- Commanderie de Chanonat
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La commanderie de Chanonat est attestée comme possession hospitalière. Son passé templier n'est pas assuré.
La description actuelle des lieux a été réalisée sur le terrain par l'actuel propriétaire de la partie habitation en utilisant le procès verbal de visite de la commanderie en 1726[1]comme base de comparaison pour constater les modifications apportées.
Sommaire
Description géographique
La commanderie de Chanonat était composée des bâtiments qui figurent sur le plan du cadastre de 1808.
Situés au nord-est du bourg, à l'angle de la rue Saint-Jean et de la rue Sous-les-Murs, ils sont actuellement partagés entre différents propriétaires privés.
Aucune partie n'est classée et les lieux ne se visitent pas.
État
Malgré le morcellement des biens des Hospitaliers par la vente de leurs propriétés lors de la suppression de l'Ordre sur le territoire français, les ravages du temps et la main de l'homme, qui, pendant de longues années transforma les lieux pour un usage plus rentable, il reste à Chanonat un ensemble témoin de ce que pouvait être une commanderie rurale. Tous les bâtiments ont eu des modifications mais les bases fondamentales sont préservées et leur lecture architecturale, instructive.
La chapelle a perdu son pinacle (ou clocher à peigne) où l'on pouvait loger trois cloches et les voûtes ont été démontées pour laisser place à une charpente classique. Sa porte principale sur la face ouest a été remplacée par une porte de grange. A l'est le triplet a été surbaissé et rempli alors qu'un rajout de bâtiment a été réalisé au levant, condamnant la base du triplet. Les deux ouvertures de la façade sud ont été comblées mais restent bien visibles. L'orientation levant couchant(est ouest) était un point fondamental dans l'édification des chapelles templières et hospitalières, comme il semble l'être dans l'édification des églises de la période romane.
Le porche d'entrée de la cour a été démoli avant la dernière guerre. Il n'en reste que le pilier droit. Un cliché des années 1930 existe où l'on arrive à lire une croix pattée.
Les granges et écuries ont été incluses dans des agrandissements réalisés au détriment de la cour. Dans l'une d'elles il reste une grande ouverture voûtée.
La partie habitation, a été laissée à l'abandon pendant de nombreuses années. La façade intérieure a été largement modifiée à plusieurs reprises. Des éléments d'origine il ne reste sur ces parties que l'ouverture d'accès à la cuisine, au rez-de-chaussée et une porte d'accès à une chambre située au-dessus de cette cuisine, au premier étage. Dans cette même chambre la fenêtre, ajoutée sous la renaissance, a perdu sa croisée.
La partie arrière du bâtiment n'a pas subi de fortes modifications, hormis le remplissage de deux ouvertures d'accès au moment du morcellement de la propriété et le relèvement du niveau du terrain. Trois petites ouvertures (deux à l'ouest et une au nord) sont présentes, suffisamment petites pour qu'on ne puisse les utiliser pour entrer.
A l'intérieur, dans la partie gauche du bâtiment en forme de L, on peut voir une fenêtre à bassoire, située sur la façade sud, d'où l'on pouvait surveiller l'entrée de la cour. La construction du bâtiment a été réalisée par superposition alternée de couches de pierres en gros appareil et de moellons de pierre calcaire avec emploi de terre comme unique ciment. Une couche intérieure et extérieure d'enduit à la chaux en finition. L'emploi de terre se trouvant à proximité explique les nombreux débris de poteries que l'on peut découvrir à l'intérieur des murs et utilisés en guise de garniture de remplissage.A la base, les murs des bâtiments font environ un mètre d'épaisseur et à la cime,à une hauteur de dix mètres, l'épaisseur est encore de 80 centimètres.
Histoire
A priori la première trace écrite qui indique l'existence d'un domus hospitalis à Chanonat est un manuscrit daté de 1250[2]. S'agit-il de la maison des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou simplement d'une maison hospitalière ? Ambroise Tardieu, historien de l'Auvergne au XIXe siècle attribue la commanderie de Chanonat aux Templiers dans son Dictionnaire historique du Puy-de-Dôme et indique la présence à Chanonat de Francon de Bort, un frère templier, pour la signature d'une charte. Malheureusement les sources de Tardieu ne sont pas précises et ne permettent pas de retrouver ce document. Ceci est contredit par les comptes du Bailli royal Jean de Trie qui indique en 1293 la commanderie de Chanonat comme possession des Hospitaliers. Il est étonnant de ne pas retrouver les traces de la fondation de la commanderie de Chanonat. Si Jean de Trie a raison, comment un ordre aussi bien organisé que les Hospitaliers, et qui n'a pas subi les ennuis des Templiers, a-t-il pu perdre ses documents ? En effet dans son Inventaire général raisonné des titres et papiers du Grand Prieuré d'Auvergne réalisé entre 1779 et 1780 le frère Batteney, alors archiviste de l'ordre, n'a pas à sa disposition ces actes très importants.
Commandeurs
Liste des commandeurs de la Commanderie de Chanonat[3]
- 1359- Fabry de Bessamorel
- 1368- Guillaume de Ollieret
- 1448- Martin Bayardol
- 1451- Jacques de Milly
- 1463- Jean Ardier
- 1520- Martin Bonhomme
- 1526-1548- Jean Bellon(Belloin ou Bellin:transcriptions différentes)
- 1574-1581- de Fremarçon
- 1614- Michel Fonterme
- 1623-1640- François de la Roche de Bricard
- 1647-1668- de Crémeaux
- 1697- Amable de La Lande
- 1704- de Lespinasse
- 1736- de Panay
- 1779- de Tourniol
Cette liste n'est ni complète ni parfaite, donc à terminer.
Possessions
En 1726, la commanderie possédait cinq prieurés :
- Aulnat. Grangia Templi Alniaci, située entre Clermont-Ferrand et Pont-du-Château, département du Puy-de-Dôme
- Bessamorel, à 1 lieue de la ville d'Yssingeaux, département de la Haute-Loire.
- Plaine-Combe ou Luguet(à côté d'Anzat le Luguet, près de la ville d'Issoire ?), département du Puy-de-Dôme.
- Sainte-Anne ou la Bastide,à 2 lieues d'Ardes sur Couze et à 4 lieues de Saint-Germain-Lembron, département du Puy-de-Dôme.Sur la commune d'Augnat au lieu-dit La Rivière-Lévêque, en bordure de la D 214.
- Viplex, ou aussi La Vaulx Saint-Jean, aux environs de la ville de Montluçon, département de l'Allier.
Organisation des bâtiments
Plan de l'état actuel des bâtiments :
Légende :
-1:Chapelle -2:Partie habitation -3:Granges et écuries -4:Cour -5:Verger
Les abords
Liens internes
Liens externes
Sources
Bibliographie
Notes
- Archives départementales du Puy-de-Dôme, fonds 94H6.
- Archives départementales du Puy-de-Dôme, fond St André 16 H 85, liasse 23A, cotte 17.
- Inventaire dit Batteney (archiviste de l'Ordre en 1779 et 1780), Archives départementales du Puy-de-Dôme, fonds 94 H 141.
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