- Christopher Nevinson
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Christopher Richard Wynne Nevinson, né le 13 août 1889 à Londres et mort en octobre 1946, est un peintre de paysage et un portraitiste anglais. Il est également graveur et lithograveur. Son nom est le plus souvent abrégé en C. R. W. Nevinson, et son prénom usuel était Richard.
Sommaire
Jeunesse
Richard Nevinson, un des plus célèbres "artistes de guerre" est le fils du journaliste et correspondant de guerre Henry Nevinson et de l'écrivain Margaret Nevinson, également militante pour le droit de vote des femmes. Après des études à Uppingham School, qu'il déteste, Nevinson fait ses études supérieures à la St John's Wood School of Art. Très impressionné par le travail du peintre gallois Augustus John, il décide de suivre les cours de la prestigieuse Slade School of Art, à l'University College de Londres. Parmi ses condisciples dans cette célèbre institution, on peut citer Mark Gertler, Stanley Spencer, Paul Nash et Dora Carrington. Gertler est à cette époque son plus proche compagnon et son mentor ; ils forment pendant un moment un groupe dit des "Néo-Primitifs", très influencé par les artistes du début de la Renaissance. Malheureusement, cette collaboration prend rapidement fin en raison de la rivalité amoureuse qui oppose les deux hommes au sujet de Dora Carrigton. Dans le même temps, le professeur de dessin de Nevinson, Henry Tonks, lui conseille de renoncer à toute carrière artistique. En 1911, il vit à Paris où il découvre le cubisme et poursuit ses études à l'Académie Julian.
Carrière
À sa sortie de la Slade School of Arts, Nevinson se lie d'amitié avec l'italien Filippo Marinetti, le leader du Futurisme, un mouvement littéraire et artistique européen. Il rencontre également l'écrivain et artiste Percy Wyndham Lewis, fondateur en mars 1914 de l’éphémère Rebel Art Centre de Londres, qui comptait parmi ses membres Edward Wadsworth et Ezra Pound. Rapidement il entre en conflit avec Lewis et les autres artistes "rebelles" quand il attache leur nom au mouvement futuriste. Lewis fonde immédiatement avec Ezra Pound un autre groupe d'avant-garde, le Vorticisme dont Richard est exclu d'emblée (même si Nevinson affirme avoir été l'inventeur du titre de la plus célèbre revue du vorticisme : BLAST).
Lorsque éclate la première Guerre Mondiale, Richard Nevinson s'engage avec son père dans la Friend's Ambulance Unit. Il restera profondément marqué par son expérience auprès des soldats français blessés. Il sert comme chauffeur d'ambulance entre novembre 1914 et janvier 1915, mais des problèmes de santé l'obligent à rentrer en Angleterre. Il utilise ses souvenirs du front comme sujet principal d'une série de peintures puissantes, utilisant les techniques du Futurisme pour en renforcer l'effet. Son camarade, l'artiste Walter Sickert écrivit à l'époque que 'La Mitrailleuse' de Nevinson (aujourd'hui conservée à la Tate Britain) restera probablement la parole la plus autorisée et la plus précise sur la guerre de toute l'histoire de la peinture.[1]
Par la suite, Nevinson se porte volontaire auprès du Royal Army Medical Corps, avant d'être définitivement réformé pour raison de santé. Il est ensuite nommé officiellement artiste de guerre, bien que ses dernières peintures, inspirées d'une courte visite qu'il fit sur le Front de l'Ouest, n'aient pas eues toute la puissance de ses premières œuvres, qui avaient fait de lui l'un des plus célèbres jeunes artistes britanniques. À partir de 1917, Richard Nevinson trouve que les styles modernistes ne sont pas à même de décrire les horreurs de la guerre moderne. 'Les sentiers de la gloire', montrant deux soldats tombés au front parmi la boue et les barbelés, est typique de ses œuvres tardives sur la guerre, dans son réalisme absolu et l'absence de tout effet Vorticiste ou Futuriste. Une partie importante de son travail est exposé à l'Imperial War Museum de Londres.
Juste après la fin de la guerre, Richard Nevinson voyage aux États Unis et réalise de superbes vues de New-York. Cependant sa vantardise et les revendications exagérées de ses expériences de guerre, tout comme sa personnalité dépressive et fantasque, lui attirent des inimitiés, tant aux États-Unis qu'en Grande-Bretagne. Roger Fry du Bloomsbury Group était un de ses critiques les plus virulents.
En 1920, le critique Lewis Hind écrivait, dans l'introduction du catalogue d'une exposition consacrée aux œuvres récentes de Richard Nevinson : C'est quelque que chose que d'être à trente et un ans, l'un des artistes britanniques les plus controversés, les plus reconnus, les plus prometteurs, les plus admirés et les plus haïs. [2] Sa carrière d'après-guerre n'a pas été très différente.
Notes
- Sickert, The Burlington Magazine, September/October 1916.
- Haycock, A Crisis of Brilliance (2009)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Christopher R. W. Nevinson » (voir la liste des auteurs)
Bibliographie
- Gough, Paul J.(2010), 'A Terrible Beauty’: British Artists in the First World War. Bristol, Sansom and Company.
- Haycock, David Boyd (2009). A Crisis of Brilliance: Five Young British Artists and the Great War. London, Old Street Publishing. ISBN 978-1-905847-84-6.
- Nevinson, C.R.W. and Konody, Paul G. (1917) Modern War Paintings. London. Grant Richards Limited.
- Walsh, Michael J.K. (2002). C.R.W. Nevinson: This Cult of Violence. London: Yale University Press.
- Walsh, Michael J.K. (ed.) (2007). "A Dilemma of English Modernism: Visual and Verbal Politics in the Life and Work of C.R.W. Nevinson (1889-1946)." Newark: University of Delaware Press.
- Walsh, Michael J.K. Hanging a Rebel: The Life of C.R.W. Nevinson, The Lutterworth Press (2008), ISBN 9780718830908.
Catégories :- Peintre anglais
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