d'économie en carburant quelle que soit la température extérieure, et ce depuis 2005. La technologie et son installation coûte entre 4 000 et 14 000 $, selon la taille du véhicule.
- Hy-Drive Technologie[a 2] garantit par écrit, depuis 2007, 8 % d'économie de carburant après l'installation de son générateur d'hydrogène et de ses 3 innovations : Hy-Link, Hy-Slip et Hy-Slip Assist. Selon les tests effectués par l’entreprise, un poids lourd utilisant la technologie de Hy-Drive émettra environ 16 tonnes de moins de CO2 annuellement, des réductions d’émission que l'entreprise se propose de négocier sur les bourses européennes du carbone, pour encore plus d’économie.
- Dynamic Fuel[a 3] vend aux États-Unis et au Canada sa solution Jetstar, garantie 10 ans et fonctionnant à n'importe quelle température (entre -45 °C et +77 °C). Sa technologie utilise un liquide baptisé JetFuel dont le réservoir de 1,8 litres doit être remplit tous les 5 000 miles. Cette société équipe pour l'instant uniquement des camions.
- Autogas India[a 4] et Globaltech Environnement[a 5] sont deux entreprises qui devraient bientôt vendre leurs technologies en Asie (pas de technologie en vente en mai 2008), Inde.
- UtopiaTech[a 6] est une société française qui devrait bientôt vendre sa solution pour tous types de moteur à explosion, du groupe électrogène, au camion en passant par la voiture personnelle. Dans un communiqué de 2005, cette société garantissait 20 % d'économie de carburant pour son kit à 1 200 € TTC à monter soi-même (pas de technologie en vente en mai 2008), France.
- Hydrogen Innovations[a 7], États-Unis.
- HydroGenX Corp[a 8], Ontario, Canada.
- HyPower Fuel Inc[a 9], Alberta, Canada.
Les fabricants de ce procédé comparent sur un même véhicule la consommation de carburant lorsque la technologie est utilisée et lorsqu'elle ne l'est pas.[4]
Doutes sur le procédé
Ce procédé serait une des résurgences du mythe du moteur à eau, bien que ses promoteurs évitent d'utiliser cette expression, avec des ambitions plus réduites et donc moins mesurables :
- Les fournisseurs ci-dessus indiquent de 8 % de gain de consommation, à plus de 40 %.
- Aucune agence de contrôle gouvernementale, comme par exemple l'Environmental Protection Agency (organisme américain), n'a confirmé les gains annoncés[5].
Précisions
Il est trompeur de résumer cette technologie par le slogan « moteur à eau ». En effet l'eau est utilisée uniquement pour produire du dihydrogène, elle n'est pas une source d'énergie du moteur. Il serait également trompeur de résumer cette technologie par le slogan « moteur à hydrogène » puisque l'hydrogène est utilisé comme additif au carburant traditionnel. Le slogan "moteur à hydrogène" porte à croire qu'un stock d'hydrogène serait consommé comme source d'énergie. Un slogan moins trompeur pourrait être moteur au carburant enrichi ou, pour être plus précis, moteur au carburant enrichi par production embarquée d'hydrogène.
Articles
- Documents fournis par la Canadian Hydrogen Energy Corporation[6]
- Jean-Michel Chavazas, Cheval Mécanique no 35 – Juillet 2005 [lire en ligne] [pdf]
- Interview de Jean-Marc Moreau par Jean Jacques Bourdin sur RMC, le 7 septembre 2005.
- Stephen Leahy, « Truckers Choose Hydrogen Power », dans Wired, novembre 2005 (en) [lire en ligne]
- Nexus, no 46, septembre 2006[7]
- Claude Boucher, Transport Magazine, julliet 2007 (article à propos de la technologie développée par Hy-Drive) [lire en ligne] [pdf]
- Robert Hétic, Nexus no 52, septembre 2007[7]
Notes et références
Notes
- ↑ Voir les articles publiés à ce sujet
- ↑ Voir les sites web des différents acteurs sur le marché.
Références
- ↑ Selon Jean-Marc Moreau, « Ce phénomène semble à la fois dû à la nature mono-atomique de ce gaz, et à sa vitesse éclair de propagation de flamme équivalente à 14 fois celle du gaz naturel. » Il cite dans la bibliographie de ce document deux études, n°33 et 37 : The effect of hydrogen addition on ignition delays and flame propagation in spark ignition engines et Fuel Mixing Effects on Propagation of Premixed Flames - hydrogen plus carbon monoxide flames.
- ↑ Cité entre autres dans les documents du site internet d'Utopiatech, la société fondée par Jean-Marc Moreau
- ↑ Consulter le site internet d'Utopiatech, la société fondée par Jean-Marc Moreau
- ↑ En français : se reporter aux constats des huissiers de justice fournis par Utopiatech à partir de la page 7 du document utopiatech_uhp2.pdf
- ↑ epa.gov, Gas Saving and Emission Reduction Devices Evaluation (Liste des dispositifs testés par l'EPA comme réducteurs de consommation et de pollution)
- ↑ Disponibles sur chechfi.ca
- ↑ a et b nexus.fr
Sites web de fournisseurs
Lien externe
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