Convention des Verrières

Convention des Verrières
Internement en Suisse de la 1re armée française.
1er février 1871

La Convention des Verrières fut signée, le 1er février 1871 aux Verrières, par le général Herzog, commandant en chef de l'armée suisse et le général Clinchant commandant la 1re armée française (armée du général Bourbaki) à la suite de la défaite de la Guerre franco-prussienne de 1870. La convention prévoit l'internement en Suisse des troupes françaises (87 000 hommes) alors encerclées par l'armée allemande.

Sommaire

Contexte

Une armée de l'Est a été constituée dans le but de libérer Belfort. Le général Bourbaki est à son commandement, mais l'armée progresse lentement et von Werder organise une ligne de défense efficace qui lui permet de concentrer ses troupes au point où les Français font signe de lancer leur attaque principale. Cette attaque a lieu le 16 janvier, après une journée de préparation d'artillerie. L'armée de l'Est parvient à durement affaiblir ses ennemis et à les faire reculer à proximité de Belfort. Mais, à l'image de ce qui s'est passé à Mars-la-Tour six mois plus tôt, Bourbaki, surestimant l'adversaire et sous-estimant ses forces, donne l'ordre de revenir sur les positions initiales, refusant de poursuivre l'avantage. Le 17, ses troupes repoussent victorieusement une attaque surprise d'un régiment badois, mais restent encore sur place, puis le 18, Bourbaki ordonne la retraite.

La retraite de Bourbaki vers Besançon fut coupée par d'autres forces allemandes dirigées par Manteuffel, et il fut contraint de replier son armée vers la frontière suisse. Ses troupes étaient dans une situation déplorable, et manquaient de nourriture. Des 150 000 hommes avec qui il était parti, il n'en restait plus que 87 847 dont 2467 officiers[1].

Le 26 janvier 1871, délégua ses fonctions au général Clinchant, et dans la nuit se tira une balle dans la tête, mais la balle ricocha contre son crâne, bien que grièvement blessé, il fut sauvé. Clinchant signa la Convention des Verrières et ce fut alors le passage en Suisse où, l'Armée de l'Est fut désarmée puis internée dans les divers cantons de la Confédération[2].

On peut voir à Lucerne un panorama restituant le passage de cette armée défaite en Suisse.

Texte de la convention

Entre Monsieur le général Herzog, général en chef de l'armée de la Confédération suisse, et Monsieur le général de division Clinchant, général en chef de la 1re armée française, il a été fait les conventions suivantes:

Art. 1er - L'armée française demandant à passer sur le territoire suisse déposera ses armes, équipements et munitions en y pénétrant.
Art. 2 - Ces armes, équipements et munitions seront restitués à la France après la paix, et après le règlement définitif des dépenses occasionnées à la Suisse par le séjour des troupes françaises.
Art. 3 - Il en sera de même pour le matériel d'artillerie et ses munitions.
Art. 4 - Les chevaux, armes et effets des officiers seront laissés à leur disposition.
Art. 5 - Des dispositions ultérieures seront prises à l'égard des chevaux de troupe.
Art. 6 - Les voitures de vivres et de bagages, après avoir déposé leur contenu, retourneront immédiatement en France avec leurs conducteurs et leurs chevaux.
Art. 7 - Les voitures du Trésor et des Postes seront remises avec tout leur contenu à la Confédération helvétique, qui en tiendra compte lors du règlement des dépenses.
Art. 8 - L'exécution de ces dispositions aura lieu en présence d'officiers Français et Suisses désignés à cet effet.
Art. 9 - La Confédération se réserve la désignation des lieux d'internement pour les officiers et pour la troupe.
Art. 10 - Il appartient au Conseil fédéral d'indiquer les prescriptions de détail destinées à compléter la présente Convention.
Fait en triple expédition, aux Verrières, le 1er février 1871[3].
Signatures: Clinchant, Hans Herzog

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Les Bourbakis : 1871 ; Constant Guignard ; Les Charbonnières : Éditions Le Pèlerin, 1998. (OCLC 61671258)
  • Les bourbakis : l'internement en Suisse, en 1871, des unités de l'armée Bourbaki ; André Meyer, Jean-Pierre Chuard, Henri Daussy, Heinz Horat ; Lausanne : Éditions 24 Heures, cop. 1983. (OCLC 78007748)

Références et notes

  1. L'Armée de l'Est (20 décembre 1870 1er février 1871) ; Colonel Édouard Secretan ; 2e éd., Neuchâtel, Attinger Frères Éditeurs, 1894, pp. 553. (OCLC 3821754)
  2. Le général Bourbaki, 1816-1897. ; G de Corlay ; Abbeville, C. Paillart 1900. (OCLC 23425910)
  3. L'arrivée des «Bourbaki» aux Verrières ; François Bugnion ; Revue internationale de la Croix-Rouge no 818, p.191-203. 30 avril 1996.

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