- Cornet à bouquin
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Le cornet à bouquin est un instrument à vent de la famille des cornes.
Sommaire
Histoire
Certains hasardent à faire remonter ses origines à l'olifant, taillé dans une défense d'éléphant, ou au shophar, taillé dans une corne de bouc. Le cornet à bouquin est un instrument généralement en bois qui se joue grâce à une embouchure (corne, en ivoire ou en bois), ce qui le classe dans la famille des cuivres. L'étymologie pour bouquin de l'italien bocca (bouche) pour embouchure est souvent invoquée. Le cornet à bouquin est fabriqué à partir de deux planches creusées à la gouge puis collées, suivant une forme conique et courbe, le tout recouvert de parchemin ou de cuir, et percé de sept trous, six devant, un derrière. Le cornet muet est un cornet dont l'embouchure est taillée directement dans la masse du cornet (comme pour le shophar); il est fabriqué en une seule pièce droite et n'est pas recouvert de cuir ni de parchemin. Cette méthode de facture est aussi parfois utilisée pour certains cornets à bouquin.
Répertoire
Cet instrument, aujourd'hui méconnu injustement, possède un répertoire très riche. Ses moments les plus féconds se situent entre la fin du XVIe siècle et le milieu du XVIIe, principalement en Italie du Nord et en Allemagne. À la Renaissance, le cornet à bouquin devient l'instrument-roi pour l'interprétation des parties de soprano aux côtés du violon, seul capable de rivaliser en virtuosité avec lui et qui finit par le supplanter. Cet instrument disparaît progressivement au début du XVIIIème siècle. Le cornet peut être utilisé pour le répertoire de beaucoup de musique d'église (sonates, canzone, ricercari ou musique vocale). L'exemple le plus célèbre demeure celui des Vêpres à la Vierge (1610) de Claudio Monteverdi.
La basse des cornets est appelée serpent, du fait de son aspect sinueux.
- Pulchra es amica de Palestrina, interprété par Jean Tubéry au cornet.
Usage festif
Le cornet à bouquin était un instrument jadis très vendu et utilisé dans les rues pour faire du bruit durant le très grand Carnaval de Paris, au moment du Mardi Gras comme au moment de la Mi-Carême. Quantité d'auteurs en parlent : « C'est aujourd'hui jeudi ; le traditionnel cornet à boucquin retentit : les oreilles timides se bouchent[1]. »
En 1881, c'est un marchand de cornets à bouquin sur les champs de foire, le français et parisien Romain Bigot, qui invente le bigophone[2], instrument de musique carnavalesque qui connaît une très grande vogue qui dure au moins jusqu'au début des années 1940.
En janvier 1907, la pratique du cornet à bouquin dans la rue est règlementée par une Ordonnance de police sortie à l'occasion du Carnaval de Paris :
- Article 1 :
- 6 – (Il est interdit) De sonner, sur les voies parcourues par les tramways, du cornet à bouquin ou de tout autre instrument dont le son pourrait être confondu avec celui de l'avertisseur employé par les conducteurs desdits tramways.
Quelques cornettistes célèbres actuels
- Bruce Dickey
- Jean-Pierre Canihac
- Jean Tubéry
- Gebhard David
- Doron David Sherwin
- Judith Pacquier
- Serge Delmas
- William Dongois
- Kuniko Ueno
- Philippe Matharel
- Jean-Paul Boury
- Marie Garnier
- Richard Šeda
Références
- Texte signé Jean Cabochard, intitulé Adieu beau Carnaval !! extrait de La Mi-Carême, adieux au Carnaval de 1863 publié par MM. Horace d'Albion et Victor Collodion, Paris 1863.
- Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, littéraire, artistique, scientifique, etc., tome 17, 2e supplément, édition du Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris 1890, page 562, 4e colonne et 563, 1re colonne. Article Bigophone, Pierre Larousse,
Liens externes
- Un article sur le cornet à bouquin
- Entretien avec Serge Delmas - Facture des cornets à bouquin
- Entretien avec Serge Delmas - Symbolique du cornet à bouquin
- Aline Hufschmitt - Les cornets gauchers ; Dossier de musique ancienne, CNR de Paris.
Catégorie :- Instrument à vent de la famille des cuivres
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