- Dorieus de Rhodes
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Fils cadet de Diagoras de Rhodes, Dorieus fut trois fois vainqueur au pancrace lors des 87ème, 88ème et 89ème Jeux olympiques en 432, 428 et 424 avant J.-C.
Ce champion fut trois fois périodonique, c'est-à-dire vainqueur de chacun des quatre grands Jeux sacrés lors de mêmes jeux. À ses trois victoires à Olympie, il ajouta quatre victoires à Delphes entre 438 et 426 (une des victoires à Delphes ayant même été obtenue "akiniti", sans que personne n'ose s'opposer à lui), huit à l'Isthme de 438 à 424 et sept à Némée de 437 à 425. Il triompha également quatre fois aux Panathénées, quatre fois aux Asklépieia d'Epidaure, trois fois aux Hécatombiaia d'Argos et trois fois aux Lycaia d'Arcadie. Dorieus eut également une activité politique notable dirigée contre Athènes. Installé à Thourioi, il rejoignit les Lacédémoniens (Spartiates)[1].
Compte-tenu de la durée de son règne (estimé à quinze années) et de son intensité (22 couronnes dans les grands Jeux sacrés en seize années de compétition au plus haut niveau), Dorieus de Rhodes doit être considéré comme le meilleur pancratiaste de l'Antiquité[2], et probablement même de tous les temps.
L’auteur Pausanias le Périégète décrit dans son Elide tout un groupe de statues iconiques (littéralement «à l’image de leurs modèles»), aperçues à Olympie, qu’il désigne sous le nom de Diagorides. Il s’agit de la célèbre famille de Diagoras de Rhodes : des vainqueurs olympiques («olympioniques») en Pugilat ou en Pancrace sur trois générations. Diagoras, avec ses quatre coudées et cinq dactyles (doigts) est le plus grand de tous : approximativement 1,95 m. Ses fils, dont Dorieus, mesurent environ quatre coudées soit 1,80 m.
On connaît donc la taille de Dorieus de Rhodes. Pour estimer son poids, il faut savoir que les pancratiastes étaient jadis désignés comme « les meilleurs lutteurs parmi les boxeurs et les meilleurs boxeurs parmi les lutteurs ». En clair, leur physique était intermédiaire aux deux morphotypes antiques.
Pour s’en faire une idée, on peut utiliser les statistiques concernant :
- les boxeurs à mains nues des XVIIIèmes et XIXèmes siècles
- les lutteurs de la même période (plus particulièrement les sumotoris de ces mêmes siècles).
Les gabarits moyens sont respectivement :
- 1,80 m pour 83 kg pour les champions du monde de boxe à mains nues
- 1,77 m pour 135 kg pour les yokozunas de cette période.
La moyenne obtenue est : 1,785 m (qu’on peut assimiler au « 1,78 m » de Dorieus) pour 109 kg.
Le « pancratiaste » moderne qui correspond le mieux à ce physique n’est autre que Fedor Emelianenko (Russie) : 1,83 m pour 106 kg.
Annexes
- Base de données de tous les vainqueurs antiques aux Jeux Olympiques
- Livre Le meilleur combattant de tous les temps par J.Sanchez, 2007
Notes et références
Catégories :- Sportif aux Jeux olympiques
- Sportif de l'Antiquité
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