- Compagnie minière de Saint-Renan
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La Compagnie minière de Saint-Renan (COMIREN), compagnie minière finistérienne fondée par Charles Pavot, exploita les gisements d'étain situés dans les vallées de l'ouest du Léon, en particulier dans les communes de Saint-Renan et de Bourg-Blanc, entre 1960 et 1975.
L'Ildut, avant d'être un aber, est une rivière qui serpente sur une vingtaine de kilomètres et arrose la basse ville de Saint-Renan, dans le lit d'un ancien fleuve, qui selon certaines hypothèses est un des anciens lits de l'Aulne, et les alluvions qui tapissent le fond de la vallée sont richement pourvus en cassitérite, un minerai riche en étain.
Si la cassitérite fut longtemps un minerai recherché, et le gisement de Saint-Renan connu depuis l'Antiquité[1], l'exploitation de la deuxième moitié du XXe siècle résulte d'une coïncidence. Les prospecteurs, originellement, recherchaient de l'uranium. Mais ils se rendirent surtout compte que la quantité de cassitérite présente dans les filons de quartz issus du granit stanifère (riche en étain) qui tapissent le secteur pouvaient fructueusement être exploitée[2]
Après cette campagne de prospection, est créée la compagnie minière de Saint-Renan, qui exploitera les gisements les plus riches, excavant le fond des marais tapissant la vallée sur une profondeur de 8 à 10 m à l'aide d'une drague américaine, nommée Ellicot, d'un rendement de 2 000 m3⋅j-1. Jusqu'à 130 personnes travaillent nuit et jour sur le site[3].
Ce haut rendement vaudra à Saint-Renan le surnom de capitale européenne de l'étain, mais épuisera le gisement dès 1975, après l'extraction de l'équivalent de 4 000 t de métal pur pour 6 000 t de minerai exploitable. Les autres matériaux extraits, environ 700 000 m3⋅an-1, ont été diversement utilisés, surtout pour les travaux publics[4], et cette exploitation a eu le grand mérite d'assainir un fond de vallée jusqu'alors marécageux et inculte.
De l'exploitation restent des lacs qui tapissent la vallée. Il s'agit des lacs nommés
- Comiren (exploitation abandonnée en 1964)
- Tréoualen[5] (1965)
- Lannéon (1967)
- Poulinoc (1967)
- Ty Colo (1974)
- Pontavennec[6]
À noter qu'outre l'Aber-Ildut à Saint-Renan, d'autres sites furent également exploités par la Comiren durant les années 1970, dont celle de l'affluent de l'Aber-Benoît qui arrose Bourg-Blanc, comme en témoignent la douzaine de lacs vestiges de l'exploitation[7] : l'un d'entre eux constitue aujourd'hui le plan d'eau qui baigne le parc de loisirs La Récré des Trois-Curés (commune de Milizac), deux autres sont le centre d'un parc aménagé par la commune de Bourg-Blanc[8].
Après 1975, la compagnie devint la Société Intermines, devenue SIMURA, et exploite désormais des carrières sur les sites de Bodonou à cheval sur Plouzané, Guilers et Brest, à quelques kilomètres en amont de Saint-Renan, mais avec l'unique vocation de produire du sable et du gravier[9].
En 2005, Lafarge Granulats Ouest est devenu propriétaire de la sablière de Bodonou, sablière qui constitue le seul gisement d'importance de sable de qualité du Finistère, produisant 200 000 t/an[10],[11].
Notes et références
Bibliographie
- Pierre Pailler, « Saint-Renan, capitale européenne de l'étain », 1989
Notes
- cette page, l'étain exploité à Saint-Renan était exporté du temps des Romains via le port du Dellec, situé sur la rive nord du goulet de Brest, sur le territoire de la commune de Plouzané. D'après
- cette page, consultée le 29 mai 2008. D'après
- cette page, consultée le 29 mai 2008. D'après
- cette page, consultée le 29 mai 2008, la route touristique longeant la côte entre Penfoul et Trémazan, sur la commune de Landunvez, a été en grande partie construite à partir de minerai extrait par la Comiren. D'après
- Dénommé lac de la Laverie sur la carte IGN 0417ET, le nom de Laverie étant celui de l'installation servant à nettoyer les matériaux extraits par la drague.
- cette page, consultée le 29 mai 2008. Le même site mentionne un lac de Mézanostis, aujourd'hui quasiment disparu. Dénommé lac de Trégorf selon Jean Lescop, publié sur
- cette page, consultée le 29 mai 2008. D'après
- D'après les panneaux d'information situés dans ce parc.
- cette page, consultée le 29 mai 2008. D'après Jean Lescop, 1991, publié sur
- [1]
- [2]
Catégories :- Groupe minier français
- Entreprise française disparue
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