Conan le Barbare (film)

Conan le Barbare

Données clés

Titre original	Conan the Barbarian
Réalisation	John Milius
Scénario	John Milius Oliver Stone
Acteurs principaux	Arnold Schwarzenegger Sandahl Bergman James Earl Jones Mako Gerry Lopez
Pays d’origine	États-Unis
Genre	fantasy
Sortie	1982
Durée	129 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Conan le Barbare (Conan the Barbarian) est un film américain réalisé par John Milius et sorti en salles en 1982. Le film s'inspire librement des récits de Robert E. Howard se déroulant dans l'âge hyborien et ayant Conan le Barbare comme personnage principal. Le film a connu le succès à sa sortie au cinéma et a lancé la carrière d'Arnold Schwarzenegger, qui interprète le rôle-titre. Une suite, Conan le Destructeur, est sortie en 1984.

Synopsis

Peu après que son père lui a révélé le « secret de l'acier » lors de la fabrication d'une magnifique épée, la famille de Conan est massacrée avec tout son village dont les enfants sont réduits en esclavage ; l'épée est prise par le vainqueur, qui a détruit le village pour le piller. Enchaîné des années durant à une énorme roue, Conan reste le dernier survivant et arrive à la mouvoir seul grâce à la force nettement au-dessus de la moyenne que lui a donnée cet exercice. Acheté par un maître de gladiateurs, Conan remporte combat sur combat, d'abord grâce à sa force, ensuite grâce à une instruction spéciale. Libéré, il sauve un voleur, Subotaï, et parcourt le monde avec lui en rêvant de vengeance.

Tous deux rencontrent Valéria et le trio pille la tour sacrée d'une secte mystérieuse. Conan découvre alors que Thulsa Doom, le maître de la secte n'est autre que celui qui a détruit son village. Dès lors, son idée de vengeance l'emporte : renonçant à l'amour de Valéria et à l'amitié de Subotaï, Conan les quitte pour rechercher Thulsa Doom, lequel a entraîné dans son sillage la fille du roi Osric, qui promet au trio une forte récompense s'ils la lui ramènent. Conan parvient bien jusqu'à Thulsa Doom mais ne réussit qu'à se faire capturer et crucifier à l'« arbre de la douleur », non sans que Thulsa Doom lui ait auparavant expliqué que le pouvoir sur la chair est plus important que le pouvoir sur l'acier.

Conan est retrouvé à moitié mort par Subotaï et Valéria, et celle-ci, avec l'aide d'un sorcier, réussit à le ramener dans le monde des vivants en combattant les esprits qui veulent l'emporter au royaume des morts. Cependant, le sorcier prévient Valéria qu'il y aura un prix à payer pour cela. Conan se laisse convaincre par ses amis de récupérer d'abord la princesse et de se venger plus tard. De fait, pénétrant dans le palais souterrain de Thulsa Doom, ils parviennent à enlever la princesse (malgré elle) mais Valéria est mortellement blessée par une flèche empoisonnée tirée par Thulsa Doom et meurt dans les bras de Conan.

Utilisant la princesse comme appât, Conan, Subotaï et le sorcier préparent une embuscade où toute la garde de Thulsa Doom est exterminée, y compris ses deux principaux lieutenants, Rexor et Thorgrim, qui avaient participé à la destruction du village. Conan récupère l'épée de son père, brisée dans la bataille. Guidé par la princesse, désormais libérée de l'emprise de Thulsa Doom, Conan parvient jusqu'à Thulsa Doom, échappe de peu à son pouvoir hypnotique et le tue en présence de toute la secte, laquelle se dissout aussitôt. Conan repart alors avec la princesse.

Fiche technique

• Titre original : Conan the Barbarian
• Titre français : Conan le Barbare
• Réalisation : John Milius
• Scénario : John Milius et Oliver Stone
• Histoire : Edward Summer (non crédité), d'après les récits de Robert E. Howard
• Décors : Ron Cobb
• Costumes : John Bloomfield
• Photographie : Duke Callaghan
• Montage : C. Timothy O'Meara
• Musique : Basil Poledouris
• Producteur : Dino De Laurentiis, Edward R. Pressman (en), D. Constantine Conte, Buzz Feitshans et Raffaella De Laurentiis
• Société de production : Dino De Laurentiis Company
• Société de distribution : Universal Pictures
• Budget : 20 000 000 $^[1]
• Pays d'origine :  États-Unis
• Langue : anglais
• Formats : Couleur - 2,35:1 - Son Mono - 35 mm
• Genre : heroic fantasy
• Durée : 129 minutes
• Dates de sortie :
  •  Espagne : 15 mars 1982
  •  France : 7 avril 1982
  •  États-Unis : 14 mai 1982

Distribution

• Arnold Schwarzenegger (VF : Richard Darbois) : Conan
• James Earl Jones (VF : Georges Aminel) : Thulsa Doom
• Sandahl Bergman : Valéria
• Gerry Lopez (VF : François Leccia) : Subotai
• Mako (VF: Marc De Georgi) : le magicien / le narrateur
• Max von Sydow (VF: René Arrieu) : le roi Osric
• Ben Davidson : Rexor
• Sven-Ole Thorsen : Thorgrim
• Cassandra Gava : la sorcière
• Valérie Quennessen : la princesse
• William Smith (VF : Pierre Hatet) : le père de Conan
• Luis Barboo (VF : Georges Atlas) : Red Hair
• Franco Columbu : l'éclaireur picte

Production

À l'origine du développement du projet se trouvent Edward R. Pressman et Edward Summer qui visionnent le documentaire Pumping Iron en 1977 et sont impressionnés par le physique d'Arnold Schwarzenegger. Ils cherchent aussitôt quel film pourrait le mettre en valeur et Summer propose le personnage de Conan le Barbare, créé par Robert E. Howard. Pressman acquiert donc les droits d'adaptation des récits d'Howard mettant en scène ce personnage, et Oliver Stone écrit le scénario pendant que Schwarzenegger est contacté par Pressman et se montre immédiatement intéressé. Pressman se met ensuite en quête d'un réalisateur mais essuie plusieurs refus, dont ceux d'Alan Parker et de Ridley Scott. Découragé par les difficultés qu'il rencontre, Pressman revend ses droits à Dino De Laurentiis^[2]. Celui-ci propose à John Milius de réaliser le film, et Milius accepte, car le film se déroule durant la protohistoire et qu'il est donc libre de créer son propre monde en mélangeant tout ce qui le fascine dans différentes cultures anciennes^[3]. Milius écrit alors une deuxième version du scénario, atténuant certains éléments (monstres, magie) relevant trop de la fantasy^[2].

Les formations rocheuses de Ciudad Encantada ont servi de décor pour la rencontre entre Conan et Subotaï.

En plus de Schwarzenegger, le casting principal se compose de Sandahl Bergman, que Milius a vu interpréter une danse dans All That Jazz et qui lui a fait tout de suite penser à une walkyrie, du surfeur Gerry López, ami de Milius et fan de Conan qui n'a aucune expérience dans le cinéma et prend donc des cours d'art dramatique pendant six mois, de James Earl Jones et de Mako, deux choix évidents pour Milius. L'ancien footballeur américain Ben Davidson et le bodybuilder Sven-Ole Thorsen sont engagés pour jouer les lieutenants de Thulsa Doom^[2]. Pendant les quatre mois précédant le tournage, Schwarzenegger, Bergman et Lopez s'entraînent quotidiennement à l'escrime, au kendo et à l'équitation^[4].

Il est d'abord envisagé de tourner le film en Yougoslavie mais la situation politique instable du pays fait reculer les producteurs qui choisissent alors l'Espagne^[2]. Le tournage débute le 7 janvier 1981 et se poursuit jusqu'au mois d'avril. Les intérieurs sont filmés à Madrid, dans deux entrepôts et un hangar d'une base aérienne reconvertis en studios. Les extérieurs sont tournés près d'Almería, dans le désert de Tabernas ; près de Ségovie, dans la Sierra de Guadarrama (où est construit le village natal de Conan) ; près de Cuenca ; d'Ávila et dans la Sierra Nevada^[4].

Parmi les décors et effets ayant demandé le plus d'efforts à l'équipe du film figurent la montagne du pouvoir de Thulsa Doom, le décor le plus grand, qui fait presque trente mètres de hauteur ; les trois collines de sable qui ont été édifiées dans le désert pour la bataille entre Conan et les lieutenants de Thulsa Doom et pour lesquelles 15 000 m3 de sable ont été déplacés ; et le serpent géant que combat Conan dans la tour, qui fait plus de dix mètres de long, est propulsé par un système hydraulique et dont la fabrication a pris dix semaines^[4]. Le tournage est émaillé de blessures, les acteurs principaux n'étant presque jamais doublés par des cascadeurs, les plus sérieuses étant celle de Schwarzenegger, qui survient dès son premier jour de tournage, alors qu'il tourne une scène où il doit échapper à des loups et où un chien-loup particulièrement agressif le fait tomber d'un rocher, ce qui nécessite plusieurs points de suture ; et surtout celle de Bergman, qui se fait trancher l'index par un figurant lors d'un combat à l'épée, index qu'on parvient cependant à lui recoudre^[2].

La bande originale a une importance particulière car elle doit guider l'histoire en raison du faible nombre de dialogues. Milius a choisi pour la composer son ami Basil Poledouris, en dépit de l'avis de De Laurentiis qui aurait souhaité Ennio Morricone^[2]. Interprétée par un orchestre philharmonique, la musique utilise de nombreux leitmotivs et les morceaux qui la composent sont désormais considérés comme des classiques et ont souvent été repris dans des bande-annonces de films ou de jeux vidéo (comme Riders of Doom qui est généralement utilisé pour les trailers de la série de jeux vidéo The Legend of Zelda depuis l'opus Ocarina of Time).

Accueil

Box-office

• •  Mondial : 68 851 475 $ US^[5]
  •  États-Unis : 39 565 475 $ US^[5]
  •  France : 1 778 722 entrées^[6]

Accueil critique

Le film a été plutôt bien accueilli par la critique, recueillant 76 % de critiques favorables, avec un score moyen de ^6,4⁄₁₀ et sur la base de 25 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes^[7]. Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, évoque une représentation visuelle presque parfaite des récits d'Howard, des décors superbes et « un casting idéal » malgré des personnages manquant de complexité^[8]. James Berardinelli juge que le monde créé est crédible, que la bande originale de Basil Poledouris est l'une des meilleures des années 1980 et que c'est l'un des rares films de fantasy antérieurs aux années 2000 qui soit efficace^[9]. Vincent Canby, du New York Times, a quant à lui descendu le film, l'estimant « trop long et souvent incohérent »^[10].

Distinctions

Sauf mention contraire, cette liste provient d'informations de l'Internet Movie Database^[11].

Récompenses

• Golden Globe de la révélation féminine de l'année pour Sandahl Bergman en 1983.
• Saturn Award de la meilleure actrice pour Sandahl Bergman en 1983.

Nominations

• Saturn Awards du meilleur film de fantasy, des meilleurs costumes, du meilleur maquillage et de la meilleure musique en 1983.

Commentaires

Conan le Barbare est un film épique et un film d'ambiance. Certaines séquences passent au ralenti et l'ensemble est aussi hiératique qu'une épopée littéraire. Les dialogues sont peu abondants : le héros n'y prononce que quarante répliques (dans la version salles et télé, la version DVD en a une de plus), dont plusieurs sont monosyllabiques. Certains personnages, comme le père de Conan, ne parlent qu'une fois, et d'autres n'ont aucune réplique, comme la mère de Conan, ou le maître de la roue. Il y a cependant plusieurs discours : l'histoire de l'acier lors du prologue, la supplication du roi Osric, la vaine déclaration d'amour de Valéria, l'explication du véritable secret de l'acier et la prédication de Thulsa Doom juste avant sa mort.

L'énorme succès de Conan le Barbare a donné lieu non seulement à une suite, Conan le Destructeur, (trois films étaient prévus à l'origine, mais la ruine de Dino de Laurentiis avec Dune étouffa ce projet dans l'œuf), mais aussi à des imitations comme Kalidor (où Arnold Schwarzenegger interprète encore le rôle principal), Dar l'invincible, The Barbarians, etc.

Liens externes

• Conan le Barbare (film) sur AlloCiné
• Conan le Barbare (film) sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
• conancompletist.com, le site sur les scènes coupées du film

Références

v · Conan le Barbare
Romans	Édition intégrale Conan le Cimmérien (1932-1933) · Conan : L'Heure du dragon (1934) · Conan : Les Clous rouges (1934-1935) Première édition Conan · Conan le Cimmérien · Conan le flibustier · Conan le vagabond . Conan l'aventurier · Conan le guerrier · Conan l'usurpateur · Conan le conquérant
Auteurs	Robert E. Howard · Lyon Sprague de Camp · Lin Carter · Robert Jordan
Films	Conan le Barbare · Conan le Destructeur · Kalidor · Conan
Comics	Conan le Barbare · Super Conan · The Savage Sword of Conan
Série télévisée	Conan (série télévisée) · Conan l’Aventurier (série télévisée d'animation)
Jeux videos	Hall of Volta · The Mysteries of Time · Conan (2004) · Conan (2007) · Age of Conan: Hyborian Adventures

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