- Abbaye de Boscodon
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Abbaye Notre-Dame de Boscodon
Abbaye Notre-Dame de Boscodon Vue générale de l'édifice Latitude
LongitudeNon renseigné
(Chercher ce lieu)Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Hautes-Alpes Ville Crots Culte Catholique romain Type Abbaye Début de la construction 1132 Style(s) dominant(s) Roman Classé(e) Monument historique modifier L'abbaye Notre-Dame de Boscodon est une abbaye du XIIe siècle située près de Crots et à proximité du barrage de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, en France.
Sommaire
Historique
Fondée en 1132, l'abbaye de Notre-Dame de Boscodon est bâtie par des moines ermites de l'Ordre monastique de Chalais grâce aux dons de Guillaume de Montmirail. La donation, datée de 1130, s'est déroulée en présence de Guillaume de Bénévent, futur archevêque d'Embrun[1]. En 1303, elle devient bénédictine lorsque l'ordre de Chalais passe sous la dépendance de la Chartreuse.
Les moines vivent de l'exploitation de la forêt et du domaine, et de l'élevage de moutons.
Au XVIIIe siècle, au moment de la Commission des Réguliers, l'abbaye est rattachée à l'archevêché d'Embrun, et une partie de ses bâtiments est détruite.
Suite à la Révolution française, l'abbaye et ses domaines deviennent propriété nationale. Joseph Berthe acquiert les bâtiments. Un hameau se construit autour de l'abbatiale, qui devient écurie, étable, logement.
Au XXe siècle, les habitants quittent progressivement le hameau. La propriétaire de l'abbaye décide alors de vendre le domaine à une association, à l'instigation de son fondateur J. Fatin, afin qu'il redevienne un lieu de culte. Les moines dominicains s'installent alors dans l'abbatiale et entament les travaux de restauration.
Les travaux de restauration ont débuté en 1972 et se poursuivent encore à ce jour. Ils sont dirigés depuis 1980 pour les travaux de restauration par l' Architecte en chef des monuments historiques et, pour les travaux de conservation, par l'Architecte des bâtiments de France territorialement compétents.
En 1974, les parties des bâtiments acquises par l' « Association des amis de l'abbaye de Boscodon » furent classées au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, ce qui permit de commencer leur restauration.
Les études préliminaires à la restauration[2] dirigées, au même titre que la maîtrise d'euvre des travaux, par Francesco Flavigny, Architecte en chef des monuments historiques, telles par exemple celles relatives à l'aile des Officiers, témoignent de la rigueur scientifique des choix des restaurations. Ces choix sont basés pour partie sur les rapports de fouilles archéologiques et confirmés le plus souvent possible par des documents d'archive. Pour la restauration de l'aile des Officiers, la découverte aux archives départementales, par la Sœur Jeanne-Marie[3], Supérieure de l’abbaye, d'un devis daté du 24 avril 1706 pour des « travaux de reconstruction de l'aile des Officiers, partiellement détruite par les ennemis de l'État en l'an 1692 », a fourni de précieuses informations. Rien que pour cette partie du monument, l'étude préliminaire s'est échelonnée de 1985 à 1994 par le repérage des murs, le repérage du bâtiment, le début du déblaiement, le dégagement de la cave nord, le dégagement de la cave du milieu, les fouilles au sol et les fouilles cave et partie sud et l’aide à la construction par triage et transport des pierres.
En 1997, la toiture, effectuée dans de mauvaises conditions vingt années plus tôt, a été reprise. En 2004 la fin des travaux de la partie sud de l’aile des moines et de la chapelle Saint Marcellin a été célébrée le 25 juin 2004.
En mai 1997, des travaux de déblaiement, de tri, et de rangement ont été accomplis sur la bergerie jouxtant le chemin d'arrivée à l'abbaye, avec l'association « solidarités jeunesses ». En 1998-1999 a été réalisé le relevé du côté du cloître et la restauration et l’aménagement de l’aile des Convers. Fin 2000 et début 2001, le clocher du beffroi a été relevé et la cloche a été réinstallée.
Enfin, l'achat de petits terrains proches de l'abbaye lui donne plus d'espace et ouvre des possibilités futures.
Vie religieuse
Aujourd'hui, l'abbaye est habitée par une communauté de religieux (ce ne sont pas des moines).
L'ouverture au public du monument
Ce monument majeur attire aujourd'hui quatre-vingt-dix mille visiteurs par an. L'abbaye a été primée en 1989 au palmarès du concours du « meilleur accueil musée et monument ».
L'aile des Officiers, inaugurée le 29 juin 1995, offre 425 mètres carrés de surface utilisable par l'association pour rendre aux visiteurs de nouveaux services comme l’accueil, la circulation, l’organisation d’un magasin, une salle de réunion, les installations sanitaires. Il fallait aussi disposer de bureaux adaptés, de lieux de stockage et de surfaces qui devraient permettre de nouvelles activités, notamment pour les rencontres, colloques, etc. Ces locaux servent à l'Association des amis de l'abbaye et à la communauté de permanents qui animent l'abbaye pour sa vie spirituelle, liturgique et culturelle. L’année 1996 a été une étape importante. La pleine utilisation de l'aile des Officiers reconstituée permet une entrée unique pour les visiteurs, la séparation des locaux de l'association de ceux de la communauté (chacun ayant des finalités particulières), une organisation des circuits de visite et des salles appropriées à des réunions relativement modestes.
Architecture
L'abbaye de Notre-Dame de Boscodon est d'architecture romane. On y retrouve l'art cistercien primitif au travers de la simplicité extrême des éléments architecturaux, l'harmonie des volumes, la qualité de la maçonnerie (notamment l'appareillage des pierres à joints vif).
L'art roman utilise la géométrie. Toutefois, la symétrie n'est pas un élément fondamental de cette architecture, qui s'inspire aussi de la nature. Le tracé de l'abbatiale de Boscodon s'appuie sur des figures géométriques simples. Tracée à la règle et au compas, on y trouve les symboles de la croix, du carré, du cercle et du pentagone. Le système métrique n'existant pas, les mesures de références sont la coudée royale, le pied roman.
Les moines bâtisseurs accordent une importance forte à la symbolique des éléments. L'abbaye a été implantée et orientée en fonction des rythmes du soleil, des cours d'eaux alentour, de la présence d'une carrière de pierre (ni trop proche, pour respecter le silence sur le lieu de construction de l'abbaye, ni trop loin pour ne pas augmenter les contraintes d'approvisionnement), de la forêt, des hommes... L'importance des symboles se retrouve aussi dans la conception des bâtiments : répétition des éléments selon les chiffres clés (7 voûtes, comme les 7 jours de la semaines), rapports de proportions en harmonie avec le nombre d'or...
Photos
L'Abbaye de Boscodon vue du sud, avec le Mont Guillaume en arrière-plan
Édition
- À l’occasion du 30e anniversaire de la restauration de l’abbaye, une vidéo cassette, réalisée par Jean-Luc Antoni présente le passage du « hameau de Boscodon-l’Abbaye » au monument restauré depuis 30 ans par l’Association des amis de l’abbaye de Boscodon et rendu à sa vocation première par la présence des six membres permanents de la communauté Saint-Dominique. Une plaquette couleur de 32 pages en collaboration avec les Éditions Ouest-France retrace par ailleurs l’histoire religieuse (1130-1769) puis rurale (1769-1792) de l’abbaye de Boscodon et d’autre part celle de la renaissance (1792-2002). Christian Gay et Sœur Jeanne-Marie[4], en ont réalisé le texte.
- Sœur Jeanne Marie, La clarté des pierres, La Croix / Les Éditions du Cerf, Paris, 2007.
Annexes
Notes et références
- ↑ Abbayes soeurs de l'Ordre de Chalais : Chalais, Boscodon, Lure, Valbonne,...Zodiaque 1975 et 1980, p. 49 à 53
- ↑ René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation - Doctrines - Techniques - Pratiques), Chapitre VI-3 La conservation intégrée, L’abbaye de Boscodon – Les Crots (Hautes-Alpes), pp. 188 à 191 Paris (éditions Les Encyclopédies du patrimoine), septembre 1997 (ISBN 2-911200-00-4)
- ↑ 3. Mme Hellouin de Ménibus (Yvonne, Marcelle, Marie), en religion sœur Jeanne-Marie, religieuse dominicaine, 35 ans de vie religieuse, qui a porté depuis l'origine l'ensemble du projet de résurrection de l'abbaye de Boscodon, tant sur le plan cultuel que culturel, a été promue dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, par décret du Président de la République en date du 21 mars 2008.
- ↑ Mme Hellouin de Ménibus (Yvonne, Marcelle, Marie), en religion sœur Jeanne-Marie, religieuse dominicaine, 35 ans de vie religieuse, qui a porté depuis l'origine l'ensemble du projet de résurrection de l'abbaye de Boscodon, tant sur le plan cultuel que culturel, a été promue dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, par décret du Président de la République en date du 21 mars 2008.
Liens externes
- (fr) Site officiel de l'Abbaye de Boscodon
- (fr) L'Abbaye de Boscodon sur Abbayes en Provence
- (fr) Le patrimoine architectural et mobilier de l'ancienne abbaye de Boscodon sur le site officiel du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de André Chauvel, (ACMH), Ferron, Sylvie Denante, Martine Audibert, Françoise Thurel, Tournesol Atelier, archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, et service de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA
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