- Daniel Lefèvre
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Daniel Lefèvre Naissance 1937
CherbourgDécès 2010
CaenNationalité France Profession professeur Formation agrégé de Lettres Daniel Lefèvre, né en 1937 à Cherbourg et mort le 28 juillet 2010 à Caen, est un poète français contemporain.
Sommaire
Biographie
Daniel Lefèvre fait des études littéraires à Caen et à Paris. Agrégé de lettres, il enseigne au lycée Malherbe de Caen et termine sa carrière comme professeur de lettres classiques en hypokhâgne dans ce lycée.
Il est l'un des treize poètes de Poésie autour de Caen (Éditions Rougerie, 1978). Sa poésie est influencée par ses devanciers (Guillevic, Cadou, sûrement ; Frénaud peut-être…) mais l'on entend surtout une voix bien particulière, une vibration singulière des mots une fois le livre refermé, des mots traversés de fêlures qui disent le vertige de vivre.
Ses courts poèmes sont pleins de fulgurances, des mille petits déchirements de l'instant. Ou bien, au contraire, il nous entraîne vers des monuments, des permanences, des évidences. Mais les architectures ne sont pas celles que l'on croit. Ce sont des éléments isolés du paysage, des pierres et des arbres, l'angle d'un toit ou une source, qui font frémir l'espace, qui l'emprisonnent ou l'accomplissent[1].
Son œuvre comprend de nombreux poèmes d'amour, mais sa poésie est traversée d'une angoisse. Il y établit des rapports subtils entre la quotidienneté, le temps et la mort. Il a aussi écrit des poèmes accompagnant les dessins abstraits de Marie-Thérèse Lefèvre-Jacquet, son épouse.
Une poésie amère et lumineuse accompagne la maladie et l'affaiblissement dans Vers l'autre rive du silence (à paraître).
Il meurt d'un arrêt cardiaque en juillet 2010.
Citations
- Le fer est le fer
- Et n'a que la rouille
- Pour le dire
- — Rencontres
- Ma vérité est celle
- Des ruisseaux des rivières
- Qui ne sauront rien de la mer
- — Rencontres
- D'où venez-vous
- Où allez-vous
- Mots de passe
- Balles perdues
- Sanglots
- Intraduisibles
- Sillages
- D'une toujours
- Fugitive
- Promesse ?
- — En l'absence de toutes preuves
- Dans son armure de ténèbres
- Le charbon devient diamant
- A force de rêver de la lumière
- — En l'absence de toutes preuves
- Des mots en transhumance
- Des mots en désarroi
- Des mots comme des proies
- Sous l'ongle du silence
- Des mots cent fois redits
- Des mots abandonnés
- Des mots nus calcinés
- Par un grand incendie
- — En l'absence de toutes preuves
- Habiter pour toujours un pays sans échos
- Habiter pour toujours un pays sans crépuscule et sans aurore
- Habiter pour toujours un pays où ni le temps ni l'espace n'existeront plus
- Habiter pour toujours un pays inhabitable
- Habiter pour toujours un pays où je ne souviendrai plus de t'avoir aimée
- — Peindre le crépuscule
Œuvres
Recueils
- Encore la poésie, La Corde Raide, 1978.
- En l'absence de toutes preuves, Laurence Olivier Four, 1982.
- Poésie autour de Caen, avec douze autres poètes, revue Poésie présente, Limoges, Éditions Rougerie, 1978.
- Chemins faisant, collection La Main à la pâte, éditions Le Pavé, sans date.
- Transparents labyrinthes, La Main à la pâte, 1985
- Rencontres, Collection Encres Blanches, Encres Vives, 2003. (ISBN 285550)
- Vers l'autre rive du silence, à paraître.
Articles
- L'illusion, un chemin vers la vérité, article paru dans la revue Imaginaire et Inconscient, n°17, 2006, L'Esprit du Temps éditeur. (ISBN 2847950893) :
En analysant la pièce de Corneille L’illusion comique, on peut découvrir comment l’illusion théâtrale nous conduit à une vraie connaissance de soi et des autres et comment tragédie et comédie mêlées y contribuent.
- Sur les pas de Raskolnikov, article paru dans la revue Imaginaire et Inconscient, n°19, Les Figures du mal en littérature, janvier 2007, L'Esprit du Temps éditeur. (ISBN 9782847951059) :
En l’ancrant solidement dans le Saint Pétersbourg du XIXe siècle, Dostoïevski, à travers le personnage de Raskolnikov, pose le problème du mal, non en philosophe, mais en romancier. Pour lui le mal n’est pas d’abord une question qui appelle une réponse rationnelle, mais une donnée fondamentale de la condition humaine à laquelle on ne peut répondre que par une universelle pitié.
- Montaigne et La Boétie : Deux images de l'amitié, article paru dans la revue Imaginaire et Inconscient, n°20, 2006, L'Esprit du Temps éditeur. (ISBN 9782847951141) :
Montaigne et La Boétie, grandes figures de l’amitié, ne se sont connus que les quatre dernières années de la vie de La Boétie. La comparaison des textes que l’un et l’autre ont consacrés à l’amitié, fait apparaître des attentes différentes. Le Discours de la servitude volontaire présente une vision politique, tandis que l’Essai De l’amitié, se rapprochant plus de l’amour, idéalise une expérience vécue.[2]
Articles disponibles sur le site du CAIRN : [1]
Sources et références
- Collection Encres Blanches, Encres Vives, 2003. Quatrième de couverture de Rencontres,
- d'après les résumés fournis par la revue Imaginaire et inconscient.
Catégories :- Poète français du XXe siècle
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