Danger planetaire

Danger planetaire

Danger planétaire

Danger planétaire
Titre original The Blob
Réalisation Irvin S. Yeaworth Junior
Acteurs principaux Steve McQueen
Scénario Irving H. Millgate (roman, Kay Linaker,Theodore Simonson
Musique Ralph Carmichael, Burt Bachara
Production Jack H. Harris
Genre film d'horreur
Durée 86 minutes
Sortie 1958
Langue(s) originale(s) Anglais
Pays d’origine États-Unis États-Unis

Danger planétaire est un film américain sorti en 1958, qui mêle à la fois horreur et science-fiction. Il a pour personnage central un extra-terrestre géant et gluant qui sème la terreur dans la petite ville de Downingtown, en Pennsylvanie. Le film a fait un carton dans les drive-in américains avant même que Steve McQueen, l’interprète principal, ne devienne célèbre grâce à la série Au nom de la loi. Ce film marque ainsi le début de sa carrière au cinéma. On peut également noter la présence de Aneta Corsaut, qui incarne Jane, mais qui n’aura malheureusement pas la même carrière que son partenaire. Aujourd’hui, Danger planétaire est considéré comme l’un des films cultes de la production américaine de films d’horreur et de science-fiction des années cinquante.



Sommaire

Fiche technique

  • Titre original : The Blob
  • Réalisateur : Irvin S. Yeaworth Junior
  • Producteur : Jack H. Harris
  • Scénario : Irving H. Millgate (roman, Kay Linaker,Theodore Simonson
  • Musique : Ralph Carmichael, Burt Bachara
  • Distributeur : Paramount Pictures
  • Sortie : Septembre 1958
  • Durée : 86 minutes
  • Langue originale : Anglais
  • Pays d’origine : Etats-Unis

Casting

  • Steve McQueen : Steve Andrews
  • Aneta Corsaut : Jane Martin
  • Earl Rowe : Lieutenant Dave
  • Olin Howland : le vieil homme
  • Elbert Smith : Henry Martin
  • Hugh Graham : monsieur Andrews


Synopsis

Steve et Anne sont deux ados amoureux, en plein rendez-vous romantique. Alors qu’ils regardent le ciel à la recherche d’étoiles filantes, ils voient tout à coup une météorite s’écraser sur la ville de Downingtown. Curieux, ils décident d’aller voir de plus près de quoi il retourne. La météorite, qui porte en son sein le Blob, s’est crashée non loin de la maison d’un vieil homme. Celui-ci s’approche de la chose et, intrigué, la pousse à l’aide d’un bâton. Elle s’ouvre alors en deux, révélant une masse visqueuse, gélatineuse et informe qui s’accroche au bout du bâton. Le Blob est lâché. Il s’accroche à la main du vieillard qui, terrifié, se met à courir sur la route. Il rencontre alors Steve et Anne, qui arrivent à ce moment là. Les deux adolescents tentent d’aider le vieil homme à se débarrasser du Blob. Mais n’y arrivant pas, ils décident de le conduire chez le docteur Hallen. Lorsque ce dernier l’examine, le Blob a grandi, emprisonnant tout le bras de la victime. Steve et Anne retournent alors sur place, pour tenter de trouver des indices et essayer de comprendre ce qui s’est passé, laissant le vieil homme seul avec le médecin. Pendant ce temps, le docteur Hallen a demandé à son assistante, Kate, de le rejoindre au cabinet. Il pourrait avoir besoin d’aide pour amputer le bras du pauvre homme. Mais lorsqu’ils retournent dans la salle d’examen, le Blob a encore grossi. Il rampe désormais en boule sur le sol, provoquant leur terreur. L’infirmière ne tarde pas à se faire littéralement engloutir et digérer par le Blob, suivie de près par le docteur Hallen. Steve et Anne se rendent alors au poste de police pour signaler ce qui vient de se passer. Bien qu’incrédules, les deux policiers se rendent sur les lieux pour constater la disparition. Ils commencent par soupçonner Steve et ses amis d’avoir tout mis en scène pour ridiculiser la police. Mais le Blob s’est échappé et continue de sévir en ville. Steve et Anne décident de le retrouver, ce qui leur permettrait de se disculper mais aussi de prouver leur bonne foi. Ils se rendent à l’épicerie, où ils tombent nez à nez avec le Blob. Ils trouvent refuge dans la chambre froide. Le Blob tente d’abord de se glisser sous la porte puis y renonce finalement. Steve et ses amis alertent la ville entière mais personne ne les croit. Jusqu’à ce que le Blob, qui est devenu énorme et de plus en plus glouton, n’envahisse le cinéma et ne provoque une panique générale dans la ville. On arrive finalement à comprendre ce qui peut repousser la bête : c’est le froid, plus précisément le CO2 contenu dans les extincteurs qui le fait reculer. Les pompiers arrivent finalement à congeler le Blob. Avec l’aide de l’armée, il est transporté dans les terres gelées de l’Arctique, en repos pour quelques temps seulement…

Le film s’achève par les traditionnels mots « The end ? ». Toutefois, le point d’interrogation suggère que tout n’est pas terminé et qu’un éventuel retour du Blob ne serait pas à exclure. Ce sera effectivement le cas en 1988, avec le remake de Chuck Russel notamment.


Autour du film

  • A l’origine, le film devait s’appeler « The Molten Meteor » (la météorite en fusion). Jusqu’à ce que les producteurs entendent la scénariste Kay Linaker faire référence au monstre en l’appelant « le blob ». Mais d’autres sources contredisent cette version. Le film aurait changé plusieurs fois de nom, avant que les producteurs ne s’arrêtent sur le nom de « The Globe ». Mais apprenant que quelqu’un d’autre avait déjà utilisé ce titre et croyant qu’ils ne pourraient pas l’utiliser, ils décidèrent finalement de le changer en « The Blob ».


  • Le film a été réalisé par Irvin S. Yeaworth Junior, qui a aussi réalisé plus de 400 autres films portant sur des sujets éducatifs et surtout religieux. Il n’a jamais été particulièrement fier de ce film, qui lui a pourtant apporté une certaine célébrité.



  • Le film a été tourné dans la région de Valley Forge, en Pennsylvanie. La plupart des scènes ont été tournées en studio et d’autres ont été filmées dans les villes de Chester Springs, Downingtown, Phoenixville et Royersford. Il a été tourné en couleur et en format grand écran.



  • Steve McQueen n’a reçu que 3000 dollars pour faire ce film. Il a refusé d’obtenir un plus petit cachet mais avec 10 % sur les profits, pensant que le film n’allait pas rencontrer le succès. Il avait besoin de gagner tout de suite d l’argent pour pouvoir payer son loyer. Le film a rapporté en tout 4 millions de dollars, une somme énorme pour l’époque.

Hommages

Le Blob a engendré un nombre important de remake, suites, parodies, plus ou moins réussis.

En 1972, Larry Hagman (l’inoubliable J.R. de la série Dallas) a réalisé une suite semi-parodique intitulée Attention au Blob ! (Beware ! The Blob).

En 1988, Chuck Russell réalise un remake avec Kevin Dillon. Ce film a reçu un accueil très mitigé. La plupart des critiques viennent de la part des fans du film original : beaucoup trop de changements, et surtout une nouvelle origine donnée au Blob qui ne serait plus issu de l’espace mais d’une expérimentation scientifique qui aurait mal tourné. On a aussi critiqué les sous-intrigues, comme par exemple celle de l’implication du gouvernement dans cette histoire. Enfin, on a reproché le trop grand écart qui existait avec le premier Blob, les ressemblances étant quasiment inexistantes. À l’inverse, des bons points ont été attribués au film pour certaines scènes très « gores » (qui sont depuis devenues cultes), les scènes d’actions et les effets spéciaux.

Les livres et séries télévisées ont parfois rendu hommage au film. On peut notamment citer The Blob that ate everyone (de R.L. Stine) ou encore un épisode des Simpsons, Treehouse of Horror XVII dans lequel Homer devient un blob qui dévore tout sur son passage. Dans Futurama, H.G. Blob (pour Horrible Gélatineux Blob) est un personnage récurrent. Un blob fait aussi son apparition dans l’épisode Mon ami le blob du dessin animé Oggy et les cafards.

Certaines scènes du film apparaissent également dans la comédie musicale Grease en 1978, qui est aussi une production de la Paramount.

Depuis l’an 2000, la ville de Phoenixville tient tous les ans son « Blob Festival ». On propose aux visiteurs de rejouer certaines scènes du film, notamment celle où le public évacue la salle de cinéma en hurlant. Ce cinéma a d’ailleurs été récemment rénové, ainsi que le restaurant Chef’s à Downingtown. C’est devenu un lieu de pèlerinage pour beaucoup de fans du film, mais aussi une excellente occasion de faire du business.

Voir aussi

  • Grey Goo
  • Beware! The Blob
  • Globster
  • Star Jelly

Références

Ce qu’en dit Steve Biodrowski (journaliste pour Cinefantastique)

Vous pouvez lire l’intégralité de cet article en suivant le lien ci-dessus.

La plupart des monstres du cinéma classique sont issus du folklore (le loup-garou), de la littérature (Frankenstein) ou de la combinaison des deux (Dracula). Très peu sont de purs produits hollywoodiens. Parmi ces créatures, celle qui a eu le plus d’impact sur l’imaginaire collectif est le Blob. Il est devenu une icône pop immédiatement identifiable. Même si vous n’avez pas vu le film depuis des années ou que vous ne l’avez même jamais vu, vous savez ce qu’est le Blob. Quel exploit pour un monstre qui n’a aucun antécédent littéraire ou mythique !

Généralement perçu comme un classique par les fans de science-fiction (notamment pour ceux qui ont vu le film durant leur enfance), Le Blob doit son succès à deux choses : la présence de Steve McQueen, qui tient son premier grand rôle et l’originalité du monstre. Le film adhère de très près aux thèses réactionnaires en matière de sexe et de politique, qui prévalent à cette époque. L’ordre établi (représenté par la police, les parents, les vétérans de guerre…) semble au départ être bousculé par de jeunes adolescents hédonistes, qui montrent peu de respect pour l’autorité. Mais ces deux camps opposés finissent par unir leurs forces lorsqu’il s’agit de faire face à la menace que représente le Blob. A la fin du film, tous les adolescents ont montré qu’ils étaient de bons citoyens américains, qui en grandissant incarneront probablement à leur tour la figure de l’autorité.

Le Blob lui-même est un monstre assez intéressant. Dénué de personnalité et d’intelligence, il est tellement primaire qu’il laisse la porte ouverte à de nombreuses interprétations. Toutefois, il a une particularité incontestable : il dévore de la chair humaine. On peut le voir comme une punition des péchés de la chair, comme le montre la mémorable scène du garage. C’est le type qui parle de quitter sa femme qui se fait dévorer par le Blob, tandis que celui qui rentre chez lui s’en sort indemne. (…)

Le jeu des acteurs est assez inégal mais McQueen et Corseaut s’en sortent bien. Le film a tendance à être plus percutant dans les premières scènes, lorsque le Blob est encore petit. Malgré tout, il reste un classique du genre. Bien qu’il ne soit pas un chef-d’œuvre, c’est un de ces films qui a accidentellement plaqué un accord qui continue à résonner dans l’inconscient populaire cinq décennies plus tard (aidé bien sûr par le remake de 1988).

Dans les coulisses

La réalisation du film est presque aussi intéressante que le film lui-même. Tout a commencé quand Irvine Millgate a rencontré Jack H. Harris, un distributeur qui voulait devenir producteur. Pendant la promotion du film, Harris et Millgate ont fait ensemble le tour du pays. « Pendant nos voyages, nous parlions du grand film que je voudrais faire un jour » raconte Harris. Millgate m’a dit « Quelle est ton idée ? » et j’ai dit « Ce sera un film de monstre. En couleur plutôt qu’en noir et blanc, avec des personnages incroyables et un monstre que l’on n’aurait jamais vu auparavant. Et qui puisse être tué par quelque chose qu’une grand-mère aurait pu cuisiner dans son four ». Avec ces indications en tête, Millgate s’est mis au travail. Presque un an après, Harris était réveillé par un coup de fil de Millgate, complètement surexcité : « Il a dit : je l’ai ! Je l’ai! Oh mon dieu, je l’ai! LA METEORITE EN FUSION ! ». J’ai dit : « Qu’est-ce que c’est que ça ? ». Il m’a dit : « Une forme minérale de vie qui brûle la chair humaine si on la touche. On ne peut pas le brûler, ni l’anéantir avec de l’acide, ni lui tirer dessus. La seule possibilité, c’est de le geler pour l’immobiliser. » C’était donc notre idée de base. (…)

Les suites

Le Blob a rapporté 8,5 millions de dollars en deux ans. Malgré ce succès financier, Jack Harris n’a pas voulu faire immédiatement une suite. « Qu’est-ce que le Blob pourrait bien faire d’autre ? Il ne peut tout simplement rien faire d’autre, alors oubliez-le ! » A la place lui et Yeaworth ont travaillé sur deux autres films de science-fiction, The 4 D Man et Dinosaurus. Le premier a été fait à Valley Forge, avec la même équipe que celle du Blob. Le second a été tourné à Hollywood dans les studios Universal. Les deux films utilisent une idée similaire à celle du Blob. (…)

Conclusion

Aujourd’hui, le premier film de 1958 qui a lancé le Blob sur les écrans ressemble un peu à une pièce de musée. Il est peut-être plus important pour la place qu’il tient dans l’histoire du cinéma que pour son humble succès artistique. Le Blob ne peut plus aujourd’hui intéresser que des enfants de dix ans. Il a si mal vieilli qu’il est difficile, même pour un spectateur indulgent, de le regarder jusqu’au bout. Et pourtant malgré tout, ce film de monstre reste dans la conscience du public comme l’un des plus effrayants jamais réalisé. En 2006, le film Slither (Horribilis en français) a rendu un hommage évident au Blob. Deux personnages trouvent un fragment de météorite et l’ouvrent avec un bâton, exactement comme le vieil homme dans la scène d’ouverture du Blob. Que le Blob ait imprégné à ce point la mémoire du public est une source d’amusement pour ceux qui on travaillé sur le film original. « A l’époque, la seule chose dont nous étions fiers était d’avoir réussi à le faire », raconte Irwin Yeaworth dans une interview de 1988. « Encore aujourd’hui, les gens viennent de partout pour nous parler de ce film ».(…)

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