- Effet phi
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L'effet phi est la sensation visuelle de mouvement provoquée par l'apparition d'images perçues successives, susceptibles d'être raccordées par un déplacement ou une transformation. Le cerveau comble l'absence de transition avec celle qui lui semble la plus vraisemblable. C'est donc le résultat du traitement effectué par le système visuel. Cet effet est différent de la persistance rétinienne qui est un effet au niveau de la rétine.
C'est sur ce principe que fonctionne de nombreux néons et autres guirlandes : en allumant successivement les ampoules composant l'ensemble, on donne l'impression qu'un point se déplace.
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Exemples
Le cas le plus simple est le suivant. On affiche successivement deux taches lumineuses à deux endroits différents. Le sujet a alors l'impression que la première tache a bougé pour aller où apparait la deuxième. On a donc une illusion de translation. Si on fait varier la taille entre les deux taches, on aura l'illusion qu'une seule tache change de taille.
De manière plus élaborée, la télévision et le cinéma nous donnent l'illusion que les personnages et les scènes sont en mouvement, alors que les images se succèdent à 24 images par seconde pour le cinéma et 25, 30, ou 50 images par seconde (voire plus, selon le système) pour la télévision.
Pour éviter un papillotement de l'image, chaque image différente est présentée en deux fois si nécessaire pour dépasser le taux de 40 images par seconde, ce qui double le taux de rafraîchissement. Ainsi l'œil perçoit moins les noirs entre les images.
Fonctionnement
Lorsqu'on perçoit une scène, les images sont reçues par les yeux, transmises au corps genouillé latéral qui effectue un premier traitement, pour enfin arriver au cortex visuel en ce qui concerne la vision consciente. Les différentes aires effectuent différents traitements : analyse de l'orientation, des formes, du relief et, bien sûr, du mouvement. Il semble que ce soit essentiellement l'aire V5 (ou MT) et l'aire MST qui assurent l'analyse des mouvements simples. Ces aires ne seraient en fait pas seulement sensibles aux mouvements continus, mais aussi aux mouvements saccadés, qui y ressemblent beaucoup.
L'impression que nous ressentons en voyant la succession d'images est le résultat d'une analyse en différentes possibilités, essentiellement objets immobiles, objets mobiles et transformations continues. L'apparition ou disparition brusque d'objets ne fait pas partie des modalités, peut-être simplement parce que la téléportation ne fait pas partie de l'environnement naturel dans lequel a évolué l'espèce humaine. Cette possibilité est donc ignorée par l'analyse visuelle. De manière plus générale, notre perception est une construction mentale qui reflète plus ou moins fidèlement la réalité.
Articles connexes
Liens externes
- Neurosciences et philosophie: le cas de la vision. Pierre Jacob (2005), in E. Pacherie & J. Proust (dir.) La Philosophie cognitive, Paris: Ophrys.
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