Education financière

Education financière

Selon une définition du Conseil de lOCDE de juin 2005, léducation financière est le processus par lequel des consommateurs et/ou investisseurs :

  1. améliorent leur connaissance des produits, concepts et risques financiers
  2. acquièrent au moyen d'une information, d'un enseignement ou d'un conseil objectif, les compétences et la confiance nécessaires pour :
  • devenir plus sensibles aux risques et opportunités en matière financière
  • faire des choix raisonnés, en toute connaissance de cause
  • savoir trouver une assistance financière
  • prendre d'autres initiatives efficaces pour améliorer leur bien-être financier

Une conception plus large étend léducation financière à lensemble de la population et non pas aux seuls consommateurs/investisseurs. Elle inclut une dimension culturelle et moins pragmatique, à savoir la compréhension par chacun du monde économique et financier dans lequel il vit. Cette définition est notamment utilisée en France par lInstitut pour lÉducation Financière du Public. Elle entend dépasser le caractère utilitariste de la définition anglo-saxonne, aujourdhui retenue par lOCDE.


Sommaire

Enjeux et objectifs

L'émergence de la nécessité de développer l'éducation financière du public

Selon une étude de lOCDE de 2005 dans le cadre du Projet sur léducation financière[1], peu de pays ont mené des enquêtes systématiques mais le constat était unanime : il existe partout un déficit de maîtrise des questions financières par les particuliers. Plus inquiétant encore : non seulement les particuliers ne connaissent ou ne comprennent généralement pas suffisamment le domaine financier, mais ils croient le plus souvent en savoir bien plus que ce nest le cas. Une enquête australienne a en effet montré que si 67 % des personnes interrogées déclaraient comprendre le principe des intérêts composés, elles nétaient que 28 % à donner la bonne réponse à un problème fondé sur cette notion.

Or les évolutions du monde social et des produits financiers rendent chaque jour plus urgente une éducation approfondie du grand public en matière financière.

Le transfert de la responsabilité financière vers le citoyen

On assiste à un déplacement croissant vers le citoyen des responsabilités et risques associés aux décisions financières, particulièrement dans le domaine de la protection sociale. Lassuré bénéficie de garanties moins fortes quauparavant et doit recourir à lépargne individuelle pour combler les vides laissés par linsuffisance des garanties collectives.

Ainsi, les systèmes dassurances complémentaires (santé, retraite…) se sont développés, dabord dans les pays anglo-saxons, puis un peu partout dans le monde, en Suède, en France... Lexemple du passage progressif des retraites à prestations définies (le système collectif de retraites garantit le montant des pensions futures) vers les retraites à cotisations définies (seul le montant des cotisations est connu) en est lillustration.

La complexité croissante des produits et services financiers

Les produits financiers étant de plus en plus complexes, les décisions qui incombent aux consommateurs de produits financiers sont très difficiles et nécessitent une solide connaissance des produits financiers.

Les consommateurs nont en effet pas uniquement à leur disposition des prêts bancaires avec des taux dintérêt différents ou des plans dépargne différents, mais toute une gamme dinstruments demprunt et dépargne perfectionnés et dotés de multiples options : prêt in fine, tracker, FCPI, asset-backed security, produits garantis ou structurés

Les affaires Bénéfic et Madoff démontrent que les particuliers, quil sagisse de petits épargnants ou de riches investisseurs, ne possèdent que rarement le temps et la capacité dexpertise nécessaires à une utilisation optimale des services financiers. Ils peuvent ainsi perdre gros à cause de contrats trop vite lus ou de confiance trop vite accordée à ceux qui les conseillent.

La crise des subprimes a aussi révélé les conséquences dramatiques, à léchelle microéconomique et macroéconomique, de la rencontre entre des prêteurs trop confiants et rémunérés selon le nombre de prêts accordés, et des particuliers aux revenus trop faibles qui sendettent dans des conditions très dangereuses (avec un crédit hypothécaire et à taux variable) sans en avoir conscience.

Lapprentissage par lerreur est trop coûteux dans le domaine des finances personnelles

Dans ce domaine, il est particulièrement malaisé de se remettre dune situation déchec : sextraire dune spirale de surendettement présente de telles difficultés quil vaut mieux que tout soit mis en œuvre au préalable pour limiter les risques.

En 2009 une étude CSA/Cresus [2]révèle que les crédits revolving sont impliqués dans 89 % des dossiers de surendettement, ce qui traduit une faible connaissance des mécanismes de crédit. En effet, user de ces crédits très chers lorsque lon est déjà dans une situation précaire sur le plan financier est particulièrement dangereux.

Le constat d'une attente de la population

Face à ces phénomènes, il semble que les populations expriment de manière croissante leur désir de disposer des connaissances financières de base. Aujourdhui les parents jouent un rôle fondamental dans lapproche que les jeunes ont de largent, notamment en France : ils sont la principale source de conseils dans ce domaine (pour 81 % des 15-20 ans)[3] Par ailleurs 49 % des 18-20 ans disent ne pas avoir reçu denseignement sur les notions dargent et de finance dans le cadre de leur scolarité et 73 % sur la gestion du budget et les finances personnelles. Or, les parents étant eux-mêmes mal ou pas informés sur les problématiques de finances personnelles, il nest pas étonnant que cet apprentissage se révèle insuffisant.

Selon une étude de lAMF de décembre 2004[4], près de 3 Français sur 4 affirment ne pas sy connaître en finance. Près de 60 % des sondés ne sestiment pas en mesure de choisir un produit financier ou den discuter avec des amis. Par ailleurs 68 % des 15-20 ans se prononcent en faveur de linstauration de cours déducation financière dès le collège ou le lycée.

Objectifs et bénéfices attendus

Objectifs

Léducation financière va donc viser à donner à tous les citoyens un corpus de connaissances et de savoir-faire leur permettant de faire des choix pertinents dans le domaine financier, cest-à-dire dêtre en mesure danalyser quels types de crédits et de placements sont les plus adéquats pour eux. Par ailleurs, le premier objectif est de donner à chacun accès à loutil financier de base que constitue le compte bancaire. Dans lensemble des pays de lOCDE, entre 3 et 10 % des gens nont pas accès à un compte bancaire[5], ce qui les exclut de fait de pans entiers de la vie sociale. Le problème est encore plus marqué dans les pays émergents.

Vertus de l'éducation financière

L'éducation financière peut se révéler ensuite bénéfique pour lensemble du corps social. Les individus peuvent ainsi plus facilement optimiser la gestion de leur capital et anticiper financièrement les situations imprévues. La diminution des risques d'exclusion financière permet aussi de renforcer lintégration des plus défavorisés. Enfin, léconomie elle-même se portera dautant mieux que seront favorisés les comportements avisés en matière dépargne et l'apport de liquidités aux marchés financiers.

Les publics cibles

Les jeunes et l'école

Si à lécole primaire une simple sensibilisation semble nécessaire, il convient de mettre en place une réelle éducation financière à destination des élèves des collèges et surtout des lycées. Cest en effet à lâge ils sont confrontés à la gestion de leur premier budget quil est indispensable que les jeunes disposent de connaissances leur permettant de comprendre les notions de budget, de risque, de taux dintérêt et dépargne.

En mai 2009, une convention a d'ailleurs été signée entre le Ministère de l'Éducation nationale et l'Institut pour l'éducation financière du public, visant précisément à intégrer de façon croissante l'éducation financière à l'école[6].

Les personnes précaires ou avec de faibles ressources

Ces personnes sont donc financièrement isolées dans un monde les transactions financièreset notamment le versement des prestations socialesse font de plus en plus par voie électronique. Par ailleurs les personnes en situation précaire sont parmi les principales victimes du surendettement, notamment car le chômage est lune des causes principales de non-remboursement dun crédit. Il convient donc dorienter les publics les plus fragiles vers des formules de crédit modéré ou vers dautres solutions financières.

Les consommateurs

Les consommateurs de produits financiers sont au cœur de la définition de lOCDE sur léducation financière. Dans la perspective anglo-saxonne, cest en permettant aux consommateurs de faire un choix averti que lon permettra aux marchés financiers de fonctionner de manière harmonieuse. Si chaque agent du marché financier possède une information parfaite, alors la valeur réelle de chaque entreprise sera déterminée avec exactitude par son cours boursier.

Dans la logique de cette vision, léducation financière est, au niveau européen, traitée principalement par la Direction des consommateurs.

Les actifs

Les personnes actives sont une cible privilégiée des actions déducation financière, particulièrement concernant le sujet de leurs retraites. Les produits dépargne retraite sont en effet spécifiques et complexes car il s'agit de contrats de très long terme, qui doivent par ailleurs garantir un niveau de sécurité très élevé.

Les études montrent que lépargne retraite est à peu près partout lun des produits financiers les moins bien compris. Elles montrent également que les individus népargnent pas assez pour sassurer au moment de la retraite le niveau de revenu quils espèrent.

De même, le développement de lépargne salariale est une raison délever le niveau déducation financière, non seulement des représentants des salariés qui participent à ladministration des fonds collectifs (en France les conseils de surveillance des FCPE sont composés pour moitié de représentants du personnel) mais également de lensemble des salariés qui sont confrontés à des choix personnels dinvestissement.

Les actions menées

A l'échelle internationale

L'OCDE

LOCDE a publié en novembre 2005 une première étude internationale sur ce thème[7] (« Pour une meilleure éducation financière »).

Dès juillet 2005, lOCDE avait déjà publié ses premières recommandations sur les principes et les bonnes pratiques relatifs à la sensibilisation et léducation financières [[8] ] Parmi les idées principales, on peut retenir que :

  • Léducation financière doit commencer à lécole, la population devant être formée aux questions financières à un âge aussi précoce que possible.
  • Léducation financière doit sinscrire dans les principes de gouvernance des institutions financières, dont la transparence et la responsabilité doivent être encouragées.
  • Les institutions financières doivent se doter de codes de conduite pour leur personnel.
  • Il convient dencourager la sensibilisation des futurs retraités à la nécessité dévaluer ladéquation financière de leurs régimes actuels de pensions public et privé. Des études de lOCDE ont par exemple montré que 4 travailleurs américains sur 10 népargnaient pas en vue de leur retraite.
  • Il convient dencourager des campagnes nationales, des services dinformation gratuits et des dispositifs dalerte sur des situations à haut risque pour les consommateurs de produits ou services financiers (notamment les cas de fraude).

LOCDE a par ailleurs adopté le 28 mars 2008, un ensemble de recommandations relatives aux « bonnes pratiques » déducation financières quant aux pensions[9] et aux assurances[10].

Des bonnes pratiques ont également été formulées concernant le crédit, elles ont été adoptées en juin 2009[11].

Enfin à loccasion de la Conférence internationale de Washington sur léducation financière (qui sest tenue les 7 et 8 mai 2008), lOCDE a lancé un nouveau site Web[12], portail dinformations sur le sujet. Lorganisation internationale a également constitué un réseau mondial dexperts publics en éducation financière, qui sest réuni pour la première fois à la veille de la conférence.

Les autres instances internationales

Différentes instances et forums agissent également dans le monde pour promouvoir léducation financière. Ainsi le Forum International sur lÉducation Financière et la protection du Consommateur se tient régulièrement depuis 2003 et débat annuellement de ces questions.

Créée en 2007, lIFIE (International Forum for Investor Education) est une organisation du secteur privé, à but non lucratif dont lobjectif principal est d'améliorer l'éducation en matière d'investissement dans le monde, afin de permettre aux consommateurs de choisir des produits financiers et d'investir en connaissance de cause. Elle est soutenue par lOICV (Organisation Internationale des Commissions de Valeurs); elles ont organisé conjointement deux conférences internationales, lune à Madrid et lautre à Washington.

Dans l'Union Européenne

La Commission européenne a produit une communication le 18 décembre 2007[13] concernant l'éducation financière. Face au déficit de connaissances des consommateurs au sujet des produits financiers et devant la croissance du choix et de la complexité de ces produits, la Commission a en effet décidé de promouvoir le développement de l'éducation financière au sein de l'Union européenne (UE).

L'élaboration de programmes d'éducation financière doit être favorisée grâce à :

  • une prise de conscience de la nécessité de lutter contre l'inculture financière
  • une mise en commun des meilleures pratiques
  • le développement d'outils pratiques pour faciliter un meilleur enseignement de l'éducation financière dans les écoles

De même, dans une résolution adoptée le 18 novembre 2008[14], le Parlement européen réclame lamélioration de léducation et de la sensibilisation des consommateurs en matière de finances et de crédit. Sappuyant sur la crise des subprimes, le Parlement européen souligne la nécessité dinclure léducation financière dans les programmes scolaires, dinstaurer un réseau déducation financière associant secteur public et privé.

Si l'éducation financière reste du ressort des États membres, l'UE peut apporter une aide pratique importante. Différentes initiatives ont déjà été mises en œuvre :

  • un outil d'éducation en ligne, Dolceta[15] propose une formation en matière de consommation aux adultes
  • un groupe d'experts en éducation financière a été créé, qui a pour mission de diffuser les meilleures pratiques sur le continent, dharmoniser les méthodes denseignement et les programmes et de conseiller la Commission européenne sur les questions relatives à léducation financière.
  • Depuis 2004 lAgenda Europa élaboré par la Commission Européenne en partenariat avec Génération Europe. En France cest lINC qui est chargé de distribuer gratuitement à 220 000 exemplaires dans les écoles. Il sagit dinformer les jeunes de 15 à 17 de leurs droits en matière de consommation, notamment vis-à-vis des produits financiers. Un kit pour les enseignants est également été fourni pour faciliter leur tâche de tuteurs.

Par pays

Les différents pays occidentaux ont plus ou moins pris conscience de limportance de développer un politique déducation financière. Les pays anglo-saxons semblent néanmoins plus avancés que les autres, même si lUnion Européenne tente dimpulser une dynamique en Europe continentale.

Si léducation financière se caractérise souvent par un empilement dacteurs pas forcément coordonnés, il faut souligner que les pays les plus avancés dans ce domaine ont déjà mis en œuvre une stratégie nationale, qui permet de fixer une ligne directrice aux différentes actions et de renforcer la coordination entre elles. Lélaboration de cette stratégie suppose néanmoins que lÉtat manifeste la volonté politique de promouvoir léducation financière des citoyens.

Les stratégies nationales de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des États-Unis présentent des caractéristiques communes :

  • un organisme gouvernemental non partisan surveille la stratégie nationale
  • un comité directeur assure le leadership
  • la stratégie est mise en œuvre par le biais de partenariats sectoriels.

A noter que les petits pays dAsie orientés vers la finance (Singapour, Malaisie…) développent eux aussi une importante activité en termes déducation financière, le plus souvent aussi à partir dune impulsion donnée par une agence nationale.

Royaume-Uni

Pays le plus en pointe en termes déducation financière, le Royaume-Uni est lun des premiers à avoir mis en place une stratégie nationale. La FSA (Financial Service Authority, lautorité de régulation financière britannique) est lautorité mandatée pour lélaborer et la mettre en œuvre. Son budget est passé de 4 million £ par an en 2005/2006 à 22,5 £ en 2008/2009.

Un autre important acteur britannique est le Personal Finance Education Group (PFEG)[16], une organisation à but non lucratif qui aide les enseignants à développer les capacités financières des jeunes. Son objectif déclaré est de faire en sorte que tous les jeunes quittant le système éducatif disposent de la confiance et des connaissances financières nécessaires pour participer pleinement à la société. Le PFEG a établi un système dévaluation qualitative permettant didentifier les supports dont la qualité a été reconnue par des professionnels, et déliminer ainsi les tâtonnements inhérents à la sélection de ressources pédagogiques.

Enfin le gouvernement a investi 11,5 millions £ dans l'éducation financière dans les écoles entre 2008 et 2011.

Ce volontarisme était dautant plus nécessaire quen 2006, un rapport de la FSA notait que 19 % des 22-24 ans avaient des dettes à court terme supérieures à 5 000 £. Par ailleurs 62 % des jeunes interrogés estimait que, confrontés à des problèmes dargent, il ne connaissait aucun interlocuteur capable de les aider.

Canada

La problématique de léducation financière au Canada est assez ancienne et mêle lintervention dacteurs privés et publics. La deuxième conférence nationale canadienne sur léducation financière, intitulée Aller de lavant en matière de littératie financière, sest déroulée en mars 2009, sous légide de lACFC, du SEDI et du Forum conjoint des autorités de réglementation des marchés financiers. Ces trois institutions sont les principaux acteurs de léducation financière au Canada. Si laction est locale, la nécessité de la définition dune stratégie nationale, à linstar des autres pays anglo-saxons, se fait de plus en plus claire et ces institutions le réclame.

France

Malgré un retard initial, léducation financière commence aujourdhui à émerger en France. Les acteurs dans ce domaine se sont récemment accrus. Il sagit essentiellement dassociations à but non-lucratif.

L'Institut pour l'éducation financière du public

Créé en 2006 à linitiative de et avec le soutien de NYSE-Euronext et de l'AMF, lInstitut pour l'éducation financière du public (IEFP) est une association dintérêt général visant à développer la culture financière des Français. Comme le souligne sa signature, La finance pour tous, LIEFP a pour mission daider chacun à acquérir les connaissances de bases nécessaires pour se sentir plus à laise avec les questions financières et prendre en toute connaissance de cause les décisions qui le concernent. Néanmoins léducation financière est ici envisagée au sens large, puisque lobjectif est de donner aux citoyens toutes les clefs pour comprendre et agir dans lunivers financier. A cette fin certains sujets dépassant le pur cadre des finances personnelles sont abordés (la crise financière, les paradis fiscaux…).

Son principal outil est son site Internet qui cible prioritairement trois publics : les jeunes (principalement touchés par le manque de culture financière) actifs en entreprise et les consommateurs de produits financiers. Différents modules pédagogiques sont également proposés pour les enseignants. Plus de 1 500 articles et outils pédagogiques permettent à ce jour au public de sinformer sur les questions financières, générales ou spécifiques.

LIEFP a conduit une première étude sur le comportement des jeunes (15-20 ans) vis-à-vis de largent, réalisée par l'Institut CSA en 2006[17].

Des ouvrages sont également rédigés : Vos enfants et largent en 2007, à destination des parents et de leurs enfants et Les Finances personnelles pour les Nuls, paru en avril 2009.

LIEFP est par ailleurs lorganisme français participant aux conférences internationales organisées sur le sujet. Il a ainsi organisé en mai 2009 en partenariat avec lOCDE un conférence sur le thème : "Léducation financière, une réponse possible à la crise ?".

Les clefs de la Banque

En 2004, la Fédération bancaire française a lancé le programme « Les Clés de la banque ». Les Clés de la Banque est destiné à apporter au public les renseignements et les conseils dont il peut avoir besoin pour comprendre les mécanismes bancaires et les utiliser au mieux.

Les Clés de la Banque est un service indépendant de toute enseigne commerciale.

Finances et pédagogie

Créée en 1957 par les Caisses d'Epargne, Finances & Pédagogie est une association qui réalise des actions de sensibilisation et de formation, sur le thème de l'argent dans la vie, auprès de tout public. Finances & Pédagogie intervient auprès d'entreprises des secteurs public et privé en tant qu'organisme de formation. Elle intervient également auprès des jeunes en milieu éducatif, des bénéficiaires de dispositifs mis en place par les collectivités territoriales, et des salariés d'entreprises via la formation professionnelle.

L'Ecole de la Bourse

L'Ecole de la Bourse est spécialisée dans l'initiation aux marchés financiers. Au-delà du grand public, l'Ecole de la Bourse accompagne également les sociétés cotées qui ont pris l'initiative de formations spécifiques pour leurs clubs d'actionnaires, les membres de conseil de surveillance d'épargne salariale ou leurs salariés.

Elle est partenaire de la Fédération Française des Clubs dInvestissement et est soutenue par NYSE-Euronext.

Le travail des associations
Le crédit et le surendettement comme préoccupation majeure

La Fondation Cresus (Chambre REgionale du SUrendettement Social) constitue lun des acteurs importants de la lutte contre le surendettement et lexclusion bancaire. Ce réseau de structures régionales promeut des initiatives telles que le microcrédit personnel ou le conseil aux particuliers.

Les différentes associations de défense des consommateurs (UFC-Que choisir, UNAF) sintéressent de plus en plus à la question des produits financiers. Le thème du crédit revolving et de sa responsabilité avérée dans les cas de surendettement a été notamment lobjet dun rapport de lUFC et dun communiqué appelant à des règles plus protectrice[18]. Dans le cadre du projet de loi modifiant les règles propres aux crédits renouvelables les associations ont dailleurs été conviées à donner leur avis.

Des initiatives concertées

Soutenues par la Commission européenne, douze organisations européennes de consommateurs ont édité un CD-Rom sur le thème « Gérer son budget » en 2003. Ce support est destiné aux jeunes de 16-25 ans qui se lancent dans la vie active. Il vise à leur donner la possibilité de maîtriser les règles budgétaires et de consommation responsable. Le CD-Rom pour la formation peut-être utilisé en groupe avec un animateur ou en auto-formation. Il comprend aussi un livret pédagogique imprimable et des fiches thématiques pédagogiques animées.

Par ailleurs, lAssociation des Sociétés Financières (ASF) en concertation avec 16 associations de consommateurs a conçu un livret « Crédit à la consommation, ce quil faut savoir » dont une version mise à jour par lensemble des rédacteurs a été publiée en 2007. Ce livret fournit aux consommateurs des informations pour définir leur budget, leurs capacités de remboursement, le coût du crédit, les différents créditsDepuis 2001, 500 000 exemplaires de ce livret ont été diffusés.

La Fédération Française des Clubs d'Investissement (FFCI)

Créé en 1969 à linitiative des agents de change, la FFCI est une association loi 1901 dont lobjectif est la promotion de lactionnariat individuel à travers les clubs dinvestissement. Ces derniers rassemblent des particuliers qui ont décidé de mutualiser leur épargne pour investir en Bourse. Créée en 1969, elle fédère aujourdhui environ 13 000 responsables de clubs qui ont un accès direct à plus de 160 000 actionnaires individuels. Au quotidien, la FFCI aide les particuliers à créer ou à rejoindre des clubs dinvestissement et elle assure à ces derniers un soutien juridique et fiscal. En outre, la Fédération organise une série de conférences pédagogiques et dinformation sur les sociétés cotées à destination des actionnaires individuels. Elle diffuse également à ses membres de linformation financière en provenance des entreprises. Plus généralement, elle sert de relais entre les membres de clubs dinvestissement et les émetteurs par le biais de réunions, de brochures et bulletins dinformation et grâce à son site internet. Par ailleurs, partenaire de lEcole de la Bourse, elle participe à leffort déducation financière des épargnants (plus de 100 000 élèves en douze ans). Enfin, la FFCI joue un rôle consultatif auprès des autorités de place.

Limites et débats sur l'éducation financière

L'éducation financière ne doit pas se substituer à la régulation

Léducation financière peut compléter, mais ne pourra jamais remplacer dautres aspects dune politique financière efficace, tels que la protection des consommateurs et la réglementation des institutions financières.

Les deux domaines dactions sont complémentaires. Les consommateurs de produits financiers doivent être protégés par des dispositifs légaux, mais aussi être en mesure de faire valoir leurs droits, ce qui nécessite une information largement diffusée. Néanmoins même informé, le consommateur se trouve en position de faiblesse si les clauses contractuelles ne sont pas sérieusement encadrées par les pouvoirs publics.

Cette position nest cependant pas partagée par tous et des tenants dune pensée libérale estime que linformation suffit à la responsabilisation des consommateurs de produits financiers, et permet précisément déviter des réglementations trop contraignantes.

L'éducation, préalable indispensable à l'information commerciale et au conseil

La distinction est importante entre les autorités publiques et de régulation en charge dune meilleure éducation et les conseillers en placement du secteur privé tels que les établissements bancaires et les courtiers.

Léducation financière est une nécessité pour permettre aux consommateurs de négocier en toute connaissance de cause avec leurs conseillers commerciaux. Elle leur permet également de tirer profit des obligations dinformation auxquelles sont de plus en plus en soumis les professionnels de la finance.

Mais il faut parallèlement veiller à la qualification des conseillers financiers, ainsi quà leur mode de rémunération, sans quoi un biais fort les incite à vendre des produits financiers sans se soucier suffisamment de la pertinence, pour le client comme pour linstitution bancaire, dun montage financier.

Pour éviter cet écueil, les réglementations les plus récentes renforcent et encadrent progressivement les obligations dinformation et de conseil des institutions financières à légard des particuliers (voir par exemple de la directive MIF). De même le projet de loi réformant le crédit à la consommation en France renforce les obligations de formation pour les distributeurs de crédit non-professionnels.

Une action structurellement en retard ?

Il est parfois reproché à léducation financière dêtre toujours en retard dune vague de complexité et dinnovation financière. La mise en place doutils pédagogiques requiert du temps, et ne serait pas capable de fournir une information suffisamment pertinente par rapport aux produits financiers existant, en constant renouvellement.

Si cette critique nest pas dépourvue de sens, elle ne saurait pour autant justifier linaction au motif quune éducation financière exhaustive serait impossible. De plus, cette critique met laccent sur la nécessité de fournir constamment une information financière à destination du grand public, ainsi que dinclure léducation financière au sein des programmes de formation continue et de ne pas se limiter à lécole.

Elle nabolit pas non plus le constat dun trop faible niveau déducation financière constatée chez les citoyens des pays développés, auquel il est nécessaire dapporter des réponses.

La thèse comportementaliste

Différents auteurs, dans la lignée des thèses comportementalistes, estiment que léducation financière serait vouée à léchec, du fait des émotions spécifiques qui lient les individus à leur argent. À cela sajouterait une incapacité à se projeter suffisamment dans lavenir, qui biaise également nos décisions financières.

Au Royaume-Uni, on a pu constater que seulement 51 % des salariés sinscrivent à des plans de retraite en entreprise qui pourtant sont financés intégralement par les employeurs, et ne coûtent rien aux salariés.

De nombreux autres éléments psychologiques nous induisent en erreur quand il sagit de gérer notre argent : le "biais de familiarité" conduit certains à favoriser les actions des sociétés les plus connues avec une forte dimension affective, tandis que, parfois victimes du "biais de confirmation", les investisseurs ne retiennent que les informations qui corroborent leurs décisions en faisant abstraction des données allant à leur encontre. Lanalyse de la crise financières, et particulièrement de la crise des subprimes, souligne à quel point lirrationalité peut rapidement prendre le dessus lorsquune « convention » sétablit à propos dun secteur économique, censé permettre des profits toujours plus élevés sans risque.

Malgré cela, la part dirrationnel dans le comportement de chacun vis-à-vis de largent, si elle nest pas nulle, nest probablement pas non plus capable dannihiler tout recul des individus. Léducation financière des particuliers et la régulation réglementaire des comportements des professionnels constitueront toujours les meilleurs moyen pour tenter dapporter le maximum de rationalité dans lunivers de la finance.

Enfin l'éducation financière et économique constitue aussi un outil de compréhension du monde pour les citoyens.

Débats sur l'évaluation de l'éducation financière

Des limites

Lévaluation intuitive des résultats de léducation financière pourrait mener à la conclusion de son inutilité, corroborant les thèses comportementalistes. La crise financière a en effet révélé que les épargnants des pays anglo-saxons, les plus avancés en termes de programmes déducation financière, ne sont pas ceux qui adoptent les comportements financiers les plus pertinents (excès dendettement des ménages et faiblesse de leur épargne) !

Contrebalancées par des résultats qui semblent avérés

Toutefois, cest également parce que ces pays, de par leur culture et la structure de leur économie, ont été particulièrement touchés par les facteurs rendant nécessaire léducation financière (responsabilisation financière des individus, complexification des produits financiers), que celle-ci sest développée -bas en premier lieu. La crise financière actuelle inciterait plutôt à penser que les efforts de sensibilisation du grand public ont jusquici été insuffisants et doivent être accrus.

De plus, malgré la crise actuelle, les États-Unis ont jusquici obtenu dintéressants résultats en termes déducation financière. Selon une étude réalisée par luniversité de Stanford (« Education and Saving: The Long-term Effects of High School Financial Curriculum Mandates »), les politiques éducatives qui rendent obligatoire lenseignement de matières liées aux processus décisionnels financiers des ménages mènent à une augmentation progressive des actifs des jeunes concernés. Les bénéfices équivalaient à une année supplémentaire de revenu net au cours de lexistence dun individu moyen.

Les conseils en matière dhypothèque dispensés avant que les particuliers ne choisissent leur emprunt se sont quant à eux révélés efficaces pour réduire les risques dimpayés sur les prêts immobiliers. Les consommateurs qui assistent à des entretiens de conseil individuel sur leurs finances personnelles présentent un endettement et des taux dimpayés moindres.


Notes et références

Voir aussi

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Education financière de Wikipédia en français (auteurs)

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