- Céramique d'Iznik
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L'appellation céramique d'Iznik désigne les productions réalisées à partir de la moitié du XVe siècle dans la ville d'Iznik (actuelle Nicée) en Turquie.
Ce n'est qu'à partir des années 1950 que les historiens de l'art ont attribué les nombreuses pièces céramiques, conservées dans les collections publiques et privées, à la production d'Iznik. Jusqu'alors prévalait les dénominations douteuses de "céramiques ottomanes", "céramiques de Rhodes"[1] ou "faïences de Lindos"[2].
Sommaire
Historique
La prise de Byzance par Mehmet II en 1453 va entraîner un renouveau de la capitale impériale. L'embellissement voulu par le sultan, décidé à en faire la capitale de son empire va générer une demande accrue de pièces de décor et d'objets d'art. Destinée initialement à satisfaire la demande de la cour ottomane de Byzance, la céramique d'Iznik va rapidement s'exporter vers l'occident, essentiellement en Italie, bénéficiant des liens commerciaux avec les marchands vénitiens et génois et de la demande accrue des républiques de la péninsule.
Particularités de la céramique d'Iznik
Les techniques utilisées pour la céramique d'Iznik vont permettre aux potiers d'augmenter notablement la productivité et la rentabilité de leur production. Celle-ci comporte plusieurs particularités:
- la pâte est siliceuse,(jusqu'à 80%) mais du plomb y est ajouté, sous forme de verre broyé, afin d'abaisser la température de cuisson et d'économiser ainsi des matériaux de combustion.
- les céramiques sont recouvertes avec un engobe de même composition que la pâte : il s'agit donc du premier engobe siliceux. Le décor est ensuite peint sous glaçure incolore. L'engobe blanc, particulièrement lumineux, donne à cette faïence siliceuse un aspect de porcelaine, même si elle n'en a ni la dureté, ni la sonorité.
- la pièce subit une seule cuisson, sans cuisson de dégourdi, à une température d'environ 900°c. Les fours sont en briques, semi enterrés pour limiter les déperditions. La cuisson dure une vingtaine d'heures et le refroidissement une semaine, afin d'éviter un retrait de l'émail amenant l'apparition de craquelures.
Caractères stylistiques
Renommés pour la perfection technique de leurs pièces, les potiers d'Iznik développent des décors et des coloris qui rencontrent un succès grandissant tout au long du XVIe siècle. Les couleurs utilisées sont tout d'abord le bleu, puis le turquoise, puis le vert, le rose, le gris, le noir. Le pourpre et le brun apparaissent mais c'est le rouge tomate, réalisé avec de l'oxyde de fer, qui va faire la réputation des céramiques d'Iznik. On le retrouve souvent sous l'appellation Bol d'Arménie.
À partir du début du XVIIe siècle, la céramique d'Iznik va connaître un lent déclin de son inventivité et de sa qualité de fabrication. Les productions de la ville de Kütahya vont alors prendre le relais tout au long du XVIIIe siècle.
Le musée national de la Renaissance d'Ecouen possède la plus importante collection de céramiques d'Iznik.
Notes
- Musée de Cluny. Entre autres en raison de la provenance supposée du principal fonds du
- Article Larousse
Articles connexes
Liens externes
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