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Château d'eau
Pour les articles homonymes, voir Château d'eau (homonymie).Un château d'eau est une construction destinée à entreposer l'eau, et placée en général sur un sommet géographique pour permettre de la distribuer sous pression.
L'entreposage de l'eau dans un réservoir joue un rôle de tampon entre le débit demandé par les abonnés et le débit fourni par la station de pompage.
Il permet ainsi d'éviter de démarrer trop souvent les pompes et de les protéger.
L'entreposage de l'eau permet également de faire face aux demandes exceptionnelles en cas d'incendie.
Sommaire
Fonctionnement
L’eau est acheminée du point d'eau au réservoir. Si l'altitude du point d'eau est inférieure à l'altitude du réservoir, on utilise des pompes pour relever l'eau jusqu'à ce dernier.
L’eau est ensuite envoyée dans un réseau gravitaire qui va assurer son acheminement vers l’ensemble des habitations.
La pression de l’eau qui est fournie au robinet des abonnés est proportionnelle au dénivelé qui existe entre le niveau d’eau dans le château d’eau et l'habitation : 10 mètres de dénivelé équivalent à 1 bar de pression, 20 mètres à 2 bars de pression, etc. Les plus grands châteaux d'eau peuvent contenir plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes d’eau.
Historique
Antiquité
Le château d'eau est le symbole de civilisations avancées sur le plan technique, mais aussi de l'organisation. Ainsi, « toutes les grandes civilisations s'y sont frottées. En 100 après Jésus-Christ, Rome compte 19 aqueducs, 250 châteaux d'eau et 1352 fontaines »[1] qui apportent l'eau courante à la ville.
L'apogée
Après une longue eclipse dans la civilisation européenne, remplacés par le système plus rudimentaire du porteur d'eau, le château d'eau réapparait au XIXe siècle : « on ne sait pas assez que l'essor des châteaux d'eau est intiment lié au développement des chemins de fer »[1] à vapeur, grand consommateurs d'eau.
En France, en 1930, 23% des communes sont équipées d'un réseau de distribution d'eau à domicile[1]. En 1945, seulement 30% des communes rurales sont équipées[1]. Selon Le Figaro, « c'est à la fin des années 1980 que la quasi-totalité des Français bénéficie de l'eau courante à domicile »[1].
L'arrivée de l'eau courante dans la totalité des communes de France a été réalisé grâce à une intense activité de construction de châteaux d'eau durant les années 1950, 1960 et 1970. Une période correspondant à l'aménagement du territoire rural, symbolisant à l'époque l'accès ostensible au progrès.
Sur le plan technique, le château d'eau se justifiait par la faiblesse des techniques de mises sous pression. 10 mètres de hauteur donneraient ainsi une pression supplémentaire de 1 bar (un robinet correct a une sortie aux environs de 2 à 3 bars)[1].
Déclin, avantages et inconvénients
Plusieurs phénomènes principaux ont marqué une remise en cause des châteaux d'eau :
- sur le plan technique, l'amélioration des techniques de mise sous pression des réseaux de canalisation d'eau[1] ;
- sur le plan esthétique, le château d'eau a connu les attaques des défenseurs de l'environnement et des paysages ;
- sur le plan financier, leur coût est élevé, en termes de construction comme d'acheminement de l'eau qui doit bien y être placée[1].
À l'inverse, les défenseurs des châteaux d'eau expliquent que :
- ils forment un élément de sécurité d'approvisionnement : ils « peuvent assurer, en cas de problème à la station de production d'eau, la distribution d'eau pendant en général 12 à 24 heures. »[2] ;
- ils assurent une pression constante sur le réseau[1] ;
- ils constituent un élément de sécurité de l'eau, un bassin de décantation supplémentaire.
En définitive, les implantations de réservoirs enterrés assortis de groupes de surpression ont pris leur place à partir des années 1980.
Elément de patrimoine et reconversions
Certains châteaux d'eau, spectaculaires ouvrages d'art, font aujourd'hui partie du patrimoine industriel.
D'autres, désaffectés, ont été reconvertis :
- en logements, que ce soit de manière individuelle (à la manière d'un loft[3]) ou collective (par exemple pour des logements sociaux[4]) ;
- en tours d'observation et/ou restaurants panoramiques, comme la Goldbergturm à Sindelfingen en Allemagne ;
- en relais de transmission sans fil (UHF ou téléphonie mobile).
Châteaux d'eau remarquables
Fichier:Pavillon Peyrou2.jpg- Château d'eau du Peyrou sur la promenade de même nom à Montpellier (Hérault). C'est un château d'eau monumental (monument historique) construit en 1768, de forme hexagonale, orné de colonnes corinthiennes. Il est alimenté par un aqueduc de 14 kilomètres qui se termine par les « arceaux » de 21,5 m de haut, à double rangée d'arcades superposées.
- Château d'eau de Toulouse, sert actuellement de musée.
- Donjon de Houdan, tour fortifiée médiévale classée monument historique en 1840 et transformée en château d'eau en 1880.
- Château d'eau de Sélestat, classé monument historique.
- House in the Clouds, dans un village anglais, dont la partie supérieure est en forme de maison.
Galerie
Références
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h et i J.-L. Nothias, Les château d'eau vont-ils disparaître ?, dans Le Figaro, 28 novembre 2007, p. 12.
- ↑ J.-L. Nothias, op. cit., citant notamment le Syndicat des eaux d'Ile-de-France.
- ↑ Exemple : Fabien Piliu, J'habite une drôle de maison, dans L'Expansion, 27 mai 2003 : un loft de 280 m², à Brasschaat, en Belgique.
- ↑ Exemple : Château Saint-Charles, à Vandœuvre-lès-Nancy, en France, sur le site de Batigère, un bailleur social.
Voir aussi
Articles connexes
- Images de châteaux d'eau de France
- Patrimoine industriel
Lien externe
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