- Abbaye de Clairefontaine
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Abbaye de Clairefontaine
L’absidiole de l'ancienne abbatiale (en ruines)Présentation Culte Catholicisme Type Abbaye Rattaché à Ordre cistercien Début de la construction 1247 Fin des travaux Détruite en 1794 Site web clairefontaine-arlon.be Géographie Pays Belgique Région Province de Luxembourg Ville Clairefontaine Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier L’ancienne abbaye de Clairefontaine se trouve à Clairefontaine, hameau situé à 4 km de la ville d’Arlon (province de Luxembourg en Belgique), et à quelques centaines de mètres de la frontière du Grand-Duché de Luxembourg. C’était une abbaye cistercienne de moniales nobles, fondée en 1247 par Ermesinde de Luxembourg et détruite lors de la Révolution française (1794).
Sommaire
Fondation
Ermesinde, fille du comte Henri IV de Luxembourg, qui résidait au château de Bardenbourg voisin, aurait eu un songe alors qu’elle se reposait près de la source dite « de Saint-Bernard »[1]. Elle aurait compris que la Vierge l’invitait à fonder une abbaye cistercienne en l’endroit même. Il semble qu'une communauté se soit formée dès 1214 et que des travaux de construction commencèrent en 1216. Par testament (daté de 1247) Ermesinde « fonda » financièrement l’abbaye de Clairefontaine. Il était stipulé que l’abbaye de moniales nobles serait de tradition cistercienne et deviendrait nécropole des membres de sa famille. Son tombeau y fut retrouvé lorsque les ruines furent explorées au XIXe siècle.
De 1247 à 1250, le monastère fut construit à l’endroit même où, cent ans auparavant (en 1147), saint Bernard, accompagnant le pape Eugène III (lui-même ex-moine cistercien) en route vers l’Allemagne pour y prêcher la croisade, y bénit une source qui serait devenue miraculeuse. Henri V le Blond, le fils d’Ermesinde, se chargea de l’exécution de la volonté testamentaire. La fondation fut approuvée par l’archevêque de Trèves.
Histoire
La première abbesse, de 1257 à 1280, fut la bienheureuse Hawis de Bar, parente d’Ermesinde. Le cartulaire de l’abbaye, sans donner une liste complète des abbesses, témoigne que plusieurs membres des familles de Luxembourg et de Bar furent à la tête de l’abbaye de Clairefontaine : entre autres Jeanne de Luxembourg († 1310) et Marguerite de Luxembourg, toutes deux filles d'Henri V.
Tout au long des premiers siècles de son existence l’abbaye eut des liens très rapprochés avec la maison comtale de Luxembourg dont elle recevait également dons et protection. Elle eut le statut quasi officiel de nécropole de la famille. Grâce aux comtes de Luxembourg, l’abbaye eut également son refuge dans la ville de Luxembourg.
À la fin du XVIe siècle (sous l’abbatiat d’Élisabeth de Larochette), l’abbaye subit d’importantes transformations dont un agrandissement de l’église et un élargissement des bâtiments entourant le cloître.
Fidèle à la tradition cistercienne de soutien et d'aide réciproque entre monastères, (la Charte de charité), les moniales de Clairefontaine avaient recours aux services de l’abbé d’Orval comme juge et arbitre en cas de grave conflit, et comme témoin lors des élections abbatiales. Cela ne créait cependant aucune dépendance juridique.
Au XVIIIe siècle, les bâtiments furent rehaussés d’un mètre et demi pour éviter les problèmes récurrents causés par les crues subites du ruisseau (la Durbach (lb)) qui traversait la propriété et passait sous le lavoir et la cuisine. Des recherches archéologiques récentes ont retrouvé les structures plus anciennes de l’abbaye.
Le monastère fut détruit en 1794, lorsque les troupes révolutionnaires françaises envahirent le Luxembourg. Des documents parlent d’un incendie mais les recherches archéologiques ne trouvent pas trace de feu sur ce qui reste des bâtiments.
Renaissance des lieux
À l’abandon pendant presque un siècle, le site fut racheté en 1875 par les pères jésuites pour y construire une maison de campagne pour leurs novices d’Arlon. Les tombeaux d’Ermesinde et de son fils Henri furent découverts lors du dégagement de la crypte de l’ancienne abbatiale. Une chapelle (lb) dédiée à Notre-Dame du Bel Amour fut construite au-dessus de cette ancienne crypte et près de la source de saint Bernard. Elle devint un lieu de pèlerinage fréquenté surtout durant le mois de mai.
Le noviciat jésuite quitta Arlon en 1968 : la maison de campagne fut reprise par le doyenné d’Arlon (église Saint-Martin) comme centre de rencontre et de retraite. Il reprit le nom de Bardenbourg, éclipsé durant des siècles par celui de Clairefontaine. En 1997, le doyenné d'Arlon a cédé par bail emphytéotique la gestion du site à l'asbl AMANOCLAIR (AMis de l'Abbaye NOble de CLAIRefontaine)[2]. Cette asbl est constituée d'une vingtaine de bénévoles qui veillent à l'entretien du site ; ils assurent également des visites guidées, gèrent les locations des salles du Bardenbourg, gèrent la boutique-cafétéria des dimanches estivaux, organisent des événements, etc.
Notes et références
- Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg 1996, p. 65 Institut archéologique du Luxembourg
- David Colling, « Amanoclair : les Amis de l'Abbaye noble de Clairefontaine - Naissance, buts, évolution et perspectives d'un comité de sauvegarde dynamique », dans Bulletin trimestriel de l'Institut Archéologique du Luxembourg, 86, 3/4, 2010, p. 233-245.
Voir aussi
Bibliographie
- Goffinet, Hippolyte, Cartulaire de Clairefontaine, Arlon, 1877.
- Bertholet, Jean, Histoire ecclésiastique et civile du duché de Luxembourg et du comté de Chiny (8 vol.), Luxembourg, 1741–1747. (Reproduction par méthode anastatique par le Musée en Piconrue, Bastogne, 1997).
- Joset, Camille, Abbaye Notre-Dame de Clairefontaine (1216–1796), Bruxelles, 1935.
- Bulletin trimestriel de l'Institut d'Arechéologie du Luxembourg - n°3-4, p.163-245, L'abbaye cistercienne de Clairefontaine - Du rêve d'Ermesinde aux réalités archéologiques, Arlon, 2010.
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