- Abbaye Notre-Dame de Boscodon
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Abbaye Notre-Dame de Boscodon Présentation Culte Catholique romain Type Abbaye Début de la construction 1142 Style(s) dominant(s) Roman Protection Monument historique Géographie Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Hautes-Alpes Ville Crots Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier L'abbaye Notre-Dame de Boscodon est une abbaye du XIIe siècle située sur la commune de Crots, à proximité du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, en France.
Sommaire
Historique
Fondée en 1142, l'abbaye de Notre-Dame de Boscodon est bâtie par des moines ermites de l'Ordre monastique de Chalais grâce aux dons de Guillaume de Montmirail. La donation, datée de 1130, s'est déroulée en présence de Guillaume de Bénévent, futur archevêque d'Embrun[1]. En 1303, elle devient bénédictine lorsque l'ordre de Chalais passe sous la dépendance de la Chartreuse[2].
Les moines vivent de l'exploitation de la forêt et du domaine, et de l'élevage de moutons.
Au XVIIIe siècle, au moment de la Commission des Réguliers, l'abbaye est rattachée à l'archevêché d'Embrun, et une partie de ses bâtiments est détruite.
Suite à la Révolution française, l'abbaye et ses domaines deviennent propriété nationale. Joseph Berthe acquiert les bâtiments. Un hameau se construit autour de l'abbatiale, qui devient écurie, étable, logement.
Au XXe siècle, les habitants quittent progressivement le hameau. La propriétaire de l'abbaye, Madame Pauline Broche[3], décide alors de vendre le domaine à la Sœur Jeanne-Marie qui crée alors une association[4], à l'instigation de son fondateur J. Fatin, afin qu'il redevienne un lieu de culte. Des sœurs et des frères dominicains s'installent alors dans l'abbatiale et entament les travaux de restauration avec de nombreux bénévoles[5].
Les travaux de restauration ont débuté en 1972 et se poursuivent encore à ce jour. Ils sont dirigés depuis 1980 pour les travaux de restauration par l' Architecte en chef des monuments historiques et, pour les travaux de conservation, par l'Architecte des bâtiments de France territorialement compétents.
En 1974, les parties des bâtiments acquises par l' « Association des amis de l'abbaye de Boscodon »[6] furent classées au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, ce qui permit de commencer leur restauration.
Enfin, l'achat de petits terrains proches de l'abbaye lui donne plus d'espace et ouvre des possibilités futures.
Liste des abbés
- 1132-1145 : Guillaume Ier de Lyon
- 1145-1172 : Guigues Ier de Revel
- 1172-1180 : Guigues II de Torame
- 1180-1190 : Guillaume II
- 1190-1193 : Rostaing Ier
- 1193-1195 : Guillaume III de Turriers
- 1196-1197 : Pierre Ier
- 1197-1200 : Gaudemar
- 1200-1200 : Richaud Ier
- 1200-1204 : Guillaume IV Élie
- 1205-1210 : Giraud
- 1210-1216 : Raymond
- 1216-1218 : Rostaing II
- 1218-1225 : Guigues III de l’Escale
- 1226-1233 : Guillaume V Élie
- 1233-1244 : Guillaume VI de l’Escale
- 1245-1253 : Richaud II
- 1253-1263 : Guillaume VII de Turriers
- 1263-1265 : Arnoul Ier
- 1265-1267 : Guillaume VIII de Vachère
- 1268-1269 : Olivier
- 1270-1276 : Guillaume IX de Bourdeau
- 1277-1285 : Arnoul II de Turriers
- 1286-1297 : Pierre II de Corps
- 1297-1307 : Raybaud Artaud d’Avançon
- 1307-1311 : Pierre III Chauvin
- 1311-1320 : Guillaume X Albert (1)
- 1320-1326 : Raoul Ier Richaud
- 1326-1326 : Guillaume XI de Rame
- 1326-1330 : Guillaume X Albert (2)
- 1330-1346 : Geoffroy de La Penne
- 1346-1356 : Pierre IV Baboti
- 1356-1379 : Pierre V de Rousset
- 1371-1386 : Raoul II Ricard
- 1386-1393 : Isoard
- 1393-1415 : Pierre VI de Funeto
- 1415-1426 : Jean Ier de Poligny
- 1427-1456 : Pierre VII de Sancto Atuhiano
- 1457-1461 : Bernard Ier d’Ascar
- 1461-1465 : Pierre VIII
- 1465-1465 : Bernard II
- 1465-1468 : Jacques René
- 1468-1478 : Jean II de Beaumont
- 1478-1479 : Étienne de La Font de Savines
- 1479-1519 : Claude d’Arces
- 1520-1540 : Guy de Faugères
- 1540-1551 : Nicolas de La Croix
- 1552-1554 : Alexandre Ier de Compenio
- 1554-1569 : Alexandre II de Fleury
- 1569-1596 : Alphonse de Fleury
- 1596-1629 : Abel de Sautereau
- 1629-1680 : François de Sautereau
- 1680-1712 : Michel de Sautereau
- 1712-1760 : Victor-Amédée de La Font de Savines
- 1760-1771 : Antoine-Joseph Amat de Volx
- 1771-1779 : Jean-Gabriel d’Agay
- 1779-1790 : Joseph de Leyssin
Source : Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Ecclesiastique
Architecture
L'abbaye de Notre-Dame de Boscodon est d'architecture romane. On y retrouve l'art cistercien primitif au travers de la simplicité extrême des éléments architecturaux, l'harmonie des volumes, la qualité de la maçonnerie (notamment l'appareillage des pierres à joints vifs).
L'art roman utilise la géométrie. Toutefois, la symétrie n'est pas un élément fondamental de cette architecture, qui s'inspire aussi de la nature. Le tracé de l'abbatiale de Boscodon s'appuie sur des figures géométriques simples. Tracée à la règle et au compas, on y trouve les symboles de la croix, du carré, du cercle et du pentagone. Le système métrique n'existant pas à l'époque, les mesures de références sont la coudée royale, le pied roman.
Les moines bâtisseurs accordent une importance forte à la symbolique des éléments. L'abbaye a été implantée et orientée en fonction des rythmes du soleil, des cours d'eau alentour, de la présence d'une carrière de pierre (ni trop proche, pour respecter le silence sur le lieu de construction de l'abbaye, ni trop loin pour ne pas augmenter les contraintes d'approvisionnement), de la forêt, des hommes… L'importance des symboles se retrouve aussi dans la conception des bâtiments : répétition des éléments selon les chiffres clés (7 voûtes, comme les 7 jours de la semaine), rapports de proportions en harmonie avec le nombre d'or, etc.
Photos
L'Abbaye de Boscodon vue du sud, avec le Mont Guillaume en arrière-plan
Vie religieuse
Aujourd'hui, dans le cadre de la Communauté Saint-Dominique, l'abbaye est habitée par des religieux catholiques (ce ne sont pas des moines). La Communauté Saint-Dominique, composée d'hommes et de femmes, assurent le gardiennage et une partie de l'animation du lieu. Ils proposent des offices et de messes dans l'église abbatiale[7].
Les travaux
Les études préliminaires à la restauration[8] dirigées, au même titre que la maîtrise d'œuvre des travaux, par Francesco Flavigny, Architecte en chef des monuments historiques, telles par exemple celles relatives à l'aile des Officiers, témoignent de la rigueur scientifique des choix des restaurations. Ces choix sont basés pour partie sur les rapports de fouilles archéologiques et confirmés le plus souvent possible par des documents d'archive. Pour la restauration de l'aile des Officiers, la découverte aux archives départementales, par la Sœur Jeanne-Marie[9], Supérieure de l’abbaye, d'un devis daté du 24 avril 1706 pour des « travaux de reconstruction de l'aile des Officiers, partiellement détruite par les ennemis de l'État en l'an 1692 », a fourni de précieuses informations. Rien que pour cette partie du monument, l'étude préliminaire s'est échelonnée de 1985 à 1994 par le repérage des murs, le repérage du bâtiment, le début du déblaiement, le dégagement de la cave nord, le dégagement de la cave du milieu, les fouilles au sol et les fouilles cave et partie sud et l’aide à la construction par triage et transport des pierres.
En 1997, la toiture, effectuée dans de mauvaises conditions vingt années plus tôt, a été reprise. En 2004 la fin des travaux de la partie sud de l’aile des moines et de la chapelle Saint Marcellin a été célébrée le 25 juin 2004.
En mai 1997, des travaux de déblaiement, de tri, et de rangement ont été accomplis sur la bergerie jouxtant le chemin d'arrivée à l'abbaye, avec l'association « solidarités jeunesses ». En 1998-1999 a été réalisé le relevé du côté du cloître et la restauration et l’aménagement de l’aile des Convers. Fin 2000 et début 2001, le clocher du beffroi a été relevé et la cloche a été réinstallée.
La renaissance du cloître se termine grâce à une présentation dont le but est de montrer en place, intégrés à des ensembles maçonnés, les quelques éléments lapidaires des XIIème et XVème siècle retrouvés sur le site[10].
En 2012, ce site exceptionnel aura bénéficié de 40 ans de restauration, grâce à la mobilisation de tous ses acteurs : associations, Communauté religieuse, salariés de l'association, bénévoles, donateurs, collectivités territoriales (Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Département des Hautes-Alpes et commune) et les différents services de l'Etat : Préfecture des Hautes-Alpes, Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), Conservation régionale des monuments historiques, Architecte en chef des monuments historiques et Architecte des bâtiments de France, Conservateur des antiquités et objets d'art (CAOA), Direction régionale de l'environnement et Direction départementale de l'équipement.
L'ouverture au public du monument
Ce monument majeur attire aujourd'hui quatre-vingt-dix mille visiteurs par an. L'abbaye a été primée en 1989 au palmarès du concours du « meilleur accueil musée et monument »[11].
L'aile des Officiers, inaugurée le 29 juin 1995, offre 425 mètres carrés de surface utilisable par l'association pour rendre aux visiteurs de nouveaux services comme l’accueil, la circulation, l’organisation d’un magasin, une salle de réunion, les installations sanitaires. Il fallait aussi disposer de bureaux adaptés, de lieux de stockage et de surfaces qui devraient permettre de nouvelles activités, notamment pour les rencontres, colloques, etc. Ces locaux servent à l'Association des amis de l'abbaye et à la communauté de permanents qui animent l'abbaye pour sa vie spirituelle, liturgique et culturelle. L’année 1996 a été une étape importante. La pleine utilisation de l'aile des Officiers reconstituée permet une entrée unique pour les visiteurs, la séparation des locaux de l'association de ceux de la communauté (chacun ayant des finalités particulières), une organisation des circuits de visite et des salles appropriées à des réunions relativement modestes.
Édition
- À l’occasion du 30e anniversaire de la restauration de l’abbaye, une vidéo cassette, réalisée par Jean-Luc Antoni présente le passage du « hameau de Boscodon-l’Abbaye » au monument restauré depuis 30 ans par l’Association des amis de l’abbaye de Boscodon et rendu à sa vocation première par la présence des six membres permanents de la communauté Saint-Dominique. Une plaquette couleur de 32 pages en collaboration avec les Éditions Ouest-France retrace par ailleurs l’histoire religieuse (1130-1769) puis rurale (1769-1792) de l’abbaye de Boscodon et d’autre part celle de la renaissance (1792-2002). Christian Gay et Sœur Jeanne-Marie en ont réalisé le texte.
- Sœur Jeanne Marie, La clarté des pierres, Paris, La Croix / Les Éditions du Cerf, 2007 (ISBN 2 204 07877 8).
- Thierry Hatot, Bâtisseurs au Moyen Âge : une abbaye romane Boscodon, Clermont-Ferrand, L’Instant Durable, 1999 (ISBN 2 86404 071 9).
- Bruno Rotival, Regards sur l'Abbaye de Boscodon, Crots, Association des Amis de l'Abbaye de Boscodon, 1997 (ISBN commentaire=).
- Jean Mansir, Les Pierres Apprivoisées, Crots, Association des Amis de l'Abbaye de Boscodon, 2007, 228 p. (ISBN 978-2-916817).
Roman transposant l'histoire de la construction de l'abbaye, par un frère de Communauté St Dominique.
Annexes
Notes et références
- Abbayes sœurs de l'Ordre de Chalais : Chalais, Boscodon, Lure, Valbonne,…Zodiaque 1975 et 1980, p. 49 à 53
- L'Union des Amis des Sites Chalaisiens, qui a débuté son existence officielle en avril 2008 au monastère de Chalais, a établi en 2009 son siège à l'abbaye de Boscodon
- Abbaye de Boscodon : Visite par l'image, Association des amis de Boscodon
- ISBN 2 204 07877 8) . Sœur Jeanne Marie, La clarté des pierres, Paris, La Croix / Les Éditions du Cerf, 2007 (
- ISBN 2 204 07877 8) Sœur Jeanne Marie, La clarté des pierres, Paris, La Croix / Les Éditions du Cerf, 2007 (
- Association des Amis de l'Abbabye de Boscodon, association propriétaire, et la Communauté religieuse Saint-Dominique Les deux entités de gestion et de vie de l'abbaye sont l'
- .http://abbaye.boscodon.pagesperso-orange.fr/abbaye.html
- ISBN 978-2-911200-00-7) René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation - Doctrines - Techniques - Pratiques), Chapitre VI-3 La conservation intégrée, L’abbaye de Boscodon – Les Crots (Hautes-Alpes), pp. 188 à 191 Paris (éditions Les Encyclopédies du patrimoine), septembre 1997 (
- Mme Hellouin de Ménibus (Yvonne, Marcelle, Marie), en religion sœur Jeanne-Marie, religieuse dominicaine, 35 ans de vie religieuse, qui a porté depuis l'origine l'ensemble du projet de résurrection de l'abbaye de Boscodon, tant sur le plan cultuel que culturel, a été promue dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, par décret du Président de la République en date du 21 mars 2008.
- Lettre aux Amis de l'Abbaye de Boscodon réalisée par l'Association des Amis de l'Abbaye de Boscodon, n°37 de Février 2010, Imprimerie des Alpes, Gap
- programme d'animation à visée culturelle alliant art contemporain, art sacré, art numérique, architecture, théâtre et musique L'Association des Amis de l'Abbaye de Boscodon anime un
Liens externes
- (fr) Site officiel de l'abbaye de Boscodon
- (fr) L'abbaye de Boscodon sur Abbayes en Provence
- (fr) Le patrimoine architectural et mobilier de l'ancienne abbaye de Boscodon sur le site officiel du ministère de la Culture (base architecture et patrimoine)
- (fr) Agence pour le développement et la valorisation du patrimoine de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
- (fr) Lien sur le site de la province de France des dominicains vers un video consacrée à la Sr Jeanne-Marie
Catégories :- Abbaye des Hautes-Alpes
- Monument historique des Hautes-Alpes
- Monument historique classé en 1989
- Monument historique classé en 1999
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