- De re aedificatoria
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L'Art d'édifier
L'Art d'édifier (De re aedificatoria) est un traité d'architecture écrit par Leone Battista Alberti, constructeur ingénieur, théoricien et écrivain de la Renaissance italienne. La pertinence de son écrit et de sa pensée, au regard de la troisième révolution culturelle italienne, est, après 600 ans, toujours d'actualité. Elle porte sur l'importance anthropologique de l'architecture ainsi que de sa vocation anthropogénétique (génèse des vocations humaine).
Il a contribué à l'instititution de l'architecture.
Contenu
C'est le génie le plus universel de la première renaissance italienne et l'un de ses principaux créateurs (Léonard de Vinci, importé en France suite aux guerres d'Italie, bien que fabuleux peintre, dessinateur et ingénieur n'est pas un lettré universel). L'œuvre d'Alberti est méconnue en France par l'absence de traduction (la première date de 1993 contre le XVIIe siècle en Angleterre). Il a écrit plusieurs traités sur la peinture, la famille, le droit. C'est à lui que l'on doit la première théorie de la perspective de 1430.
Le titre original de l'œuvre, donné en latin, se traduit mot à mot par « En apparence de la chose à édifier » d'où le raccourci « L'art d'édifier », de re signifiant « la chose » ou « la question » donc le titre réel la question de l'édifice ou encore Qu'est-ce que l'édifice. À ne pas confondre avec De l'architecture du De architectura de Vitruve, bien qu'Alberti ait été lu au XVe siècle comme un « nouveau Vitruve ». Dans son livre, Alberti mentionne le mot architecture seulement trois fois sur des centaines de pages, il utilise plutôt le terme d’édification synonyme d'architecture. La version originale de son œuvre ne propose aucune illustration par crainte de la mauvaise interprétation des copistes ; ses différentes traductions en comportent pourtant: la première 82, la deuxième 95 et la troisième 88.
Son œuvre s'appuie sur trois principes :
- Le dialogue: il souligne l'importance du dialogue en architecture :
"Il n'y pas d'architecte sans dialogue » ; le rôle de l'architecte est de consolider l'institutionnalisation des hommes de façon aussi soutenue que la parole.
- « dépenser le moins possible »,
- Le temps (le temps est le domaine dans lequel on ne dépense jamais assez).
Les opérateurs d'Alberti sont constitués de cinq axiomes, dont les deux suivants :
- La Triade : Nécessité (necessitas), commodité (commoditas) et volupté (voluptas) (ou pour éviter toute connotation de l'emploi français de ce terme, plaisir) ; on retrouve ici la devise de Vitruve « Solidité, utilité et beauté ».
- La conception, l'édification, ou le contexte dans lequel doit se faire chaque entreprise à savoir : la région, l'aire, la partition, les murs, le toit, les ouvertures.
À propos de la cabane primitive : d'abord et avant, le regroupement d'hommes animaux nécessitent le langage, et ensuite des murs et un toit. La nécessité de la continuité de l'environnement s'impose : ne pas démolir à moins d'y être forcé n'empêche pas l'innovation (cf. la mondialisation du patrimoine de l'UNESCO).
Sources
- Conférence sur Alberti donnée par Françoise Choay à l'École d'architecture de Toulouse le 10 mai 2006.
Voir aussi
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