- David Card
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David Card est un économiste du travail canadien, et professeur à l'Université de Californie à Berkeley.
Card obtient son Bachelor of Arts à Queen's University (Kingston, Ontario, Canada) en 1978 et son Ph.D. en sciences économiques en 1983 à l'Université Princeton.
Entre 1988 et 1992, Card est directeur de rédaction du Journal of Labor Economics. De 1993 à 1997, il est co-directeur de la revue Econometrica. Il obtient le prix Doug Purvis de l'association canadienne d'économique en 1994, et la médaille John Bates Clark en 1995.
Au début des années 1990, Card obtient une certaine notoriété, ainsi que son collègue d'alors à Princeton, Alan Krueger, suite à une étude sur le salaire minimum[1]. Card et Krueger remettent en cause une des conclusions les plus largement acceptées parmi les économistes, celle que l'augmentation du salaire minimum provoque mécaniquement l'augmentation du taux de chômage. En étudiant l'évolution de l'emploi dans la restauration rapide dans le New Jersey et les États limitrophes avant et après l'augmentation du salaire minimum dans le New Jersey, ils parviennent à la conclusion que cette augmentation n'a eu aucun impact sur le niveau de l'emploi dans cette branche. Les conclusions de Card et Krueger ne sont pas universellement acceptées, mais elles bénéficient d'un crédit considérable chez la plupart des économistes, comme Joseph Stiglitz[2].
En utilisant une méthode semblable, Card montre également qu'une vague soudaine d'immigration peut n'avoir aucun effet sur le taux de chômage[3]. Lors de l'exode de Mariel de 1980, près de 130 000 réfugiés quittent Cuba pour les États-Unis, dont la moitié s'installe à Miami. L'exode constitue une expérience naturelle permettant de mesurer la capacité d'absorption d'une économie (ici, la ville de Miami) à un choc externe (l'augmentation subite et imprévue de la population). Dans son étude, Card compare l'évolution du taux de chômage et des salaires à Miami avec quatre autres villes possédant des caractéristiques voisines, mais non affectées par l'exode. Si, entre avril et juillet 1980, le taux de chômage augmente brusquement, passant de 5 % à 7,1 %, l'étude portant sur la période 1979-1981 parvient à une conclusion opposée : à Miami, il diminue de 1,2 points (de 5,1 à 3,9 %), tandis que dans les villes-témoins il ne diminue que de 0,1 point (de 4,4 à 4,3 %). Pour la population noire (la moins qualifiée et a priori la plus vulnérable à cette nouvelle concurrence), l'augmentation du taux de chômage est plus faible à Miami que dans les villes-témoins. Les résultats sont similaires pour les salaires. Les conclusions de Card vont à l'encontre de l'idée que la quantité de travail est fixe, ce qui est utilisé pour remettre en question les thèses sur le partage du travail. Cependant, dans ce cas, le nombre de consommateur augmente, ce qui augmente la demande.
Card fait d'autres contributions significatives au sujet de l'immigration[4], de l'éducation[5], de la formation professionnelle et de l'inégalité.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « David Card » (voir la liste des auteurs)
- ISBN 0-691-04823-1) Myth and Measurement: The New Economics of the Minimum Wage, with Alan B. Kruger, Princeton University Press, 1997. (
- Employment, social justice and societal well-being International Labour Review, 141 (1-2), p. 9 - 29. Joseph Stiglitz (2002).
- version en ligne (NBER) ; l'étude est évoquée dans Pierre Cahuc et André Zylberberg, Le chômage : fatalité ou nécessité, Flammarion, 2004, ISBN 2-08-210361-7 David Card, The Impact of the Mariel Boatlift on the Miami Labor Market, dans Industrial and Labor Relations Review, vol. 43, 1990, pages 245-257
- "Is the new immigration really so bad?", Federal Reserve Bank of Philadelphia. Card, David.
- "Is it worth it to go to college?" Card, David.
Liens externes
Catégories :- Économiste canadien
- Lauréat de la médaille John Bates Clark
- Économiste du XXe siècle
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