- Adalberon de Laon
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Adalbéron de Laon
Pour les articles homonymes, voir Adalbéron.Adalbéron de Laon († 1030 ou 1031, abbaye Saint-Vincent de Laon), évêque de Laon de 977 à 1030 est un membre de la maison d'Ardenne et un fils de Régnier, comte de Bastogne, et un neveu de Godefroy le Captif, comte de Verdun et d'Adalbéron archevêque de Reims.
Après avoir commencé ses études à Gorze, il est de 969 à 974 l’élève à Reims de Gerbert d’Aurillac, le futur pape Sylvestre II. Lothaire, roi carolingien de France, le nomme évêque de Laon le 16 janvier 977, après la mort de Roricon survenue le 20 décembre 976. Le 1er avril 977, son oncle l'archevêque Adalbéron de Reims lui donne la consécration épiscopale en la cathédrale de Laon.
Peu après son accession au siège épiscopal, des bruits d’adultère courent au sujet d’une liaison qu’il entretient avec la reine Emma d’Italie, épouse de Lothaire. Afin de connaître la vérité, son oncle l’archevêque de Reims convoque un synode qui finalement innocente la reine ainsi que l’évêque Ascelin. Le frère du roi Lothaire, Charles de Lotharingie, qui a encouragé ces rumeurs, est exilé.
Après la mort de Lothaire et de son fils Louis V, il se range cependant du côté de son oncle l'archévêque Adalbéron de Reims parmi les artisans du changement de dynastie. Le jour du Dimanche des Rameaux[1] 29 mars ou le jour du Jeudi saint[2] 2 avril 991, il livre d'une manière perfide Charles de Lorraine, dernier représentant et héritier légitime de la dynastie carolingienne, à Hugues Capet, le roi des Francs. Complotant ensuite en 993 avec Eudes Ier de Blois en vue de livrer Hugues Capet et son fils Robert Ier à Otton III, il est déposé au synode de Pavie en 998. Toutes ses actions lui vaudront la réputation de "Vetulus Traditor" (vieux traître).
Il est l'auteur du Poème au roi Robert (vers 1020), dans lequel il s'en prend au monachisme clunisien et y formule, l'un des premiers avant Gérard de Cambrai, l'idée d'une société médiévale composée de trois ordres (ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent) à l’image de la Cité de Dieu chez saint Augustin.
La date de sa mort est incertaine, selon le nécrologe de Saint-Vincent de Laon, un 27 janvier, 1030[3] (ou 1031). Il est inhumé en l'église abbatiale de Saint-Vincent de Laon.
Adalbéron de Laon est surtout connu pour avoir fixé la théorie des ordines, c'est-à-dire la tripartition de la société selon les fonctions de chacun : les oratores (ceux qui prient, les moines, les prêtres), les pugnatores ou bellatores (ceux qui combattent, à peine 1 à 2% de la population) et les laboratores (ceux qui travaillent ou, plus précisément, qui labourent la terre, l'immense majorité des paysans).
Notes et références
- ↑ Page 148 dans Hugues Capet, roi de France d'Edmond Pognon (1966)
- ↑ Histoire de l'ancien gouvernement de la France d'Henri Boulainvilliers (1727) Page 147
- ↑ Page 142, Adalbéron, 38 ème évêque de Laon dans Histoire de l'abbaye de Saint-Vincent de Laon (1858) de Dom Robert Wyard, moine bénédictin
Liens externes
- Une vie de traître
- Notice biographique et œuvres d'Adalbéron de Laon
- Poème au roi Robert d'Adalbéron (en français)
- De Summa Fidei, poème théologique d'Adalbéron (en latin)
- disponible sur Gallica Poèmes sur le roi Robert traduits par François Guizot.
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