Charles de Quelenec

Charles de Quelenec

Charles de Quellenec

Charles de Quellenec, baron du Pons (ou de Pont) et de Rostrenen, est un noble protestant français. Epoux de Catherine de Parthenay, il fut tué dans la cour du Louvre lors de la nuit de la Saint-Bathélemy. Charles du Quellenec, baron du Pons, est cité sons le nom de Soubise dans un chant de la Henriade de Voltaire.

Sommaire

Les origines de la maison du Pons

En 1538, Jehan du Quellenec, seigneur de Quintin, baron du Pons et de Rostrenen, vicomte du Faou et de Coëtmur, sire du Quellenec, du Hart, de Villepépin, du Vaugaillart, Carnoët et autres lieux épouse Jehanne de Maure, fille du comte François de Maure, baron de Lohéac, vicomte de Fercé, et d'Hélène de Rohan. Celle-ci reçoit en dot de ses parents 2 000 livres de rentes assises sur les terres de la Clarté, Brétignolles, et autres. (Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne, p. 652)

Ils ont un fils, Charles et deux filles, Marie du Quellenec, qui entre dans la famille d'Entragues, et Jeanne du Quellenec qui épouse Jacques de Beaumanoir, vicomte du Besso, échanson d'Henri II, et gentilhomme ordinaire du Dauphin.

Le 14 août 1546, les deux époux rendent hommage au baron de Vitré pour leur seigneurie de la Clarté, comprenant de nombreux fiefs. Jeanne de Maure est protestante, et habite son manoir de la Clarté avec ses enfants. Elle vient parfois en l'église de Cornillé assister au prêche. Elle le fait faire par un ministre qu'elle amène avec elle et fait monter en chaire, usant du droit que lui donne la qualité de son fief d'y faire exercer son culte.

En 1554, leur fille, Jeanne de Quellenec, donne un hériter au vicomte de Beaumanoir, un fils baptisé Toussaint le premier septembre dans l'église de Jugon.

En 1568, Charles, son jeune frère, épouse Catherine de Parthenay-L'Archevêque, fille unique et héritière de Jean de Parthenay-l'Archevêque, seigneur de Soubise, nièce de la comtesse de Mareunes et âgée de treize ans. Célèbre par sa beauté, son esprit et son courage ; elle écrivait dans les langues latine et grecque ; et avait eu pour précepteur François Viète. Charles relève par son mariage, le nom de Parthenay-Soubise et embrasse la réforme.

Par le fait qu'il relève le nom de Soubise, de nombreux historiens l'ont parfois confondu avec feu son beau père (mort en 1566). La confusion des actions du beau-frère et du gendre se retrouve notamment dans la table de l'Histoire de France du P. Daniel et dans la table de l'Histoire de M. de Thou, édition de 1734.

En mars 1569, il est fait prisonnier à Jarnac, alors que le prince de Condé est mortellement blessé. En 1570, le couple quitte le Poitou pour Paris. Catherine cultive la poésie avec quelque succès.

Un procès en annulation

Très vite, les dames de Soubise, Catherine et sa mère, Antoinette d'Aubeterre recherchent le divorce. Elles accusent le Baron Charles de Quellenec d'impuissance. Le duc de Saint-Simon, un siècle plus tard, rapporte les faits avec son habituelle cruauté :

On n'a pas d'idée de l'acharnement que déployaient parfois les familles, surtout les belles-mères, dans la poursuite des maris, en cas pareil. Pour les apprécier, il faut voir l'histoire du pauvre baron d'Argenton sous Henri IV, et lire le détail des persécutions qu'eut à endurer, sous Charles IX, de madame de Soubise, de la princesse de Condé, de la reine de Navarre et d'autres, Charles de Quellenec, baron du Pons, au sujet de Catherine de Parthenay Soubise, sa femme.

Il ajoute, parlant de ce procès où Catherine de Parthenay cherche à obtenir la rupture de son mariage, pour empêchement dirimant.

Quel tissu de folies cyniques et d'iniques turpitudes offrait cette procédure! Premièrement, le serment des sept parens de la femme? Mais, on se le demande, que pouvaient attester ces sept nigauds siw les mystères du li t nuptial, sinon des caquets de l'épousée à défaut de caquets de l'accouchée ? Ensuite la visite de l'homme ? Mais elle ne présentait aux visiteurs que des apparences : or, l'on sait qu'elles sont ici tellement trompeuses, qu'il y aurait presque plus de chances de vérité à parier contre que pour elles, à ne fournir que l'exemple du pauvre baron d'Argenton, dont l'amour fut jugé borgne parce qu'il ne montrait qu'un œil, encore qu'il eût deux yeux dont il voyait fort bien ; et pourtant il fallait en croire ces trompeuses apparences, sous peine d'absurdité, en récusant le témoignage même qu'on invoquait. Quoi encore ? la visite de la femme ? Mais eussiez-vous ici toutes les lumières de Severin Pineau, jointes à celles du Dcutéronome, chapitre 22, et à celles dont le médecin Melchior Sébizius fait une si naïve énumération dans son petit Traité de Notis Virginitatis, vous pourrez encore plus facilement prouver à une femme qui se dit vierge quand elle ne l'est pas, qu'elle ne l'est pas, qu'à son mari qu'elle l'est, quand il prétend qu'elle ne l'est pas et qu'elle l'est ! La cohabitation expérimentale ne valait pas mieux. Qui garantissait aux juges que le mari n'userait point de quelque artifice violent pour ouvrir les voies du mensonge, ou la femme de quelque ruse malicieuse pour fermer l'accès de la vérité ? Enfin le congrès ? Mais cette épreuve, raisonnable quand le défendeur l'invoquait, insensée quand le juge la prescrivait, était plus souvent prescrite qu'invoquée.

Ce procès, que refusa de défendre le mathématicien François Viète, qui était encore en 1570 avocat des dames Soubises, se poursuivit pendant 2 ans.

Le 25 avril 1571, Charles de Parthenay, baron du Pons et de Soubise, vend sa seigneurie de la Clarté à Jean d'Espinay, mais sa soeur, Jeanne du Quellenec-Beaumanoir, en conserve quelques fiefs. Il vit par la suite au Louvre, avec la suite d'Henri de Navarre], le futur Henri IV.

Le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, il est massacré à Paris. Son cadavre est observé avec attention par les dames de la cour. On trouve dans les mémoires du temps de Charles IX , cette description :

Les rues étaient couvertes de corps morts, la riviere teinte en sang, les portes et entrées du palais du roy, peintes de mesme couleur : mais les tueurs n'estoient point encore assouvis. Le roy, la reyne sa mère et les dames sortirent sur le soir, pour voir les corps morts les uns après les autres. Entre autres, la reyne-mère voulut voir celui du seigneur de Soubise, pour savoir à quoi il tenoit qu'il fust dans l'impuissance d'habiter avec sa femme.

Sa mort est narré par ailleurs de la façon qui suit :

M. d'O, maître de carnp de la garde du roi, prenant le rôle où tous les huguenots de la suite de ces deux princes, logés au Louvre, étoient inscrits, les appela par leur nom pour les faire descendre dans la cour ; à mesure qu'ils y entroient, ils étoient mis à mort par les soldats. Pardaillon, Saint-Martin, Sources, Armand de Clermont de Piles, illustré par la belle défense de Saint - Jean-d'Angely, Beaudiné, Puy Viaud, Berny, Quellenec, baron du Pons, furent tués de cette manière. Les soldats , après avoir dépouillé ces seigneurs, ran- geoient les corps tout nus sous les fenêtres du palais. On vit alors des dames de la reine descendre dans la cour pour les examiner de plus près, et juger par elles-mêmes le procès alors pendant contre le baron du Pons, pour cause d'impuissance.

Quant à Saint-Simon, fidèle à lui même et à l'esprit des temps, il conclut :

Leurs persécutions furent telles que ce seigneur dut s'estimer heureux de périr les armes à la main , en bon et brave huguenot, dans le massacre de la Saint-Barthélemy ; car tel fut son sort, et j'en tire un signe favorable à son droit contre Catherine de Parthenay ; estimant, n'en déplaise à l'eunuque Narsés, qu'impuissance, est rarement compagne de vaillance.

Sa mort mit fin au procès que sa femme lui intentait.

L'héritage de Soubise

Toussaint de Beaumanoir prend, à la mort de son cousin, Charles du Quellenec, le titre de baron du Pons et de Rostrenen.

En 1573, Catherine de Parthenay fa1t représenter à La Rochelle, pendant le siège, sa tragédie de Holopherne, que quelques uns attribuent à Anne de Rohan, sa fille. [1]

En 1575, elle se remarie avec René II de Rohan, qu'elle perd en 1585 dans un combat contre la Ligue.

En 1575, la terre de Bourgneuf, passe par contrat à sa tante, Marie du Quellenec. Il fut fait chevalier de l'ordre du roi, sous Henri III, et maréchal des camps et armées de Bretagne. Après s'être distingué dans plusieurs combats, il fut blessé au bras et malgré tous les soins prodigués, mourut à Rennes, le 12 mai 1590.

En 1578 Samuel de Beaumanoir prend le titre de seigneur de la Clarté, qu'il transmettra à sa fille en 1606.

En 1628, à l'âge de 74 ans, Catherine de Parthenay se renfermera dans la ville de la Rochelle pendant que Louis XIII en fera le siège. Prisonnière de guerre, on la transféra au château de Niort, le 2 novembre. Elle mourra au Parc-Soubise, le 26 octobre 1631.

références

  • Traité de la dissolution du mariage pour cause d'impuissance avec quelques piéces curieuses sur le même sujet par Jean Bouhier publié en 1735, chez Jean Marie Vander Kragt au Luxembourg. (Relation de ce qui s'est passé au sujet de la dissolution du mariage de Charles de Quellenec, baron du Pont, avec Catherine de Parthenay) : pages 185-237.
  • Analectabiblion Par Auguste François Louis Scipion de Grimoard-Beauvoir Du Roure de Beaumont-Brison, Auguste François Louis Du Roure Ici.
  • Bernier Briquet. Dictionnaire historique, littéraire et bibliographique des Françaises, Ici.
  • Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles. Dictionnaire historique et biographique des généraux français Ici.


  1. Voltaire [1]

Articles connexes

Liens externes

Consulter aussi :

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