- Centuriation romaine
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La Centuriation romaine est le schéma géométrique du plan d'une ville et du territoire agricole environnant, utilisé dans le monde romain, qui était tracé à l’aide des instruments d’arpenteurs, dans chaque nouvelle colonie.
Sommaire
Mise en place
Il y eut divers schémas et variétés de systèmes adoptés. Le plus répandu fut celui de l’ager centuriatus.
L’arpenteur romain choisissait d'abord le centre de la ville (en latin : umbilicus soli ).
Il devait aussi décider de l'orientation des voies, s'il avait des raisons de ne pas en diriger un vers le Nord, et s'il avait des raisons de ne pas faire des voies exactement perpendiculaires. En effet par défaut le Nord était la direction d'un des axes (issu du bornage étrusque).
Puis il traçait, à partir du centre, les deux axes routiers perpendiculaires à l'aide de la groma :
- le premier en direction est-ouest (ou celui dans la direction la plus proche), appelé decumanus maximus,
- le second en direction nord-sud (ou celui dans la direction la plus proche), dit cardo maximus.
Après avoir délimité la ville, on prolongeait ces deux routes sur tout le territoire agricole environnant en passant par les portes pratiquées dans l’enceinte de la ville.
Le géomètre se positionnait devant le viseur (umbelicus), le regard tourné vers l’ouest et définissait le territoire par les noms suivants :
- ultra, ce qu’il voyait devant
- citra, ce qu’il avait dans le dos
- dextra, ce qu’il voyait à sa droite
- sinistra, ce qu’il voyait à sa gauche.
Centuriation du territoire
Successivement, on traçait de part et d’autre des axes initiaux les cardo et les decumanus secondaires. C’était les axes routiers positionnés parallèlement à des intervalles de 100 actus (environ 3,5 km). Le territoire ainsi subdivisé en superficie carré était appelé saltus.
Le réseau routier était ultérieurement relié avec d’autres routes parallèles aux pivots déjà tracés à une distance entre elles de 20 actus (710,40 m). Les superficies carrées résultant de cette dernière division étaient les centuries.
Les largeurs routières, en pieds romains (29.6 cm) Largeur Equivalent Nom 40 pieds romains 11,84 m decumanus maximum 20 pieds romains 5,92 m cardus maximum 12 pieds romains 3,55 m limites quintarri 8 pieds romains 2,37 m autres routes La répartition des terrains venait après l'achèvement des routes. Chaque centurie était subdivisée en 10 tracés, toujours avec des lignes parallèles aux cardos et aux decumanus, à une distance entre eux de deux actus (71,04 m) en formant 100 surfaces carrées d’environ 0,5 hectares appelées heredia (centum heredia = centuria).
Chaque heredim était subdivisé par moitié dans l’axe sud-nord en constituant deux jugerum (le jugerum, de 2523 mètres carrés, correspondait à la surface de terrain qui pouvait être labouré en un jour par une paire de bœufs).
Dans la région de Vénétie l'organisation géométrique que la centuriation romaine a léguée au paysage est connue sous le nom de Graticolato romain.
Instruments de mesure
- La groma (instrument de mesure)
- La Chorobate pour les niveaux
- la Dioptra pour les niveaux et les angles de dénivelée
Traces de cadastres en Gaule
- Béziers
- Valence
- Orange (Orange B)
Voir aussi
- Unités de mesure romaines
- Architecture romaine, Voie romaine
- Assèchement et centuriation dans la plaine du Pô et du delta du Pô
- Ager romanus
- Archéologie aérienne
- Aménagement foncier agricole et forestier
Bibliographie
- A. Caillemer, R. Chevalier, « Les centuriations de l'Africa vetus », Annales, 1954, 9-4, p. 433-460 lire en ligne
- A. Piganiol, « Les documents annexes du cadastre d'Orange », CRAI, 1954, 98-3, p. 302-310 lire en ligne
- A. Piganiol, Les documents cadastraux de la colonie romaine d'Orange, XVIe supplément à Gallia, Paris, 1962.
- André Chastagnol, « Les cadastres de la colonie romaine d'Orange », Annales, 1965, 20-1, p. 152-159 lire en ligne
- Col., « Fouilles d'un limes du cadastre B d'Orange à Camaret (Vaucluse) », DHA, 17-2, 1991, p. 224 lire en ligne
- Gérard Chouquer, François Favory, Les Paysages de l'Antiquité. Terres et cadastres de l'occident romain, Errance, Paris, 1991, 243 p.
- Gérard Chouquer, « Un débat méthodologique sur les centuriations », DHA, 1993, 19-2, p. 360-363 lire en ligne
- Claire Marchand, « Des centuriations plus belles que jamais ? Proposition d'un modèle dynamique d'organisation des formes », Études Rurales, 167-168, 2003, 3-4, p. 93-113 lire en ligne.
- L.R. Decramer, R. Elhaj, R. Hilton, A. Plas, « Approches géométrique des centuriations romaines. Les nouvelles bornes du Bled Segui », Histoire et Mesure, XVII, 1/2, 2002, p. 109-162 lire en ligne
- Gérard Chouquer, « Les transformations récentes de la centuriation. Une autre lecture de l'arpentage romain », Annales, 2008-4, p. 847-874.
Catégories :- Architecture romaine antique
- Histoire urbaine
- Cité de la Rome antique
- Géographie de la Rome antique
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