- Delectation morose
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Délectation morose
L'Église nomme délectation morose (ou prolongée) le fait de s'attarder avec délices sur des fautes commises, que ce soit par goût de la dépréciation de soi-même ou, plus rarement sans doute, pour se remémorer des plaisirs illicites passés.
Elle est considérée comme un dévoiement grave du repentir et rend la grâce efficiente de la confession inopérante.
Le thème de la délectation morose est traité dans la question 74 de la Somme théologique. Selon Thomas d'Aquin, "[cette] délectation est appelée « morose » non pas à cause de sa prolongation (mora), mais du fait que la raison délibérante s'y attarde (immoratur), au lieu de la repousser. Comme dit S. Augustin : « On retient et on rumine avec plaisir ce qu'on aurait dû rejeter aussitôt que l'esprit en a été frôlé »".
Cependant, suivant la pénitence ordonnée à la suite de la confession, le pêcheur doit garder un certain temps en mémoire ses fautes commises. Ainsi pendant la durée du pèlerinage, il doit faire preuve d'attrition et de contrition. C'est n'est que lorsqu'il arrive sur le lieu du pèlerinage et que Dieu lui accorde par la prière sa grâce infiltrante et suffisante qu'il peut tourner son âme vers le ciel et se réjouir du pardon divin. Si le pêcheur, faible par nature, renouvelle son pêché, le bénéfice de pèlerinage s'étend encore sur lui. On parle alors de grâce récurrente, celle qui nettoie le pêcheur de son pêché sans délectation morose de sa part.
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