- Abraham ibn dawd halevi
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Abraham ibn Dawd Halevi
Abraham ibn Dawd Halevi, plus connu dans le judaïsme sous son acronyme de Rabbenou Avraham Ben David (Rabad I) fut un rabbin, médecin, historien et philosophe, né à Cordoue en 1110, mort en martyr à Tolède en 1180.
Contemporain de Maïmonide, il écrit un ouvrage, traduit en hébreu sous le titre d' Emouna Rama, où il encourage ceux qui en doutent à l'étude de la philosophie, vantant les bienfaits qu'elle procure à l'âme et montrant le rapprochement qu'elle permet d'effectuer vis-à-vis de la religion. (Il s'agit en réalité toujours du même débat animant la philosophie juive médiévale : la prophétie et les miracles se sont-ils tenus dans « notre » monde, et en ce cas, la prophétie est allégorique, mais qu'explique-t-elle, ou bien l'ère de la prophétie a-t-elle vu des actes purement miraculeux, d'autant moins appréhensibles par l'intellect qu'ils ne se sont pas reproduits depuis, et la prophétie serait-elle donc à accepter littéralement?)
Sommaire
Œuvres
Emouna Rama
Bien qu'il ne s'agisse pas là de son œuvre la plus connue, car elle était de lecture malaisée et fut rapidement supplantée par le Guide des Egarés de Maïmonide, elle fait néanmoins d'Abraham ibn Dawd le premier philosophe Juif aristotélicien, et reste un grand classique de la philosophie juive du Moyen Age.
Originellement écrit en arabe, sous le titre de al-Aqida al-Rafi'a (la Foi Puissante), cet ouvrage composé de cinq traités est fortement influencé par Avicenne et critique envers ibn Gabirol.
Uniquement destiné uniquement "à l'intention de ceux qui doutent", il est destiné à un ami auquel il explique la notion de libre-arbitre, et que rien dans le Judaïsme ne s'oppose à la raison. Le conflit entre foi et raison n'est qu'apparent, puisque les deux sont identiques dans leur essence.
- Dans son 1er traité, il commence par expliquer les notions aristotéliciennes de physique, métaphysique et psychologie.Il cite ensuite des versets qui, selon lui, font allusion à ces notions.
- Dans son second traité, il les utilise pour expliquer certains sujets: l'existence de Dieu, son Unité, Ses attributs, Ses actions (y compris la Création), la prophétie et l'interprétation allégorique de termes comparant Dieu à Ses créatures (autrement dit, les expressions anthropomorphistes)
- Son troisième traité fait part de considérations éthiques
Afin de produire une preuve de l'existence de Dieu, ibn Dawd utilise
- la preuve aristotélicienne du mouvement, selon laquelle l'analyse du mouvement dans le monde conduit à percevoir la Cause Première
- la preuve avicénienne de la nécessité et de la contingence, le caractère contingent du monde menant à un Etre nécessaire en Lui-même. Dieu, en tant qu'Existant nécessaire,est Un, à la fois au sens d'unicité et à celui de simplicité. Les attributs qu'on donne à Dieu ne peuvent avoir de signification positive, elle doivent être comprises comme des relations ou des négations.
Si, comme Aristote, il pense que tout changement ou accident suppose une matière sous-jacente, il se démarque de lui en professant que Dieu a créé une première matière, en conséquence de quoi le monde ne peut être éternel.
Par ailleurs, s'il cite par ailleurs la doctrine de l'émanation pour expliquer la création du monde, il précise que l'émanation ne provient pas d'une nécessité mais est au contraire la manifestation de la libre-arbitre de Dieu.
Sa doctrine psychologique est plus proche d'Avicenne que d'Aristote : il croit comme le premier que l'intellect humain est une substance individualisée, non rattachée au corps. C'est donc comme un tout que cette substance acquiert l'immortalité, et non pas le seul "intellect acquis". L'Intellect Agent, la plus basse des intelligences célestes, est ce qui permet le renouvellement de l'esprit humaine, ainsi que l'accession à la prophétie (une thèse farouchement combattue par Juda Halevi. Cependant, Abraham ibn Dawd le rejoint lorsqu'il affirme que la prophétie est limitée au peuple Juif, et dans les limites de la Terre d'Israël.
Enfin, ibn Dawd estime qu'afin de préserver le libre-arbitre de l'homme, il faut admettre à celui-ci que la connaissance de Dieu est limitée.
Autres œuvres
Il est également célèbre pour ses gloses sur le Rambam et surtout son Sefer ha-Qabala,ouvrage historique retraçant la transmission de la Torah depuis Moïse, à partir des sources talmudiques (dans un contexte de lutte contre le Karaïsme). On mentionnera également une datation assez précise sur l'époque de Jésus le Nazaréen, d'après les sources talmudiques.
Parmi ses autres œuvres, on connaît un pamphlet sur les Karaïtes, ainsi que deux ouvrages historiques de moindre importance,
- "Divrei Malkhei Israël Babayith Cheni" (Histoire des Rois juifs au temps du Second Temple)
- "Zikhron Divrei Rom " (Histoire de la communauté juive de Rome).
Références
- Sefer ha-Qabbalah, avec traduction latine de G. Génébrard, Mantoue, 1519, Paris, 1572, Cracovie, 1820;
- Neubauer, Mediæval Jew. Chron., i;
- Emouna Rama, traduit par S. Weil, Francfort, 1882;
- Joseph Guggenheimer, Die Religionsphilosophie des Abraham ben David, Augsburg, 1850;
- J. Guttmann, Die Religionsphilosophie des Abraham ibn Daud aus Toledo, Göttingen, 1879.
- Cet article comprend du texte provenant de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906, une publication tombée dans le domaine public.
Liens externes
- l'article consacré sur lamed.fr
- Jewish Encyclopedia article
- Stanford Encyclopedia of Philsophy entry
- Britannica article
- ibn Daud at Sephardic Sages
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