Charles de Bourbon-Charolais

Charles de Bourbon-Condé, portrait par Hyacinthe Rigaud, 18ième siècle

Charles de Bourbon-Condé, comte de Charolais, (1700-1760), était un prince français du XVIII^e siècle.

Fils du prince Louis III de Condé, il est fait gouverneur de Touraine en 1720. Il participe en Hongrie à la guerre contre les Turcs et se distingue à la bataille de Belgrade. Il est gouverneur de son neveu le prince Louis Joseph de Condé.

Il épouse secrètement Jeanne de Valois-Saint Remy, descendante d’Henri II par une branche bâtarde. Ils ont comme enfant Louis-Thomas (1718-1799), non légitimé par le roi et exilé en Angleterre.

Il a des enfants naturels de Marguerite Caron de Rancurel :

• Marie Marguerite de Bourbon-Charolais (1752-1830), épouse Denis Nicolas, comte de Puget.
• Charlotte Marguerite Elisabeth de Bourbon-Charolais (1754-1839), épouse François Xavier Joseph, comte de Lowendal.

Personnage débauché, violent, colérique, sadique, sanguinaire, meurtrier occasionnel, à la limite de la psychopathie, incroyablement imbu de sa personne et de son rang, sûr de son impunité en tant que prince du sang, Charles de Bourbon, comte de Charolais, ne cessa de défrayer la chronique des faits divers de son temps. Il tenait probablement de son père, Louis III de Bourbon, surnommé le Singe Vert par ses contemporains, à cause de sa laideur et des ses dépravations. Sur ordre du pouvoir, les accablants rapports de police concernant Charles de Bourbon furent très longtemps tenus secrets. Ceux-ci relatent, entre autres turpitudes épouvantables, qu'il faisait enlever et séquestrer des femmes et des jeunes filles afin de les utiliser dans ses orgies sadiques qu'il organisait en compagnie d'autres dépravés de son espèce. Des historiens ont cru voir en lui celui qui aurait inspiré le marquis de Sade pour créer certains personnages de ses romans.

Il est notamment établi, qu'en pleine rue et devant des témoins, cet épouvantable membre de la famille royale fit feu de son pistolet et tua, froidement et sans raison (par amusement pourrait-on dire) un homme qui avait le malheur de se trouver à portée de son arme. Le régent Philippe d'Orléans, véritablement indigné par ce crime odieux, le convoqua et lui signifia qu'il ne pouvait le châtier eu égard à son rang, mais qu'il pardonnerait bien volontiers à quiconque lui rendrait la pareille.

Une autre anecdote relate qu'ivre d'une fureur non contrôlée, il agressa et blessa sérieusement le malheureux cocher de l'ambassadeur d'Espagne qui avait eu l'étourderie (ou peut-être ignorait-il ce règlement concernant le stationnement) de garer sa calèche dans une allée en bordure du Louvre habituellement réservée aux voitures des princes du sang.

Un livre resterait à écrire sur tous les scandales et les dépravations de cet odieux personnage.

À sa mort le comté de Charolais revient au roi. Il est attribué quelques années plus tard à un frère du futur Louis-Philippe.