- Coterie
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Une coterie est une association entre certains groupes d’individus unis par un intérêt commun qui favorisent ceux qui font partie de leur compagnie et cabalent contre ceux qui n’en sont pas. Phénomène aussi ancien que la société elle-même, l’esprit de coterie est prêt à se défendre par tous les moyens et à sacrifier tous les intérêts contraires à son profit pour mettre une personne, une chose en crédit ou, au contraire, pour la discréditer.
Les coteries politiques, religieuses, scientifiques, sacrifient le bien public, la vérité et la justice pour conserver l’honneur ou les profits d’une situation acquise. En politique, la coterie est au parti ce que la secte est à la religion. La littérature a également connu des coteries littéraires, vouées à soutenir la réputation de leurs membres aux dépens du bon sens et du goût, qui ont mis en commun, avec leurs intérêts, des maximes convenues, passées à l’état de principes, des préjugés pouvant être aussi sincères que contraires à la raison. Il est arrivé que plusieurs d’entre elles s’imaginent, en défendant leur cause, défendre celle du juste, du vrai et du beau. Les moyens ayant toujours justifié, pour les coteries, la fin, lorsque la politique ou la religion ont été en jeu, celle-ci n’ont pas hésité à recourir à la persécution des dissidents. Lorsqu’il ne s’agit que de littérature, les coteries ont recours aux cabales. Chaque siècle a vu les siennes et le XVIIe siècle, avec ses salons, ses hôtels, ses ruelles, ses académies, en a vu de célèbres.
- Là, chaque coterie a ses arrangements
- Chacun y fait emplette et d'amis et d'amants
- Delille, Trois Règnes, III
Molière s’est moqué des coteries littéraires dans les Précieuses ridicules, le Misanthrope et les Femmes savantes. Dans celles-ci, il montre à l’œuvre une académie en train de former ses règlements, dont voici le dernier mot (acte III, sc. 2) :
- Nous serons, par nos lois, les juges des ouvrages ;
- Par nos lois, prose et vers, tout nous sera soumis :
- Nul n’aura de l’esprit; hors nous et nos amis.
- Nous chercherons partout à trouver à redire,
- Et ne verrons que nous qui sachent bien écrire.
Liens internes
Sources
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 532
- Maurice Block, Dictionnaire général de la politique, t. I, Paris, O. Lorenz, 1873, p. 541
Catégorie :- Assemblée littéraire
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