- Cosmologie scandinave
-
Cosmogonie nordique
La cosmogonie nordique est le système de la création du Monde, selon la mythologie nordique.
Sommaire
Du néant originel aux premiers géants et aux premiers dieux
- C’était au premier âge
- Où il n’y avait rien
- Ni sable ni mer
- Ni froides vagues;
- De terre point n’y avait
- Ni de ciel élevé
- Béant était le vide
- Et d’herbe nulle part.[1]
- Ár var alda
- það er ekki var,
- vara sandur né sær
- né svalar unnir;
- jörð fannst æva
- né upphiminn,
- gap var ginnunga
- en gras hvergi.
Tel est le commencement des temps qui nous est présenté dans la Völuspá. Le néant originel, Ginnungagap (vide béant en vieux norrois) est bordé au nord par Niflheim, monde du froid et de la glace, du brouillard et de l’obscurité, au sud par Muspellheim, domaine du feu et des flammes, de la chaleur et de la lumière.
Au centre de Niflheim se trouve une source, Hvergelmir, d’où jaillissent onze rivières glaciales, les Élivágar. Loin de leur source, ces rivières gelèrent, et du givre apparut. Petit à petit, il gagna Ginnungagap. En même temps, un souffle d’air chaud montait de Muspellheim. Cette chaleur fit fondre le givre, et des gouttes se formèrent, donnant naissance au premier être, un géant du nom d'Ymir.
De la rencontre de la chaleur et du froid naquit également la vache Audhumla. De ses pis jaillissaient quatre rivières de lait, qui nourrirent Ymir.
Mais Audhumla ne joue pas seulement le rôle de « nourrice » d’Ymir. En effet, pour se nourrir, elle se mit à lécher les blocs de givre. Ce faisant, elle fit apparaître une chevelure le premier jour, une tête le deuxième jour, et, au troisième jour, ce fut un être tout entier, Buri qui se libéra des glaces.
Quant à Ymir, il engendre durant son sommeil deux « enfants ». Dans le même temps, l’un de ses pieds engendra avec l’autre pied un fils, Thrudgelmir, un géant à six têtes.
Buri eut, dans des conditions que l’on ignore, un fils nommé Burr ou Borr (ce qui signifie tout simplement « fils »). Les géants aussi se reproduisirent. En particulier, l’un d’eux, Bolthorn, eut une fille portant le nom de Bestla.
Burr et Bestla engendrèrent les premiers dieux : Odin, Vili et Vé.
Le meurtre d'Ymir et la création de l'univers
Arriva ensuite le jour où Odin, Vé et Vili tuèrent Ymir. Tous les géants se noyèrent dans son sang, sauf Bergelmir, fils de Thrudgelmir. Il parvint en effet à s’enfuir avec sa femme dans un tronc d'arbre évidé. C’est grâce à lui que se perpétua la race des géants du givre. Ce thème du meurtre des ancêtres se retrouvent dans de nombreuses mythologies, notamment la mythologie grecque (titanomachie).
Une fois qu’ils eurent tué Ymir, les dieux transportèrent son corps au centre de Ginnungagap. Ils créèrent la terre avec sa chair, les mers et les lacs avec son sang, les montagnes avec ses os. De son crâne il firent la voûte céleste, et de sa cervelle les nuages. Ses dents et les éclats de ses os devinrent les pierres et les rochers. Avec les sourcils d'Ymir fut construite une muraille destinée à se protéger des géants. Quant aux étoiles, les dieux les créèrent à partir des flammèches et des étincelles venues de Muspellheim. Les astres furent placés sur leur orbite, et c'est à partir de cette époque que l’on distingua le jour de la nuit.
Au cours du démembrement d'Ymir, les dieux découvrirent dans sa chair des êtres semblables à des vers. Ils décidèrent de les douer d’intelligence et de leur donner forme humaine, donnant ainsi naissance aux nains. Quatre d'entre eux, placés aux quatre coins de la voûte céleste, furent utilisés pour soutenir le ciel : Nordri, Sudri, Austri et Westri, qui donnèrent leurs noms aux points cardinaux.
Voir aussi
Notes
- ↑ Extrait de la traduction de l'Edda poétique par Régis Boyer, Fayard, 1992 [détail de l’édition]
Sources
- L'Edda poétique [détail des éditions].
- Snorri Sturluson, L'Edda [détail des éditions].
Bibliographie
- Rudolf Simek, Dictionnaire de la mythologie germano-scandinave, 1996 [détail des éditions].
Liens internes
- Portail de la mythologie nordique
Catégorie : Cosmogonie nordique
Wikimedia Foundation. 2010.