Cornil Weus

Cornil Weus est un corsaire dunkerquois né vers 1535 et décédé en 1587.

En 1569, il est le capitaine du navire de guerre "Le Lévrier" armé par le Magistrat de Dunkerque pour la protection de ses pêcheurs contre les attaques des Gueux de la mer.

Le contexte militaire général est le suivant :

Dunkerque est espagnole. C'est l'avant-poste du monde catholique face aux Pays-Bas protestants.

A quelques kilomètres au nord, les futures Provinces Unies (Pays Bas actuels), protestants, se révoltent contre l'Espagne. C'est la "Guerre de Quatre-Vingts Ans" (1568-1648), à la fois guerre de religion et guerre de libération nationale, qui se terminera par l'indépendance des Provinces-Unies. Les forces protestantes sont très largement maritimes ("Gueux de Mer" ; en réalité, ce n'étaient pas des gueux, mais souvent de grandes sociétés maritimes marchandes). Leur maîtrise de la mer les conduira à se tailler un empire au-delà des mers. Ce sont des flibustiers redoutés qui fournissent une grande partie des pirates, corsaires et flibustiers des Caraibes, entre autres. Contre eux, Dunkerque est le rempart du monde catholique.

Vice-amiral, Cornil Weus attaque les Hollandais en mai 1576. Il réussit à introduire quantité de munitions à Brauwershaven (aujourd'hui Brouwershaven, village de Zélande) bloqué par les navires hollandais du prince d'Orange et rentre sans encombre à Dunkerque le 20 septembre à la tête d'une escadre de dix navires, commandant personnellement "le Lévrier".

Dunkerque étant espagnole à son époque, Cornil Weus combat bien évidemment pour l'Espagne, comme tous les corsaires dunkerquois de sa génération.

Sur le Lévrier, Cornil Weus avait pour maître Antoine Bart, le bis aïeul du célèbre Jean Bart. Cornil Weus est lui aussi un ancêtre direct de Jean Bart, mais en ligne féminine, par l'intermédiaire de sa fille Laurence Weus, épouse de Michel Jacobsen.

Sources

Les Corsaires du littoral : Dunkerque, Calais, Boulogne : de Philippe II àLouis XIV: 1568-1713 ; par Patrick Villiers ; éditions du Septentrion presses universitaires ; 2000.

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