- Corinna
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Corinne
Pour les articles homonymes, voir Corinne (homonymie).Corinne ou Corinna (grec ancien : Κορίννα / Korínna) est une poétesse de la Grèce ancienne, située habituellement au VIe siècle av. J.-C. Selon les sources de l'Antiquité, comme Plutarque ou Pausanias, elle est née à Tanagra, en Béotie, où elle rivalise avec le célèbre poète thébain Pindare. Deux de ses poèmes nous sont parvenus sous forme de résumés, le reste des textes préservés provient de papyri du IIe siècle av. J.-C.
Sommaire
Biographie traditionnelle
La date de naissance de Corinne est inconnue, mais on la fait souvent naître au mois de mai. Si Pindare a été son élève, on peut estimer qu'elle est née quelques années avant, en -552. Certains auteurs toutefois la situent au Ve ou au IVe siècle av. J.-C. siècle. Pausanias dit qu'elle a gagné un concours de poésie contre Pindare, en l'honneur de quoi on lui a érigé une statue :
« Corinne, la seule qui ait fait des hymnes à Tanagre, a son tombeau dans l'endroit le plus apparent de la ville. Il y a dans le gymnase un tableau qui représente Corinne la tête ceinte de bandelettes, à cause de la Nikê pour l'ode qu'elle remporta à Thèbes sur Pindare. Je pense que le prix lui fut décerné tant à cause du dialecte qu'elle avait employé, qui était plus à la portée des Éoliens que le dialecte dorien dont Pindare se servait, qu'à cause de sa beauté ; car elle était la plus belle femme de son temps, s'il faut en juger par son portrait[1] »On voit donc que la tradition attribue à sa beauté et à l'utilisation du dialecte béotien sa victoire — quand Pindare lui versifie en dorien[2].
Aelien dit qu'elle a défait Pindare à cinq reprises, ce qui a amené le grand poète thébain à l'appeler « truie ». Antipater de Thessalonique la range parmi les « neuf muses immortelles ».
Corinne écrit de la poésie lyrique chorale en dialecte béotien. On dit[3] qu'elle a critiqué Pindare pour avoir introduit l'atticisme dans ses poèmes. Elle se concentre sur les mythes locaux et établit des parallèles entre le monde mythique et les comportements humains ordinaires.
Recherches modernes
Beaucoup de spécialistes modernes ont contesté qu'elle ait été contemporaine de Pindare, et la situe à une date plus tardive. David Campbell, qui a édité une version moderne de ses fragments, s'appuyant sur l'orthographe béotienne des textes qui nous sont parvenus, pense qu'elle a vécu autour de -200, et que sa biographie traditionnelle, pleine de contradictions, a été façonnée plus tard.
D'autres spécialistes, comme Peter Levi, se basant sur ses références mythologiques, historiquement tardive, et l'absence de sources contemporaines décrivant sa victoire sur Pindare, la situe également à une époque plus tardive que le VIe siècle av. J.-C..
Par ailleurs, le fragment le plus récent de son travail date du IIe siècle av. J.-C..
Fragment de la poésie de Corinne
ἐπί με Τερψιχόρα [καλῖ
καλὰ ϝεροῖ’ ἀϊσομ[έναν
Ταναγρίδεσσι λε[υκοπέπλυς
μέγα δ’ ἐμῆς γέγ[αθε πόλις
λιγουροκω[τί]λυ[ς ἐνοπῆς[2].Terpischore me convie
à chanter beaux récits
pour les filles de Tanagra aux blancs péplos.
Une grande joie est dans la ville,
par le babil mélodieux de ma voix claire[2].Éditions
- T. Bergk, Poetae Lyrici Graeci, Leipzig ,1882, III 543 ff.
- W. Crönert, Corinnae quae supersunt, Rheinisches Museum 63, 1908, 161 ff.
- D.L. Page, Poetae melici Graeci, Oxford, 1962 (réimp. 1967).
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Corinna ».
- (en) D. Campbell, Greek Lyric Poetry IV: Bacchylides, Corinna, and Others, Cambridge, Massachusetts, 1992.
- (en) M. Schmidt, The First Poets: Lives of the Ancient Greek Poets, New York, 2005.
- (en) J. Snyder, « Korinna's Glorious Songs of Heroes », Eranos 82, 1984.
- (en) M. B. Skinner, « Corinna of Tanagra and Her Audience », Tulsa Studies in Women's Literature, 1983, [lire en ligne]
- (en) Smith, « Korinna », Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology [lire en ligne]
- (en) M. West, « Corinna », CQ 29, 1970.
- (en) M. West, « Dating Corinna », CQ 40, 1990.
Références
- ↑ Pausanias, traduction M. Clavier, 1821 [en ligne], livre IX, ch. 22, § 3.
- ↑ a , b et c Yves Battistini (trad.), Poétesses grecques, éd. Imprimerie nationale, « La Salamandre », Paris, 1998 (ISBN 2743302607).
- ↑ Selon une scholie des Acharniens d'Aristophane, citée dans Battistini, op. cit..
Liens externes
- (en) « Corinna to Tanagra, from Athens » par Walter Savage Landor (1775–1864).
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