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Raymond Duvillé
Raymond Duvillé, né en 1916 et décédé en 1997, fut un peintre français.
Biographie
Ne a Paris en 1916, Raymond Duville, bien que doué pour le dessin, décide à l'age de 10 ans d'être médecin. Ses parents ne voulant pas en faire « un gueux comme un peintre », l'encourage dans cette voie. Raymond Duville devint donc médecin en 1946, il s'installe comme généraliste et exercera toute sa vie à Saint Germain des Prés.
Cependant, tous ses loisirs sont consacrés a la peinture.
Il n’abandonna pas sa peinture et son univers surréalistes aux cœurs des « fins du monde » de Jérôme Bosch, avec l’espoir en moins, l’Armaguédon et l’Apocalypse en plus.
Il exposera: en 1957 et en 1958 à la Galerie André Veil, en 1960 à la Galerie Bernheim, et en 1961 à la Galerie Knoedler de Paris et de New York.
Mais sa vie professionnelle trop contraignante l’oblige à arrêter ses expositions.
Ni dans le vent, ni à la mode, se moquant bien de l’être, Raymond Duville est un peintre autodidacte et marginal. C’est son sentiment général sur l’humanité qu’il traite. L’étrangeté de son monde visionnaire fourmille de personnages contradictoires, pris sur le vif de leur propre histoire, dans une atmosphère biblique, cubiste, surréaliste et apocalyptique.
Dès que l’on détaille un tableau, que l’on pourrait prendre pour abstrait vu de loin, ce sont mille anecdotes incongrues qui nous sautent aux yeux ; des délices, aux douleurs d’êtres intemporels, dans le théâtre de la vie. A l’inverse des « minimalistes », c’est un « maximaliste ».
C’est avec simplicité que Raymond Duville nous dit : « Je fais des sujets imaginaires, mais j’aimerais réussir des pommes ». Cela témoigne d’une dualité de tendances qui est la caractéristique du véritable artiste, partagé entre son inspiration et le métier, entre le caractère du sujet et la technique pure.
Peintre soucieux de témoigner du malaise de notre temps, ajouté au tragique éternel de la condition humaine, il refuse d’être plus réaliste, ou plus abstrait pour garder cet effet suggestif dans l’ésotérisme. L'age de la retraite lui offrira enfin la disponibilité du temps nécessaire à son amour des pinceaux.
Seul le hasard le ramène à la vie publique: la commune de Serrières, parée de son église romane en ruine, décide sa restauration et fait appel à Raymond Duville pour participer au sauvetage.
Il exécute, dans le choeur, une fresque de 60 m2, illustrant la vie du Christ et un Jugement Dernier d'une richesse admirable, d’une vision très personnelle, sorte de testament pictural. Dans la nef, dix tableaux évoquent la Bible et les évangiles. Le Golgotha mérite une attention toute particulière. La consécration officielle viendra en 1992 lorsque la commune donnera le nom du peintre a la place de l'église.
Pour l'âme et les yeux. Il y a deux façons d'admirer les œuvres de Duville : s'installer devant un tableau avec vivres et munitions, faire abstraction du monde et plonger sans retenue, sans frayeur dans son univers dense. Ou, acheter sa peinture, l'exposer chez soi et la découvrir petit a petit, chaque jour. Inévitablement, on le compare à Jérôme Bosch et a ses fins du monde. Mais, Bosch, lui, nous laisse un brin d'espoir alors que Duville nous condamne tous a l'apocalypse définitive, a l'Armaguedon proche. Ses tableaux sont envahis de pauvres diables, dénudés, décharnés, empalés, égorgés, qui vous plantent dans le ventre leur résignation comme un appel, un avertissement. Désespoir profond de l'artiste ? Loin de là ! Écouter Duville reste un plaisir rassurant l'art est la sublime tentative de l'homme pour s'affranchir et se libérer. Si tout est vain, si tout est mortel, le désir de poursuivre, le désir de rêver est et sera toujours le grand compagnon de l'homme. Même si la fin est prochaine, qu'importe, il faut travailler. Il faut par la même, témoigner et que l'œuvre se complète et devienne un tout. Témoigner de quelque chose réside en nous, qui n'est ni le ciel, ni l'enfer mais notre dignité.
Longtemps en marge des circuits artistiques, Raymond Duville arrive sur le devant de la scène grâce à quelques amis amoureux de sa peinture.
Se moquant bien d'être reconnu, Raymond Duville, a 77 ans, est un peintre marginal qui refait au pinceau l'histoire de l'homme et celle de l'art selon sa vision. Peindre, du matin au soir à l'abri de sa retraite dans son atelier parisien aurait suffi a sa plénitude, pourvu qu'il exprime ses idées profondes, ses expériences vécues et ses phantasmes du Bien et du Mal. C'est son sentiment général sur l'humanité qu'il traite en cent tableaux, de cent personnages chacun, comme un roman fleuve en couleurs qui ne finirait jamais tant il y a dire sur les êtres depuis la nuit des temps. Chaque toile fourmille de personnages contradictoires pris sur le vif de leur propre histoire, dans une atmosphère a la fois biblique, cubiste et surréaliste où l'on serait aux portes du pays de Jérôme Bosch. Que l'on détaille un tableau, qu'un myope pourrait prendre de loin pour une peinture abstraite, et ce sont mille anecdotes incongrues qui nous sautent aux yeux. L'étrangeté de son monde visionnaire est presque oppressante et qui a l'imprudence d'y mettre un oeil se laisse prendre aux délices et aux douleurs de ces très intemporels dans le théâtre de la vie. En art, on a connu les minimalistes qui se faisaient longuement en trois carres gris. On pourrait inventer pour lui le maximalisme : plus bavard, que moi tu meurs, et je n'ai pas tout dit. Pleins feux sur sa vision du monde Il aurait pu accoucher de ces lutins qui le travaillent loin de tout publics et en solitaire. Après tout c'est ce qu'il fit longtemps,, en parallèle a une vie de médecin généraliste à Saint Germain des Près. ou la retraite, sa vie professionnelle terminée, il entama son autre vie de peintre à plein temps. Son désintéressement et sa modestie lui tenaient compagnie.
Mais quelques fervents admirateurs le poussèrent à montrer ses toiles pour raison humanitaire : chacun pouvant y déceler un pan personnel, c'était à livrer au public.
Le Docteur Gallet fut de ceux-là. Il le présenta à Jean Marie Cupillard, galeriste a Saint Tropez et a Grenoble : Raymond Duville fait désormais partie de ses peintres. Et organise pour lui une exposition de ses peintures aux écuries Saint Hugues à Cluny, espérant un écho important a la découverte de cet artiste à part, qu'il considère comme un très grand. Il n'est d'ailleurs pas inconnu dans notre région. Il a réalisé en 1992 les fresques de l'église de Serrières, illustrant sur 60 m2 la vie du Christ et un jugement dernier riche d'une vision très personnelle.
Raymond Duville s'est pour sa part particulièrement réjoui de pouvoir exposer dans un lieu aussi prestigieux que les écuries de Saint Hugues et ainsi livrer ses œuvres au grand public Ce fut sa dernière grande exposition. Il vient de disparaître au courant de l'année 1997.
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