- Desjars de Keranrouë
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Desjars de Keranrouë
Famille noble de Bretagne, (Argoat), d'ancienne extraction, déboutée puis maintenue à la réformation de 1670. A.N.F. 1993, sur preuve : "Jugement de maintenue de noblesse rendu par la Chambre de Réformation de Bretagne, le 13 mai 1732, en faveur de Noël des Jars de Keranrouë".
olim : des Sias, des Siars, Desiars, des Jars, des Jars de Keranrouë, Desjars,
Sommaire
Origine
Les Jars en Saint-Julien (Côtes d'Armor) XVème siècle puis Keranrouë en Bourbriac vers 1480.
La famille des Jars de Keranrouë prend son origine à Saint-Julien de La Côte près de Saint-Brieuc. A Saint-Julien se trouvait le château des Jars. De ce château il ne reste qu'une ferme, un bois, une croix. On appelle la ferme les Jars, le bois, le bois des Jars et la croix, la croix des Jars. La Croix des Jars est placée sur l'ancienne route de Saint-Brieuc à Quintin à l'endroit ou s'amorce le chemin conduisant aux Jars. La croix des Jars était flanquée de quatre petites croix, dont ont voit les traces marquées par quatre pierres. Au milieu est une grande croix à piédestal. Ce piédestal porte un bas relief sur lequel on voit l'évêque de Saint-Brieuc assis sur les épaules du seigneur des Jars. On a cité comme ayant existé en cette localité deux croix de granit très remarquables représentant un amende honorable fait à l'évêque de Saint-Brieuc par le seigneur des Jars ou de Saint-Julien, alors seigneur du pays. L'évêque de Saint-Brieuc suivant la route ci-dessus nommée avait été attaqué dit-on par ce seigneur qui voulait le tuer. Condamné à mort pour ce fait, celui-ci obtint remise de sa peine à condition d'élever sur le lieu même du crime deux croix. Sur l'une était figuré l'évêque debout sur les épaule du seigneur à genoux. Sur l'autre l'évêque tenait entre ses mains les mains du seigneur à genoux.
Dès le début du XVème siècle la famille des Jars aliéna son domaine patrimonial à la famille de Guébriant. La famille des Jars de Keranrouë est anciennement connu dans les environs de Guingamp en Bretagne. Elle a possédé dans cette région entre autres biens, les seigneuries de Keranrouë dans la paroisse de Bourbriac, de La Vallée dans la paroisse de Saint-Igneuc, des Garennes et de Kerjulou dans la paroisse de Pestivien, de La Villeneuve, de Goascaër et de Penanpont dans la paroisse de Pont-Melvez, de Kerénes dans la paroisse de Saint-Agathon, de Landizès dans la paroisse de Sainte-Tréphine. Liste à laquelle il faut ajouter le château du Rumain en Coadout, le manoir de Kerauffret en Saint-Adrien, Le Castel-pic de Saint Léonard à Guingamp, le château du Quéllenec en Saint-Gildas et le manoir du Botcol en Saint-Nicolas du Pélem.
Armes
"d'azur à l'aigle essorante d'or"
Devise
"Res non verba"
Filiation
La filiation connue à ce jour s'établie à partir de Julien Sébastien des Jars, sieur de Keranrouë, écuyer, officier des armées du Roi, qui reçut un certificat du Maréchal de Rieux l'an 1506 à Saint-Aubin-du-Cormier. Il épousa Marie Elisabeth de Bizien du Lézart. Leur fils, Julien, épousa Anne Péan du Cosquer et rendit aveu en 1586 au duc de Mercoeur et de Penthièvre pour sa maison noble de Keranrouë. Lors de la grande recherche du XVIIème siècle leurs descendants furent d'abord déboutés de leurs prétentions nobiliaires et condamnés à l'amende comme usurpateurs par jugement de 1668. Mais ils furent, peu de temps après, maintenus dans leur qualité de noble d'estraction, le 20 juin et le 3 juillet 1670. Ces deux arrêts ont été publiés en 1897 dans le tome XIII de la "Revue Historique de l'Ouest" par le marquis de L'Estourbeillon.
20 juin et 3 juillet 1670. Extrait des Registres de la Chambre establie par le Roy pour la Refformation de la Noblesse du pais et duché de Bretagne, par Lettres Patentes de Sa Majesté du mois de janvier mil six cents soixante huit, vériffiées en Parlement le trente juin en suivant. Entre le procureur général du Roy, Demandeur, d’une part, René Noël et Maurice [1] Desjars, frères, escuiers, sieurs de Keranroué, demeurants au manoir de Keranroué, paroisse de Bourbriac, évesché de Tréguier, ressort de Rennes, deffendeurs. Veu par ladite Chambre, un extrait de présentation, faicte au greffe d’icelle par maistre René Berthou, procureur desdits sieurs deffendeurs, du quatre may mil six cents soixante dix, lequel auroit pour eux déclaré souttenir les qualités de nobles et d’escuyers, d’ancienne extraction et avoir pour armes : D’azur à l’aigle essorant d’or. Induction desdits deffendeurs soubs le signe dudit Berthou fourni et signifié au procureur général du Roy le premier juin mil six cents soixante dix par Frangeul, huissier en la cour, par laquelle, ils déclarent estre nobles et issus d’ancienne extraction noble et comme tels, devoir être et leurs descendants en légitime mariage, maintenus en la quallité d’escuiers, pour eux jouir de tous les droits, honneurs, franchises, privilèges et préeminances attribués aux nobles de cette Province, et en conséquence que leurs noms seront employés au rolle et cathalogue des nobles de la jurisdiction royalle de Saint-Brieuc. Pour establir la justice desquelles conclusions, ledicts deffendeurs articullent à faict de généalogie, que lesdicts Desjars sont enffants de noble escuier François Desjars et de damoiselle Janne Huon, sa femme, leurs père et mère, sieur et dame de Queranroué et que ledict François estoit fils d’autre François Desjars et de damoiselle Janne Le Roux, aussy sieur et dame de Queranroué qu’iceluy François estoit fils aisné hérittier principal et noble de noble Jullien Desjars et demoiselle Anne Péan, en leur vivant, sieur et dame de Queranroué ; lequel dit Jullien, aussy fils aisné hérittier principal et noble d’autre noble Jullien-Sébastien Desjars, de son mariage avec demoiselle Marie-Elizabeth de Bizien, pareillement en leur vivant sieur et dame de Queranroué, lesquels ont fait voir, suivant leurs titres et extraits baptismaux référrés en laditte induction, leur qualitté et gouvernement noble de sang et du surnom de Desjars. En conséquence de quoy, ont esté maintenus en la qualitté d’escuiers et de nobles, comme issus d’extraction noble et advantageuse, ledict arret de maintenue du vingt juin mil six cents soixante dix ; justiffiant que les deffendeurs issus des susnommés, ainsy que les leurs se sont de tout temps immémorial gouvernés et comportés noblement et advantageusement tant en leurs personnes, biens que partages et ont contracté en de grandes alliances de la Province, pris et portés les qualittés de Nobles hommes, escuiers et seigneurs, ainsy qu’il est justifié par les tiltres refferés en leur ditte induction. Conclusions de Maistre Guillaume Raoul, conseiller en la cour, faisant la fonction de procureur général du Roy, considéré : La Chambre faisant droit sur l’instance a déclaré et déclare lesdits Desjars [Desiars], nobles et issus d’extraction noble et comme tels, leur a permis, et à leurs descendants en légitime mariage, de prendre la quallité d’escuier, et les a maintenus au droit d’avoir armes et escussons timbré appartenants à leur quallité et à jouir de tous droits, franchises, préeminences et privillèges attribués aux nobles de cette province et ordonné que leurs noms seront employés au rolle et cathalogue des Nobles de la juridiction royalle de Saint-Brieuc. Faict en laditte Chambre de Rennes, ce troisième juillet mil six cents soixante-dix. Ainsy signé sur le Registre : Raoul et Clavier. Veu par nous maistres des Requestes de la Chambre establie pour la refformation de la noblesse de Bretagne, la requeste y présentée par escuier Tugdual Desjars, fils d’autre escuier Louis Desjars, qui aussy estait fils de Noël Desjars, escuier, sieur de Keranroué, comme il est justifié par les extraits baptismaux, refferés en laditte requeste, duement légalisée par le sieur Seneschal de Guingamp, le vingt-et-un avril de cette année, scellé par son commis le même jour, ledit sieur remontrant, faisant tant pour luy que pour ses frères et autre [ses] parens directs procréés en légitime mariage de son surnom ; par laquelle requeste ledit remontrant auroit requis qu’il nous plut nommer tels commisaires qu’il appartiendroit pour en leur présence la perquisition être faiste de l’Arrêt de Noblesse de ses prédécesseurs qu’il désiroit retirer, ne l’ayant trouvé parmi les titres de ses ancestres ; - ladiste requeste a esté répondue d’une permission de descendre auxdites Archives de ladicte Chambre pour y faire la perquisition requise et demandée, concernant ledit exposant. En conséquence de quoy, nous avons fait faire ouverture des mêmes archives par notre adjoint et faisant laditte perquisition, nous aurions trouvé au feuillet deux cent traize verso des registres de la Réfformation de la Noblesse du pays et duché de Bretagne l’arrêt du surnom Desjars Keranroué et dont coppye est cy-dessus que nous affirmons conforme à l’original. Et le présent délivré audit exposant, qui sera lu et publié ou requis sera pour valloir et servir de ce que de raison. Fait en laditte Chambre, ce traizième may mil sept cents trente-deux. Ainsy signé : Gouyon et de Lambert, commissaires en cette partie, et plus bas est escrit, Droit des commissaires : quatre-vingt-neuf livres, et nostre adjoint : quarante-trois livres. Ainsi signé : Gigot, greffier. Deuement scellé à Nantes, le 14 may 1732 par Maingart qui a marqué avoir reçu 27 livres. Nous nottaires de la jurisdiction de Saint-Malo et celle de Lisle certiffions que le présent transompt est conforme à la grosse originale à nous apparue par messire Joseph-Olivier Desjars et à luy rendu avec le présent à luy valloir se service ainsy que de raison, sous son signe avec les nostres susdits nottaires en nostre tablier au bourg de Moustéru, ce jour traiziesme avril mil sept cent trente trois. Joseph-Olivier Desjars, J. Pestou, Nre, Jean Mahé, Notaire de Saint-Michel, Controllé à Guingamp, le 16 avril 1733. - Reçu six sols. Huon.
[1] NB : Il s’agit bien de trois frères, René, Noël et Maurice. Le manque de ponctuation fait que l’ont trouve souvent "René-Noël" faisant une seule personne. 1- René des JARS sieur de KERANROUË (S.P.) 2- Noël des JARS sieur de KERANROUË qui lui succéda. 3- Maurice des JARS sieur de KERJULOU
Tous trois se désistèrent (dans un premier temps) de la qualité de noble escuyer volontairement à l’audience publique de la Réformation de la Noblesse establie par le Roy au Paÿs et Duché de Bretagne devant le ressort du Présidial de Rennes. "René desjars (Desiars), Sr de Keranrouë faisant pour lui et ses frères demeurant paroisse de Bourbriac évechez de Tréguier Ressort de Rennes se désista le 22 septembre 1668." René, Noël et Maurice avaient un autre frère : Louis des Jars (Desias ou des Jas) sieur de la VALLEE paroisse de Bréhand, évechez de Saint Brieuc qui se désista le 28 octobre 1668. Le fils de Louis : "Guy Desjars (Desjar) Sr de la Vallée demeurant paroisse de Bréhand évechez de Saint Brieuc" se désista lui aussi. Il ne semble pas que les sieurs des Jars de la Vallée se représentèrent ultérieurement.
Cette famille à produit un procureur fiscal, quévasier de la Commanderie de l'Ordre de Malte à Pont-Melvez, père de onze enfants, dont Jacques Claude des Jars de Garennes, (1710+1769), capitaine de la milice des gardes-côtes, Pierre Thurian des Jars de Penanpont, (1718+1800), capitaine général des fermes du Roi, Achille Julien des Jars du Goascaër, (1725+1806), capitaine en 1750, admis aux Etats de Bretagne de 1754, Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint Louis en 1773, Louis des Jars de Keranrouë, (1728+1812), école des cadets de Rennes et de Fontainebleau, Fontenoy, capitaine en 1753, Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint Louis en 1774, incarcéré avec sa famille au couvent de Montbareil à Guingamp, pendant la terreur. A la génération suivante, trois cousins germains, dont un des Jars de La Villeneuve, volontaires sur les vaisseaux du roi La Glorieuse et La Couronne participèrent aux Guerres d'Amérique. Durant la révolution, un des Jars des garennes sera cité comme lieutenant chouan à Saint-Nicolas du Pélem. Gabrielle des Jars de Keranrouë, (1731+1811), en religion, révérende mère du Coeur de Jésus, supérieure des ursulines de Quintin. Yves des Jars de Kerjulou, (1776+1857), chef de bataillon sous le Consulat, guerre d'Italie, prisonnier à Novi, campagne d'Egypte, affaire de Saint-Domingue, expédition du portugal, maire de Bulat-Pestivien de 1815 à 1817. Barthélémy Desjars, banquier, fondateur de la banque Desjars, nommé maire de Guingamp par Bonaparte de 1801 à 1809. Pierre Desjars, maire de Saint-Agathon de 1823 à 1830, Charles Desjars, maire de callac de 1830 à 1839, Louis-Agathon Desjars et son fils Louis, maires de Belle-Isle en Terre. Pierre Desjars, (1846+1909) et son frère Hyacinthe, (1849+1888), zouaves pontificaux au service de Sa Sainteté le pape Pie IX.
Alliances
Du Parc, de Narp, de Seré, de Lauzanne, Ruellan du Créhu, Bobierre de Vallière, Le Gac de Lansalut, Basset de La Villéon, de Courson, Bizien du Lézard, Huon de Keranflec'h, Le Roux du Tanouët, de La Boissière, Chaillou de Launay, Gaultier de Kermoal, Georgelin du Cosquer, Le Grand, des Mazures de Vaux Couleurs, Oger du Rocher, Pacheu, Le Roy-Kerderrien, de Poënces, Pourcelet de La Maison-Blanche, de Quengo de Tonquédec, de Robichon, Salliou, de Suasse, Thépault, de La Cropte de Chantérac ...
Bibliographie
- "Filiations Bretonnes" Vicomte Henri Frottier de la Messelière.
- "Armorial et nobiliaire de Bretagne" Pol Pottier de Courcy.
- "Armorial Breton" Guy Le Borgne.
Lien externe
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