- Cercle Fustel de Coulanges
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Le Cercle Fustel de Coulanges est une association française de droite de l'entre-deux-guerres, militant contre l'école publique et son « idéologie », et contre la démocratie.
De nombreux membres de ce Cercle ont participé activement au régime de Vichy[1].
Sommaire
Un organisme proche de l'Action française
Fondé en 1928 (en 1926 selon certaines sources) par Henri Boegner (1896-1960), agrégé de philosophie, professeur de lettres classiques, protestant converti au catholicisme, cousin de Marc Boegner, le Cercle fonctionna de 1928 à 1943 puis de 1953 à 1971. Dans l'entre-deux-guerres, il rassembla des intellectuels, des chefs militaires et des enseignants issus ou sympathisants de l'Action française de Charles Maurras : le maréchal Hubert Lyautey, le général Maxime Weygand, Albert Rivaud, l'académicien Abel Bonnard, futurs ministres de l'Instruction publique de Vichy, Henri Massis, Louis Bertrand, René Gillouin, André Bellessort, critique littéraire et dramatique au Journal des débats, Pierre Heinrich, professeur agrégé d'histoire à Lyon, docteur ès lettres.
Le cercle publie une revue, Les Cahiers (tirés à 1500 exemplaires en 1935), et organise des réunions et des banquets (le 1e eut lieu en juin 1928) auxquels participent des académiciens, des étudiants qui se préparent à l'enseignement, comme le futur historien Philippe Ariès. Le no 1 des Cahiers du Cercle Fustel de Coulanges d'octobre 1932, parle de Charles Maurras comme celui « sans lequel un banquet ne se conçoit pas ». L'association tient son nom de l'historien Fustel de Coulanges, annexé post-mortem par l'Action française. Il fait partie des cénacles dans laquelle s'élabore l'idéologie de la Révolution nationale.
Une association militant contre l'école publique de la IIIe République
Les membres du Cercle sont pour l'ordre social et la hiérarchie scolaire. Les principales cibles du cercle sont l'école laïque, l'école unique et son idéologie, la gratuité du secondaire, le ministre Jean Zay. Lors d'un banquet du Cercle, en 1932, Louis Dunoyer, président du Cercle, professeur à la Sorbonne, s'écrie : « Au cercle Fustel de Coulanges, nous disons : la démocratie, voilà l'ennemi[2] ! ».
Sources
- Jean-Michel Barreau, L'extrême droite, l'école et la République : petits détours par l'histoire..., Syllepse, 2003
- Jean-Michel Barreau, « Les “nationaux” et l'école dans l'entre-deux-guerres. Le “Vichy d'avant Vichy” », Quasimodo, no 3-4 (« Nationalismes sportifs »), printemps 1997, Montpellier, p. 163-174.
- Guillaume Gros, Philippe Ariès : un traditionaliste non-conformiste ; de l'Action française à l'École des hautes études en sciences sociales, 1914-1984, Presses universitaires du Septentrion, 2008.
- Michel Leymarie, Jacques Prévotat, L'Action française : culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, 2008, p. 47-48.
- Francine Muel-Dreyfus, « La rééducation de la sociologie sous le régime de Vichy », Actes de la recherche en sciences sociales, 3/2004 (no 153), p. 65-77.
Notes et références
- Dictionnaire des intellectuels français, sous la direction de Michel Winock, Seuil, « Histoire », 2002, p. 282-283.
- Jean Lévy, Simon Piétri, De la République à l'État français : le chemin de Vichy, 1930-1940, L'Harmattan, 1996, p. 230
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