- Donné
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Substantif masculin singulier qui désigne « ce qui est immédiatement présent à l'esprit avant que celui-ci n'y applique ses procédés d'élaboration. »[1] Le terme est également employé pour désigner, au moyen âge, « l'homme qui se donne, lui et ses biens, à un monastère »[2] en contrepartie de la confraternité et de la protection de l'institution[3].
Le mot donné s'appliquait en Amérique du Nord au XVIIe siècle à un serviteur ou domestique, souvent homme de métier, qui se donnait aux Jésuites pour les missions huronnes, par contrat et pour la vie. C'est en 1638 que le Père Jérôme Lalemant organisa ce système de donnés avec l'approbation de ses supérieurs[4].
Sommaire
Origine
C'est en 1639 que les premiers donnés, au nombre de six, prononcèrent leurs premiers vœux. Abolie en 1643 par le général des Jésuites, l'institution fut permise de nouveau l'année suivante. Elle devrait durer jusqu'en 1650, année de la dispersion finale des Hurons. Le nombre des donnés s'éleva un moment jusqu'à vingt-quatre. En tout, il y en eut près d'une quarantaine[5].
Quotidien
Ils partageaient la vie de labeurs incessants et de souffrances sans nom des missionnaires jésuites de la Huronie. Plusieurs donnèrent leur vie. L'un d'eux mourut dans les bois, un autre se noya, deux furent torturés par les Iroquois, quatre assassinés, dont l'un Saint René Goupil[6], fut canonisé en 1930.
Héritage
Dix donnés et serviteurs des Jésuites ont laissé des descendants par milliers au Canada et aux États-Unis. Parmi eux : Pierre Boucher, Médard Chouart des Groseilliers, Charles Le Moyne, René Goupil et Louis Pinard.
Bibliographie
- Gervais Carpin, Le réseau du Canada : étude du mode migratoire de la France vers la Nouvelle-France, 1628-1662, Sillery, Québec : Septentrion, 2001. (OCLC 48117711)
- Guy Laflèche et François-Marc Gagnon, Les Saints Martyrs canadiens, Laval, Québec : Singulier, 1988. (OCLC 19846515)
Notes et références
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