- Don Juan Mathus
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Juan Matus
Carlos Castaneda rencontre don Juan Matus, (~1891-~1973) un indien Yaqui, alors qu'il effectue des recherches anthropologiques au Mexique, près de la frontière américaine. Par la suite, lors de ses visites successives, don Juan lui révèle son identité de sorcier et prétend avoir reçu la connaissance chamanique du fonctionnement de l'univers. Cette connaissance, perpétuée par une longue lignée d'enseignants, les naguals, donne le pouvoir de changer d'état de conscience et de devenir un véritable « homme de connaissance », capable de vivre en parfaite symbiose avec les différentes forces de l'univers.
Dans chaque ouvrage de Castaneda, une partie de l’enseignement de don Juan est présentée, au gré de l’initiation de l’auteur lui-même _ et de ses lecteurs probablement. Voici posées ici certaines notions-clés de ces enseignements.
Sommaire
Les enseignements de don Juan
Don Juan est un nagual
Le nagual est le leader d'un groupe de sorciers dont la recherche est le ‘voyage définitif’, la libération. Don Juan agit en tant que successeur d’une lignée de naguals : il est à la tête d’un clan composé de 16 sorciers (lui compris)[1], groupés en maisons sud, est, ouest, nord:
- au sud : Cécilia, Delia, Emilito, Teresa
- à l’est : Vicente Medrano, Carmela, Hermelinda, Juan Tuma
- à l’ouest : Zuleïca, Zoïla, Silvio Manuel, Marta
- au nord : Nelida, Florinda, Genaro Flores, Juan Matus
Cherchant un successeur, don Juan l’a trouvé en la personne de Castaneda, lors d’une rencontre providentielle à la gare de Nogales. Il s’est par la suite chargé de lui constituer un clan, composé de cinq femmes et 4 hommes[2]:
- Soledad, La Gorda, Lidia, Rosa, Josephina
- Eligio, Nestor, Benigno, Pablito
Tous ces jeunes gens recevront l’enseignement de don Juan et de don Genaro, pour mener par eux-mêmes le voyage définitif. Toutefois, don Juan verra plus tard que Castaneda n’était pas destiné à ce clan.
Origine des enseignements du nagual
La connaissance de don Juan provient des recherches et pratiques des anciens voyants, les premiers sorciers-chamans de l’époque précolombienne. Cette tradition, aux vues des aberrations qu’elle avait engendrées, a été revue et corrigée par les nouveaux voyants. Don Juan lui-même y apporte ses marques, comme ses prédécesseurs et maîtres[3]: (don Julian Osorio, don Elias, don Rosendo, don Sebastian) : cet enseignement semble en perpétuelle adaptation au contexte de l’époque dans laquelle il vit.
L’enseignement s’adresse au côté gauche
L’enseignement du nagual s’adresse à la conscience du côté gauche, (appelé nagual), un état de perception et de compréhension plus vaste que celui nécessaire pour l’ordinaire du quotidien (le côté droit appelé tonal)[4]. L’apprenti est placé en état d’attention accrue par le coup du nagual : si don Juan frappe Castaneda sur l’omoplate, c’est afin de déloger le point d’assemblage de son emplacement ordinaire, et le faire accéder à cet état de conscience, l’attention seconde. Castaneda aura parfois eu recours, au début de son apprentissage, à l’ingestion de plantes psychotropiques, afin d’assouplir son état de conscience, mais ceci ne sera qu’une étape et jamais un but en soi. Tout l’enseignement reçu par l’apprenti est dans un premier temps inaccessible pour la première attention. Il ne se révèlera dans sa totalité que dans la tierce attention, lorsque l’apprenti sera passé maître dans l’art du déplacement de son point d’assemblage. C’est en pratiquant l’art de rêver que Castaneda parviendra à exhumer tous les éléments de son apprentissage auprès de don Juan[5].
Le point d’assemblage
Le point d’assemblage est l’endroit sur chacun où les émanations du monde s’assemblent en une perception humaine. Selon don Juan, le point d’assemblage de tous les êtres humains s’est figé, au cours de l’évolution, sur une des perceptions possibles du monde environnant, la même pour tous, laissant pour inconnus tous les autres mondes possibles. L’enseignement du nagual vise à redonner de la souplesse à ce point afin de pouvoir assembler d’autres perceptions du monde, et accéder à un champ de compréhensions plus vaste.
Voir
Don Juan explique que l’on perçoit habituellement le monde comme on pense qu’il est[6], au travers du filtre de la pensée, car le point d’assemblage est figé dans sa position ordinaire. Un déplacement du point d’assemblage occasionne Voir : un autre assemblage des émanations du monde engendre une nouvelle perception. Voir est source d’une compréhension plus vaste et immédiate du monde environnant, de l’essence des choses.
L’art de rêver
L’art de traquer
L’impeccabilité du guerrier
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Carlos Castaneda, voir, Gallimard, follio essais, 1985, 352p, ISBN : 9782070323104
- Carlos Castaneda, le voyage à Ixtlan, Gallimard, follio essais, 1988, 352p, ISBN : 9782070324910
- Carlos Castaneda, Histoire de pouvoir, Gallimard, follio essais, 1993, ISBN : 9782070328031
- Carlos Castaneda, Le second anneau de pouvoir, Gallimard, follio essais, 1996, 400p, ISBN : 9782070329151
- Carlos Castaneda, Le don de l’aigle, Gallimard, follio essais, 1997, 448p, ISBN : 9782070402779
- Carlos Castaneda, Le feu du dedans, Gallimard, follio essais, 1998, 432p, ISBN : 9782070405091
- Carlos Castaneda, La force du silence, Gallimard, follio essais, 1999,352p, ISBN : 9782070408801
- Carlos Castaneda, Le voyage définitif,Le Rocher, coll.documents, ISBN : 9782268034638
- Carlos Castaneda, L’art de rêver, Pocket, coll.Best, 1998, ISBN : 9782266066327
- Carlos Castaneda, L’herbe du diable et la petite fumée, 10x18, coll.bibliothèque, 1997,ISBN : 9782264007254
- Carlos Castaneda, La roue du temps - Les Chamans De L'ancien Mexique, Leurs Pensees Sur La Vie, 1999, 400p, ISBN : 9782268032788
La vulgarisation de la connaissance des initiés par l'élève Castaneda est en contradiction avec l'éthique des sorciers Yaquis. Cependant, selon lui, elle est une étape nécessaire après leur extinction.Liens externes
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