- Conditionnement classique
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Le conditionnement classique (aussi appelé conditionnement répondant, conditionnement de type I ou conditionnement pavlovien) est un concept du béhaviorisme proposé par Ivan Pavlov au début du XXe siècle. Cette théorie s'intéresse aux résultats d'un apprentissage dû à l'association entre des stimuli de l'environnement et les réactions automatiques de l'organisme. Cette notion de réaction non volontaire est le principal point qui la différencie du conditionnement opérant. Suite aux études de Pavlov, John Watson s'intéressa aussi à ce conditionnement. Il croyait que tous les comportements complexes étaient des chaînes de comportements conditionnés. L'apprentissage par conditionnement classique serait la base de nombreuses phobies.
Sommaire
Concept
L'apprentissage pavlovien compte cinq variables:
Avant le conditionnement
- Stimulus neutre (SN) : Stimulus qui ne déclenche, de prime abord, aucun réflexe, aucune réponse ou qui ne déclenche pas la réponse souhaitée.
- Stimulus inconditionnel (SI) (ou stimulus inconditionné) : Stimulus qui déclenche une réponse (inconditionnelle) de manière réflexe, sans apprentissage nécessaire.
- Réponse inconditionnelle (RI) (ou réponse inconditionnée) : Réponse déclenchée par un stimulus (inconditionnel) de manière réflexe, sans apprentissage nécessaire. Elle peut se manifester sous forme d’émotion ou de réflexe.
Après le conditionnement
- Stimulus conditionnel (SC) (ou stimulus conditionné) : Stimulus initialement neutre (SN) qui finit par déclencher une réponse conditionnelle (RC) lorsqu'il a été associé à un stimulus inconditionnel (SI).
- Réponse conditionnelle (RC) (ou réponse conditionnée) : Réponse déclenchée par un stimulus conditionnel (SC) lorsqu'il a été associé à un stimulus inconditionnel (SI) (ainsi donc que la réponse inconditionnelle (RI)).
ainsi il change les perceptions
Le conditionnement
Le conditionnement classique s'effectue lorsqu'un stimulus neutre est associé à un stimulus inconditionnel. Le stimulus inconditionnel déclenche automatiquement une certaine réponse : la réponse inconditionnelle. Puis, en présentant de façon régulière et fréquente un stimulus neutre en présence du stimulus inconditionnel une association habituellement inconsciente se crée entre les deux stimuli.
Ainsi, le stimulus neutre se transforme en stimulus conditionnel et reprend une réponse similaire, sinon une réponse identique, à celle du stimulus inconditionnel (donc, à la réponse inconditionnelle). Cette réponse est alors la réponse conditionnelle puisqu'elle reste la réponse voulue, celle du conditionnement classique.
On en déduit :
- Avant conditionnement :
- Stimulus inconditionnel → Réponse inconditionnelle
- Stimulus neutre + Stimulus inconditionnel → Stimulus conditionnel
- Après conditionnement : Stimulus conditionnel → Réponse conditionnelle
Exemple :
- Sucre (SI) → Libération d'insuline (RI)
- Sucre (SI) + Cola (SN) → Libération d'insuline (RI)
- Cola (SC) → Libération d'insuline (RC)
Note : RI et RC représentent le même comportement, mais la cause diffère selon le cas considéré.
L'expérience de Watson
Peu après que le conditionnement classique fut défini et théorisé par Pavlov, et avant la traduction anglaise en 1927 de ses travaux, Watson fit une expérience sur les comportements qui relevaient de ce type de conditionnement.
Watson avait tenté une expérience sur un jeune enfant, à une époque où les règles d'éthique n'étaient pas d'actualité en recherche en psychologie. C'est « l'expérience du Petit Albert ». Le psychologue avait d'abord présenté une petite souris blanche à l'enfant (SN). Jusqu'à ce moment, le garçon se réjouissait de la présence du petit animal. D'un autre côté, lorsque Watson frappait deux bâtons de métal ensemble (SI) afin de créer un son fort, celui-ci paniquait et se mettait à pleurer (RI).
Ainsi, lorsque le jeune garçon s'approchait pour jouer avec la souris blanche, Watson frappait les deux bâtons (SI) et l'enfant se mettait à pleurer (RI). En agissant de la sorte de façon fréquente et répétitive, Watson créait chez l'enfant une peur envers la (les) souris blanche(s). Après un certain temps, l'enfant craignait (RC) la souris blanche (SC) et pleurait (RC) lorsque elle s'approchait de lui.
Watson put aussi constater qu'il était aussi devenu un SC pour l'enfant qui avait la même réaction face à lui. De plus, la peur que l'enfant avait de la souris blanche se généralisa autant envers les lapins blancs et les autres animaux à poil blanc mais aussi envers les manteaux de fourrure blanche.
Le chien de Pavlov
Au début du XXe siècle, Ivan Pavlov effectuait une recherche sur la salivation des chiens pour un programme de recherches sur la digestion. Pour ce faire, il pratiquait une incision dans la joue d’un chien et y insérait un tuyau qui récoltait la salive produite par la glande salivaire de l’animal. Ensuite, il mettait de la viande en poudre dans la gueule du chien et observait l’effet.
Il remarqua qu’un chien qui revenait dans le laboratoire de recherches après plusieurs fois, se mettait à saliver avant même qu’on le nourrisse. Le chien salivait à voir simplement la pièce, le plat où on mettait la nourriture, la personne qui la lui donnait ou encore à sentir l’odeur de la viande.
Pavlov vit dans ce phénomène la base de l’apprentissage et désigna ce phénomène par le nom de réflexe conditionnel (ou conditionné) ou réflexe de Pavlov. Par la suite, il se pencha sur cette découverte le reste de sa vie. Il élabora ainsi tout le concept du conditionnement répondant (qui ne fut appelé ainsi qu’à partir de Skinner).
Dans sa deuxième expérience sur le sujet, il présenta de la nourriture à un autre chien. Cette fois, le SI était la nourriture qui provoquait toujours la salivation du chien (RI). Conséquemment, Pavlov commença à faire un stimuli (SN) chaque fois qu’il se préparait à lui servir son repas. Après peu de temps, il réalisa que le chien salivait (RI ⇒ RC) dès qu’il entendait un stimuli (SN ⇒ SC) et ce, même dans un cas où il ne lui apportait pas la nourriture. Ce stimuli pouvait être des sifflets, des métronomes, des fourchettes qu'il faisait résonner, en plus des stimuli visuels habituels.
Traitement des phobies
Il existe plusieurs techniques comportementales afin de traiter les phobies qui peuvent, entre autres, être le résultat d'un conditionnement classique. Soit :
- Le contre-conditionnement : Il est possible d’associer progressivement un stimulus conditionnel (SC) (déclenchant une réponse conditionnelle (RC)) à un nouveau stimulus déclenchant une réponse incompatible ou opposée à cette réponse conditionnelle (RC).
- Désensibilisation systématique : Faire disparaître graduellement la réponse conditionnelle (RC) de peur en présentant, au rythme de la personne, des représentations du stimulus conditionnel (SC), de la moins phobique à la plus phobique.
- Immersion : Il s’agit d’affronter directement le stimulus conditionnel (SC)...
Phénomènes liés au conditionnement classique
- Généralisation : La réponse conditionnelle (RC) est non seulement obtenue avec un stimulus précis, mais avec des éléments qui ont une certaine ressemblance avec ce stimulus conditionnel (SC).
- Discrimination : La réponse conditionnelle (RC) est obtenue dans une situation avec des stimuli bien spécifiques et ne l’est pas dans d’autres semblables.
- Extinction : La réponse conditionnelle (RC) peut diminuer et disparaître lorsque le stimulus conditionnel (SC) est présenté trop souvent sans le stimulus inconditionnel (SI).
- Récupération spontanée : Une réponse conditionnelle (RC) réapparaît après une période d’extinction.
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Le réflexe conditionnel, article de Pavlov en ligne et commenté sur le site BibNum
Catégories :- Concept de psychologie
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