- Chandail à manches longues
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Pull-over
« Pull » redirige ici. Pour les autres significations, voir Pull (homonymie). Un pull-over (de l'anglais to pull over, tirer par-dessus [la tête]) ou un chandail (en français québécois) est un vêtement tricoté qui couvre les épaules, le dos, le torse et les bras (sinon, il s'agit d'un débardeur). Il est généralement en laine, parfois en d'autres fibres textiles. Les manches sont longues et il s'enfile par la tête d'où son nom.
Les marchands bretons l'auraient ramené des traversées qu'ils effectuaient pour vendre leur production au XVIIIe siècle.
L'encolure est l'ouverture pratiquée pour passer la tête. Sa forme peut varier selon des règles à la fois esthétiques et pratiques. Différentes formes existent : col ras-du-cou, encolure ronde, col bateau, col cheminée, col roulé, coule boule, col claudine, col rabattu etc...
Sommaire
Types de pull-over
- Pull marin, bleu marine uni ou rayé bleu marine et blanc, avec un col cheminé boutonné sur l'épaule, il fait partie de l'habillement des marins pêcheurs, mais aussi des plaisanciers et des sportifs. Il est généralement tricoté avec plusieurs brins d'une laine fine, lourde et très robuste, en maille très serrée pour empêcher le vent de traverser.
- Pull irlandais, ou pull d'Aran. L'encolure est traditionnellement ronde en double, mais on en trouve désormais de différentes formes. Il est tricoté dans une laine épaisse et lourde de couleur écrue, avec des motifs en relief en forme de torsades, d'épis, de point de blé etc... Ces motifs, dont la combinaison des multiples variétés est immense, permettaient de personnaliser les tricots des différentes familles de pêcheurs.
- Pull islandais, ou lopi, possède lui aussi une encolure ronde en double, mais il est tricoté dans une laine plus épaisse et aussi plus légère tout en restant très solide et extrêmement chaude, avec des motifs jacquard autour des épaules et de la poitrine, ainsi qu'au niveau des poignets et du bas du buste. Ils sont aussi très variés car constitués de formes géométriques diverses comme des torsades, des pyramides, des tresses... Mais ces dessins ne sont pas en relief. Ce sont aussi ces particularités qui forment le caractère unique de chaque pull-over, et qui permettaient à chaque marin d'avoir son modèle personnalisé. La beauté de ces motifs ne doivent pas nous faire oublier qu'ils ont souvent servi à identifier des naufragés...
- Pull cowichan, du nom d'une vallée du Canada. Traditionnellement un gros pull tricoté serré dans une très grosse laine lourde et solide. Il est terminé par un col rabattu ressemblant à un col châle court, et il est reconnaissable grâce à ses motifs géométriques indiens rebrodés sur l'ouvrage fini. Communément de couleur beige, écru et marron. Ces lourds tricots très épais, aussi souvent tricotés en blouson fermés par une solide fermeture éclair ou des boutons de bois ou de corne, permettent encore aux bûcherons et autres chasseurs d'affronter les vents et les froids canadiens.
Formes de pull-over
Les pulls sont souvent désignés par leur forme, notamment par la forme de leur encolure :
- col rond ou ras-du-cou
- col roulé
- col en V
- col cheminée
- col polo
- col châle
- col camionneur
Les matières utilisées
- La laine de mouton est la première matière utilisée pour tricoter un pull-over. Elle peut être de qualité très différente selon la race du mouton. Par exemple le mouton mérinos très connu, ou d'autres qui le sont moins comme le texel ou le leicester... Certaines races de mouton françaises, à vocation lainière, sont menacées de disparition par manque de débouchés (Solognote, Noire du Velay...). Certains eleveurs passionnés ont cependant relancé la valorisation de leur laine par la transformation en pelotes, pulls et autres.
Il existe environ 450 races de moutons domestiques. Certaines races comme le mouton d'Islande produisent une laine chaude et soyeuse d'une grande qualité.
- La laine mohair. Célèbre laine réputée à raison pour ses qualités isothermes, sa résistance et sa facilité d'entretien. Elle est obtenue à partir de chèvres angora, qui produisent un poil qui est 3 à 4 fois plus fin qu'un cheveu humain. S'il existe des qualités diverses sur le marché, elles sont moins dues à l'origine des animaux qu'au soin apporté au traitement de la matière première.
- La laine angora, tout aussi célèbre, est obtenue à partir de lapins angora. Cette fibre aux qualités reconnues et d'une extraordinaire douceur, est souvent mélangée avec de la laine de mouton (environ 70 % angora pour 30 % de laine), afin d'en augmenter la robustesse et la tenue. Les meilleurs produits sont mélangés avec des laines de mérinos par exemple.
- La laine alpaga, produite à partir de la toison des animaux du même nom, sorte de petit camélidé ressemblant au lama et vivant en Amérique latine. La fibre de cette laine est extrêmement fine (seulement 20 à 25 microns), ce qui en fait un produit aux bonnes qualités isothermes. Comme pour l'angora, l'alpaga est aussi mélangé avec de la laine de mouton pour en augmenter solidité et tenue. Afin de conserver au fil sa qualité, on le mélangera de préférence avec de la laine mérinos.
- La laine shetland est le produit de la tonte des moutons du même nom. Cette fibre est rustique et robuste.
- La laine cashmere, est obtenue par la chèvre pashmina vivant sur les hauts plateaux du Népal et du Tibet. Dans un tel cadre de vie, rien d'étonnant à ce que cette laine soit parmi les plus chaudes (c'est-à-dire aux qualités isothermes les meilleures). La fibre est la plus fine, ne dépassant pas 15 à 20 microns, et son aspect soyeux est chatoyant. Cette laine doit son nom aux commerçants cashmiri qui sont les premiers à avoir travaillé cette fibre.
Étymologie
Le mot « chandail » est une abréviation populaire (apparue en 1894) de « marchand d'ail », qui était le nom donné aux travailleurs du marché aux légumes des Halles de Paris[1]. Le mot « pull » est une abréviation de pull-over, verbe anglais désignant l'action de tirer le vêtement par-dessus la tête pour l'enfiler ou le retirer.
Fétichisme
On trouve les pulls au rang des vêtements qui font souvent l'objet d'un fétichisme sexuel. Ce fétichisme, sous son versant homosexuel, est explicitement évoqué par Hervé Guibert, au début de Mes parents (Gallimard, 1986) : "[...] je reste pressé contre son poitrail, ou son encolure, qui a une chaude odeur de sueur rousse, de laine un peu rance, il a un pull-over en V de grosse laine chamarrée sale et distendue [...]. Je ne me laisse plus prendre mais je mets à Agneaudoux un pull en V qui ressemble singulièrement à celui qui m'a donné tant de plaisir [...]" (p. 24), ou encore dans Des aveugles (Gallimard, 1985) : "Soudain l'odeur rousse surnagea entre toutes les senteurs triviales et habituelles : la vapeur la rendait plus âcre que jamais, mais elle avait conservé ses tons de bois, de laine et de tabac, on aurait dit qu'un grand pull-over aux mailles épaisses, brunâtres, dégorgeait de toutes ses suées dans un baquet d'eau bouillante dont les planches neuves auraient tout juste été rabotées." (p. 80, édition Folio).
Notes et références
- ↑ Le Robert, dictionnaire historique de la langue française, 3e édition, Paris, 2000.
Voir aussi
Articles connexes
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