Colonel Olrik

Le colonel Olrik est le principal antagoniste de la série de bandes dessinées Blake et Mortimer par Edgar P. Jacobs. Il est incontestablement le "plus beau vilain" de toute l'histoire de la bande dessinée.

Fiche d'identité du personnage

Identité

Elle est totalement inconnue ; on ne lui connaît que ce nom d'Olrik, et il y a des chances pour que cela ne soit pas son nom d'origine. En tout cas, c'est celui sous lequel il est connu de Blake et Mortimer (quand ceux-ci parviennent à le reconnaître car le colonel use souvent de déguisements et de fausses identités).

Signalement

Un homme assez grand (1,80 mètre d'après un avis de recherche radiophonique français dans S.O.S. Météores) avec les cheveux noirs, le nez aquilin et une petite moustache. Il porte souvent un monocle à l'œil gauche dans la série animée dérivée de la bande dessinée.

Olrik présente un cas original d'auteur s'identifiant au méchant de ses histoires, puisque son physique est assez évidemment inspiré de celui d'Edgar P. Jacobs jeune.

Nationalité

Sa nationalité est inconnue. Il en change aussi souvent que de lieu de résidence, en fonction de sa situation. Il est quasiment sûr que cet homme est d'origine européenne. Les opinions se partagent entre des racines slaves, baltes ou allemandes. Le nom d'Olrik, en tout cas, est de consonance balte, mais la question est de savoir si l'on peut s'y fier.

Principaux traits de caractère

Olrik est l'incarnation parfaite, le stéréotype même du méchant qu'on croit disparu à jamais qui réintègre à chaque fois la série avec, comme but avoué, se venger des deux héros. Homme d'action hors pair, d'où le fait qu'en de multiples occasions des volontés malveillantes fassent appel à ses services, le Colonel est en même temps un personnage cultivé, ce qui lui sert lorsqu'il intrigue dans le vol d'objets d'arts en tout genre. Cependant s'il a de nombreux talents, il les utilise toujours à des fins criminelles, motivé exclusivement par son intérêt personnel. En outre, l'un des traits majeurs de la personnalité d'Olrik est sa fourberie : à moult reprises il se travestit d'une figure amicale et sympathique derrière laquelle il dissimule ses agissements aussi longtemps que nécessaire, se préparant à frapper dans le dos.

« Olrik est surtout un individualiste forcené, peu soucieux de voir le monde courir à sa perte, pourvu que son confort et son bien-être personnel n'en soient pas affectés. »

— La damnation d'Edgard Jacobs, page 125. Dans une interview de 1967 accordée à Jean Alessandrini, Jacobs donnera encore ces quelques indices :

« C'est un homme qui possède une solide culture générale. Son origine ethnique est indéterminée. Il est peut-être balte. Socialement, il est issu d'une bonne famille. [...] Les membres de son entourage, Sharkey ou Razul, destinés à le faire valoir, ne sont que des repoussoirs, qu'il traite comme tels. Il les oublie dès qu'ils ne le servent plus et les remplace par d'autres... »

Rôle dans chacun des album

Généralités

On suppose qu'il est d'origine balte mais sa formation militaire initiale reste inconnue (Allemagne nazie ou Union soviétique). On sait que le colonel est recherché par toutes les polices du monde pour les crimes qu'il a commis quand il était au service de l'empereur Basam-Damdu lors de la troisième guerre mondiale narrée dans Le Secret de l'Espadon.

Bien que ses projets dangereux et immoraux soient souvent contre-carrés à temps, il arrive presque toujours à échapper aux forces de l'ordre. C'est le stéréotype du méchant qu'on croit disparu à jamais réintégrant la série avec l'occasion de se venger des deux héros.

Dans plusieurs albums et dès Le Mystère de la Grande Pyramide, il est accompagné par son fidèle lieutenant et homme de main Sharkey. Razul et le malfrat Jack sont aussi de ses séides.

Détails

• Le Secret de l'Espadon: Olrik est Chef du 13e bureau et conseiller militaire de l'empereur Basam-Damdu. Il est particulièrement emblématique qu'il est présenté dès la première page, non seulement de l'album mais aussi de toute la série, bien avant Francis Blake et Philip Mortimer eux-mêmes! Son but est de trouver Blake et Mortimer pour empêcher la construction de l'Espadon. On croit qu'il périt lors du bombardement nucléaire du palais de l'empereur.
• Le Mystère de la Grande Pyramide: Dans cet album, Olrik est devenu le chef d'une organisation criminelle qui opère en Égypte tentant de retrouver la tombe et le trésor de l'empereur Akhénaton. Il va finir errant dans le désert après avoir été hypnotisé par le Cheik Abdul Razek. Dans cet album, Olrik se déguise sous les traits du Docteur Grossgrabenstein.
• La Marque jaune: On découvre son identité vers la fin de l'album dans lequel il passe de l'emprise psychologique du Cheik Razek à celle du savant Septimus qui l'a recueilli dans le désert et auquel il sert de cobaye ("Guinea Pig" en anglais) pour appliquer son invention, le télécéphaloscope, liée à l'onde Mega. A peine libéré de l'emprise de Septimus, Olrik s'empresse de détruire celui-ci puis se retourne immédiatement contre Mortimer.
• L'Énigme de l'Atlantide: Olrik s'est mis au service d'un gouvernement intéressé par la découverte d'orichalque dans l'archipel des Açores. Grimé en Senhor Luis, il va duper Blake et Mortimer. On le retrouve ensuite dans l'Atlantide au service des Barbares, ennemis des Atlantes. À la fin de l'album, il cherche désespérément une issue au monde souterrain.
• S.O.S. Météores: L'aventurier participe à une organisation gouvernementale qui prépare une invasion militaire en déréglant le climat. C'est sous le déguisement de Per Enrik Quarnstron (Monsieur Henri) qu'il intervient. Il sera capturé à la fin de l'album.
• Le Piège diabolique: Olrik n'a aucun rôle dans cet album. C'est d'ailleurs le seul de la série où il n'apparaît pas.
• L'Affaire du collier: Olrik s'évade de prison lors de son transfert et va s'emparer du collier de la Reine. C'est le seul album où il travaille à son propre compte. Il est à nouveau en fuite à la fin de l'album.
• Les 3 Formules du professeur Satō: Olrik est un agent du "Groupe Scorpio", une organisation criminelle qui tente de s'emparer au Japon des découvertes du Professeur Satō. Est-il vraiment mort dans l'explosion en vol de l'hélicoptère qui le transporte, percuté par le robot volant que son complice Kim, l'assistant félon du professeur Satō, pensait contrôler ?

Les albums suivants ne sont pas de Jacobs. D'après une volonté éditoriale, le contexte est celui des années 1950. Cela signifie, selon certains, que ces histoires se déroulent avant l'aventure japonaise, ou, pour d'autres considérant que la chronologie suivrait l’ordre de parution des albums, que la réalité historique de l'univers de Blake et Mortimer diffère de l'Histoire véritable.

• L'Affaire Francis Blake: Après avoir assisté une puissance étrangère ennemie du Royaume-Uni à monter un réseau d'espionnage dans le pays, Olrik gère une partie de ce dernier sous l'identité d'Archibald Templeton.
• La Machination Voronov : Olrik, sous l'anagramme d'Ilkor, est passé à la solde du KGB. Il va empêcher les services secrets britanniques de se procurer puis de trouver un remède à la mortelle bactérie Z. Fait prisonnier par les Britanniques, il s'échappe lors de son échange avec une prisonnière des Soviétiques.
• L'Étrange Rendez-vous: En 1954, Olrik a repris du service auprès de l'empereur Basam Damdu aidé par des hommes du futur. Il sera fait prisonnier par le FBI en fin d'album.
• Les Sarcophages du 6e continent: En 1958 Olrik qui a été une nouvelle fois capturé par les services secrets de l'URSS est utilisé comme arme, à l'instar de la Marque Jaune, par la princesse Gitā, fille de l'empereur indien Açoka.
• Le Sanctuaire du Gondwana: Alors qu'Olrik et Mortimer étaient tous les deux sous l'emprise des cercueils d'Açoka ils ont chacun rejoint l'enveloppe charnelle de l'autre.
• La Malédiction des trente deniers : Actuellement, on sait de cet album qu'en son début l'on assiste à une évasion d'Olrik.

Analyse sur le personnage et sur son rôle dans la série

Premier des trois personnages principaux à être présenté aux lecteurs dans Le Secret de l'Espadon, Olrik est d'abord le chef du 13ème bureau de l'Empire Jaune, un rôle qui le place dans le feu de l'action et le principal antagoniste que Blake et Mortimer ont à affronter dans leur entreprise de résistance (cependant il y a d'autres méchants à considérer: le docteur Sun Fo, si ce n'est Basam Damdu lui même). Dans le deuxième titre de la série on retrouve Olrik qui œuvre au sein d'un réseau de trafiquants d'antiquité, cela donna une impression de continuité à la série, qui put ainsi s'élargir au delà de l'intrigue de l'Espadon ; du même coup cela permit à Olrik d'imposer encore d'avantage auprès du lecteur sa personnalité de méchant (qui s'exprimait déjà merveilleusement bien dans l'aventure précédente).

Mais c'est vraiment dans La Marque jaune qu'Olrik, réapparaissant au moment où l'on s'y attend le moins, gagne ses lettres de noblesse en tant que personnage principal de la série. Celle-ci voit ainsi placés les fondements de sa mythologie. On va voir attaché à Olrik un avis de recherche mondial et l'aventurier va devenir l'ennemi le plus acharné de Blake et Mortimer. On peut éventuellement encore croire à sa mort dans L'Énigme de l'Atlantide mais dès l'album suivant, S.O.S. Météores, on peut constater de manière formelle et définitive l'habileté qu'a le personnage tant pour s'en sortir que pour réapparaître.

Cela crée alors un centre d'intérêt supplémentaire à la série : savoir de quelle manière le scélérat est impliqué dans l'affaire en cours. Toutefois, craignant qu'il ne finisse par "s'user" , qu'il ne devienne pitoyable, qu'il ne soit plus crédible en tant que méchant, Jacobs proposera un album où Olrik est absent, Le Piège diabolique. Mais les lecteur réclameront sa réapparition. Jacobs s'exécutera et dans l'album suivant on retrouvera le personnage dans L'Affaire du collier, mais sous un jour différent, déjà plus intimiste pourrait-on dire. Ainsi, dans une conversation entre Blake et Mortimer au début de l'album, on est instruit de deux des loisirs d'Olrik, la lecture et l'archéologie, même s'il les pratique à de mauvaises fins : « il aurait, parait-il, dévoré la bibliothèque de la Santé ». En outre, à la fin de l'album, on le voit au sein de son repaire en pleine crise de colère.

Notes et références

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