- Acceuil et traitement des urgences
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Accueil et traitement des urgences
Pour les articles homonymes, voir ATU.L'accueil et le traitement des urgences (ATU) est une des fonctions des centres hospitaliers, publics ou privés ; il concerne l'accueil des malades et de blessés se présentant spontanément ou amenés par des ambulances ou véhicules de prompt-secours des sapeurs-pompiers (voir l'article aide médicale urgente). Le rôle d'une structure d'urgences est accueillir sans sélection vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année, toute personne se présentant en situation d'urgence, y compris psychiatrique, et la prendre en charge, notamment en cas de détresse et d'urgence vitales.
Le service comporte habituellement une partie administrative pour la prise en charge financière par l'assurance maladie, une partie consultation pour l'examen, les soins urgents et l'orientation vers d'autres services de l'hôpital, et une partie mobile (appelé SMUR en France, structure mobile d'urgence et de réanimation) pour les interventions au sein de l'établissement ou en dehors de l'établissement (véhicules et ambulances d'interventions).
Les services d'accueil et de traitement des urgences peuvent porter différents noms, comme pavillon des urgences (PU), service d'urgences et de soins intensifs (susi), service d'accueil des urgences (SAU), policlinique, ...
Sommaire
Accueil et traitement des urgences en France
Dans un grand nombre de structures, l'accueil initial est fait par un infirmier d'accueil et d'orientation (IAO), l'examen est fait par un médecin urgentiste ou un étudiant interne, qui établit le diagnostic et effectue les soins, ou bien demande un transfert vers un autre service. Ce transfert peut être géré par un médecin d'accueil et d'orientation (MAO).
Dans le cas où la personne arrive par un vecteur sanitaire (ambulance, SMUR, véhicule de prompt-secours des sapeurs-pompiers), le SAMU s'est chargé de prévenir le service des urgences et de lui transmettre les informations en sa possession (du moins en théorie).
Les services et pôles spécialisés d'accueil et de traitement des urgences (SAU)
Un établissement (public ou privé) ne peut accueillir un service spécialisé d'accueil et de traitement des urgences une structure que s'il peut déjà traiter les affections probable en hospitalisation classique : unités de réanimation, médecine générale ou médecine interne, médecine à orientation cardio-vasculaire, médecine pédiatrique, anesthésie-réanimation, chirurgie orthopédique et chirurgie viscérale, y compris gynécologique. L'établissement hospitalier doit nécessairement être doté
- de deux salles d'opération (et d'une salle de réveil) avec du personnel de garde permettant opérer tous les jours et à toute heure ;
- de services pouvant pratiquer des examens tous les jours à toute heure : imagerie médicale (radiologie, échographie, scanner, angiographie...), laboratoires d'hématologie, de biochimie, de toxicologie...
Un service spécialisé d'accueil et de traitement des urgences est une structure gérée par un médecin urgentiste, qui doit permettre l'accueil et l'examen par un médecin urgentiste tous les jours et en toute heure, et doit pouvoir faire venir un médecin spécialiste en fonction de la pathologie.
L'équipe doit comprendre, outre le médecin urgentiste de garde, au moins :
- deux infirmier(e)s ;
- des aides-soignant(e)s, éventuellement des auxiliaires de puériculture ;
- un(e) assistant(e) social(e) ;
- un agent d'accueil ;
tous formés aux urgences.
Le service spécialisé est organisé en trois zones :
- une zone d'accueil,
- une zone d'examen et de soins comportant une salle et des moyens de déchocage,
- et une zone de surveillance de courte durée (boxes, pour l'attente d'une sortie ou d'une hospitalisation dans un autre service).
Par ailleurs, la plupart des services d'urgence sont équipés d'une salle d'afflux massif, permettant de traiter un grand nombre de victimes (plan blanc).
Contrairement à un service, un pôle spécialisé ne prend en charge que certaines pathologies (par exemple spécialité dans le soin de certains organes) ou certaines catégories de personnes (par exemple uniquement les enfants).
Les unités de proximité d'accueil, de traitement et d'orientation des urgences (upatou)
Une unité de proximité (upatou) est une structure plus légère qu'un SAU ; si elle ne peut pas traiter tous les cas, elle permet d'avoir un bon maillage du territoire et une réponse rapide pour les urgences les plus courantes.
L'unité de proximité doit accueillir et procéder à l'examen clinique de toute urgence, y compris psychiatrique ; si elle ne peut pas traiter elle-même la pathologie, elle doit l'adresser à un autre service de l'établissement, soit à un autre établisement avec lequel a été conclus un contrat de relais (cet établissement ne dispose pas nécessairement d'un service d'urgence), soit vers un service ou pôle spécialisé d'accueil et de traitement des urgences après régulation par le Centre 15 du Samu.
L'unité de proximité doit en revanche traiter elle-même dans ses locaux et avec ses moyens tous les jours de l'année, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les patients dont l'état nécessite des soins courants de médecine générale ou de psychiatrie ou des actes chirurgicaux simples, qui ne nécessitent pas une anesthésie générale ou une anesthésie locale délicate. Elle peut également, si elle en a les moyens humains et matériels, délivrer des actes chirurgicaux pour lutter contre la douleur.
L'établissement doit être doté d'au moins
- un service de médecine assurant l'hospitalisation complète ;
- de services pouvant pratiquer des examens d'imagerie courants (radiologie et échographie) y compris en dehors des heures d'ouverture (par un système de garde), et des examens et analyses biologiques courants (éventuellement sous-traité à un autre établissement assurant les analyse sans délais tous les jours et en toute heure, après prélèvement dans l'unité de proximité).
L'unité de proximité est également une structure gérée par un médecin urgentiste, qui doit permettre l'accueil et l'examen par un médecin urgentiste tous les jours et en toute heure. Le personnel doit comprendre au moins, tous les jours et en toute heure :
- un médecin urgentiste
- un(e) infirmier(e)
- des aides-soignant(e)s
- des agents de service.
L'unité de proximité est organisée en trois zones, à l'instar d'un SAU.
L'unité de proximité peut avoir un fonctionnement saisonnier (c'est-à-dire peut être fermé une partie de l'année).
Bibliographie
- Code de la santé publique
- partie réglementaire « décrets en conseil d'État », section « Accueil et traitement des urgences » (articles R712-63 à R712-83)
- partie réglementaire « décrets simples », section « Conditions techniques de fonctionnement relatives à l'accueil et au traitement des urgences » (articles D712-52 à D712-65)
Accueil et traitement des urgences aux États-Unis
Aux États-Unis, les urgences sont prises en charge par des centres de traumatologie (trauma centers), qui désigne des centres hospitaliers accueillant les urgences. Il en existe quatre types :
- les centres de traumatologie de niveau I (Level I trauma center) : ce sont les centres les mieux équipés, permettant de prendre en charge la totalité des traumatismes, y compris les aspects prévention et réhabilitation ; ce sont en général des centres hospitaliers universitaires (university teaching hospitals) et ils agissent en matière de recherche en traumatologie ;
- les centres de traumatologie de niveau II (Level II trauma center) : ils doivent également être capables de traiter tous les traumatismes, mais sans la dimension recherche et enseignement ;
- les centres de traumatologie de niveau III (Level III trauma center) : ils doivent pouvoir traiter les urgences chirurgicales courantes ainsi que la plupart des blessures, et notamment en ce qui concerne les soins orthopédiques ;
- les centres de traumatologie de niveau IV (Level IV trauma center) : ils doivent pouvoir faire l'examen préliminaire de patients et l'évaluation de leurs blessures ; ils ne traitent que les urgences ne nécessitant pas de soins lourds.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- [pdf] L'Alphabet des fausses urgences, dans Le Généraliste n°2193, 16 avril 2002
- [pdf] Histoire des urgences à Paris de 1770 à nos jours, S. Baron Le Quellec, thèse de doctorat de médecine, 13 octobre 2000 (fichier PDF, 108p)
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Catégorie : Organisation des premiers secours
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