- Céleste Albaret
-
Céleste Albaret Nom de naissance Céleste Gineste Naissance 17 mai 1891
AuxillacDécès 25 avril 1984 (à 92 ans)
Montfort-l'AmauryNationalité Française Pays de résidence France Profession Gouvernante Conjoint Odilon Albaret Famille Albert Nègre
(oncle de sa belle-sœur)Céleste Albaret, née sous le nom Augustine Célestine Gineste le 17 mai 1891 à Auxillac (Lozère) et décédée le 25 avril 1984 à Montfort-l'Amaury, était la servante dévouée de Marcel Proust.
Biographie
Le 28 mars 1913, Céleste Gineste épouse Odilon Albaret, chauffeur de taxi dont Marcel Proust est un client régulier. En 1914, par l'entremise de son mari, elle devient la toute jeune servante de l'écrivain.
Accompagnant ses horaires étranges, ses lubies vestimentaires, alimentaires et sociales, son épuisement physique, elle lui reste fidèle jusqu'à sa mort, en 1922.
Dans l'après-guerre, Proust vit de plus en plus reclus. À sa manière, Céleste participe, en rédigeant sous sa dictée, en rassemblant et vérifiant ses informations, en assurant une part de ses contacts avec le monde extérieur ou en lui inspirant certains traits de caractère, à l'achèvement de son œuvre romanesque.
À la mort de Proust, Céleste ouvre avec son mari un hôtel situé rue des Canettes, dans le VIe arrondissement de Paris. Oubliée de tous, elle survit à la quasi-totalité des personnages célèbres qui, grâce à Proust, avaient entouré sa jeunesse. Elle est « redécouverte » dans les années 1970, notamment par le célèbre collectionneur et bibliophile Jacques Guérin. Sur ses conseils, elle livre ses souvenirs, qui sont mis en forme dans l'ouvrage Monsieur Proust[1]. À la même époque, elle vend à Jacques Guérin plusieurs ouvrages que Proust lui avait offerts et qui figurent aujourd'hui parmi les trésors les plus recherchés des bibliophiles français.
Par son dévouement à l'homme et par son respect pour le créateur, Céleste Albaret est considérée comme le modèle des auxiliaires de l'écrivain. Peu avant sa mort d'ailleurs, en hommage à une personnalité qui a participé intimement à l'histoire de la littérature et qui a grandement contribué à la préservation de ses textes, Céleste Albaret est faite commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres.
Dans sa Recherche du temps perdu, Marcel Proust a immortalisé sa gouvernante sous le nom de Françoise. Dans Sodome et Gomorrhe, un personnage porte le nom de Céleste Albaret. Et il a offert à Céleste un poème qui suffirait à lui seul à montrer dans quelle estime il la tenait[2] :
Grande, fine, belle et maigre,
Tantôt lasse, tantôt allègre,
Charmant les princes comme la pègre,
Lançant à Marcel un mot aigre,
Lui rendant pour le miel le vinaigre,
Spirituelle, agile, intègre,
Telle est la nièce de Nègre.Céleste Albaret est également au centre d'un journal imaginaire, Moi Céleste Albaret, gouvernante de Marcel Proust[3].
Sources et références
- Monsieur Proust, Robert Laffont, 1973 (ISBN 2221013301)
- Cette page du site littéraire du Nouvel Observateur montre une photo du manuscrit de ce poème.
- Moi Céleste Albaret, gouvernante de Marcel Proust, écrit par Lina Lachgar (ISBN 9782729116590)
- Hubert Delobette, Femmes d'exception en Languedoc-Roussillon, Papillon Rouge Éditeur, 2010 (ISBN 978-2-917875-13-1).
Lien interne
Wikimedia Foundation. 2010.